- Coupe d'Espagne
- Finale
- Séville-Barça (0-2 ap)
Barcelone double la mise au bout de la nuit
Dans une rencontre pauvre en actions, la faute à deux équipes mi-placées, mi-fatiguées, le Barça a fini par faire tomber le roi de l'Europa (0-2). Une dernière sortie espagnole qui nous aura tout de même offert une jolie collection de 16 cartons.
FC Séville 0-2 FC Barcelone
Buts : Jordi Alba (97e), Neymar (122e) pour le Barça
Le magicien a dégainé un dernier tour. Même Séville n’en croit pas ses yeux. En se faisant expulser dans les arrêts de jeu, El Mago Banega fait basculer une finale jusque-là bien tenue par sa future ex. Une ex qui lui aura offert deux orgasmes européens en deux ans, mais aussi un slow sans frissons pour sa sortie de la scène espagnole. Sans regret car, en Espagne, le patron est catalan. Deuxième doublé en deux ans pour Jordi Alba, Neymar et le Barça. Une petite coupe dans la prolongation, toujours bonne à prendre pour entamer les vacances. Pour l’ivresse, on repassera.
Gameiro > Mascherano
Trente minutes de stéréotypes pour commencer. La MSN joue à la balle, Séville allonge sur Gameiro. Mais Neymar est constamment à l’arrêt et Messi trop seul, abandonné par Suárez et sa reprise manquée sur une merveille d’ouverture d’Iniesta. Le capitaine aux 27 trophées est l’un des rares à éclairer les offensives catalanes : ici un contrôle, là une roulette, mais le dernier geste manque toujours de précision, sinon d’envie. Côté sévillan, le dernier match est encore frais, la dalle présente. Entre harcèlement et sérénité, la défense récupère et relance toujours proprement. Las, le plat du pied sécurité est salement dévissé par Coke au quart d’heure. Résultat, les hommes d’Unai Emery sont à peine plus dangereux que ceux de Luis Enrique et l’emmerdement pointe le bout de son nez.
Dans ces situations, un homme est toujours là pour ambiancer les choses : Adil Rami offre un superbe combo tacle de la tête – main qui va bien pour arrêter Neymar, M. Del Cerro Grande laisse passer. Peut-être inspiré, Mascherano enchaîne avec un bon gros tirage de maillot sur Gameiro lancé à l’attaque de la surface : roja directa et sans hésitation sortie de la poche de la grande colline. Ter Stegen évite la double peine sur le coup franc de Banega, mais le mal est fait : Barcelone va devoir jouer plus de 45 minutes à 10.
Ever for ever
En seconde mi-temps, le Barça envoie les grands moyens et Jérémy Mathieu sur le terrain. Mais, à la réception d’un long ballon du grand roux avec des chaussures vertes, Suárez se claque sur le contrôle. Dur quand on sait la fin de saison canon de l’Uruguayen. Dur aussi pour Rafinha de rentrer dans une finale dominée par Séville et Banega, qui vient de taper le poteau de Ter Stegen. Plus doux, les gestes défensifs de Piqué et Busquets. Les tauliers tiennent la baraque face à Gameiro et Krychowiak. Le magicien Banega a beau sortir un lob lointain de son chapeau, le Barça ne se laisse pas avoir.
Et Neymar ne se laisse pas faire. Pas impressionné par un front contre front avec Iborra, malgré une tête en moins, Junior accélère et casse des reins. Deux fois, l’arbitre laisse jouer. La 3e, il précipite quelque peu les adieux d’Éver Banega à son club. Encore un rouge direct, cette fois pour un tacle dégueulasse, par derrière et à l’entrée de la surface. Au tour de Rico d’éviter le drame sur le coup franc de Messi, les deux équipes peuvent repartir à armes égales. 10 contre 10 et 30 minutes supplémentaires à jouer, les cannes vont tirer.
Messi propose, Alba et Neymar disposent
Quand il n’a plus de jambes, le Barça a une tête. Messi s’aligne parfaitement sur l’appel de Jordi Alba dans le dos d’un Vitolo qui prend le bouillon, Sergio Rico est battu. L’une des deux équipes a perdu son maître à jouer argentin et ça se voit. Rico doit faire des merveilles face à Piqué, Alves et Busquets pour continuer à croire en une apothéose dorée. Sans succès. Une petite blessure de l’arbitre, peut-être fatigué d’avoir levé 16 fois le coude avec 13 jaunes et 3 rouges payés, et c’est terminé. Carriço est expulsé, Neymar enterre le suspense, le Barça fait le doublé coupe-championnat. Séville se consolera avec son triplé de Ligue Europa. Au bon souvenir d’Éver Banega.
Par Eric Charpentier