Barça Vs Bayern : de l’importance du Camp Nou…

Le Bayern Munich ne sait pas quoi penser du Camp Nou. Doit-il l’aimer ou au contraire le maudire à tout jamais. L’amour et la violence. Sa dernière visite pour y affronter le FC Barcelone remonte au 5 novembre 1998, déjà en Champions League. Les Allemands s’y imposent 1-2 et filent tout droit vers la finale qui a lieu en mai 1999 à… Barcelone, au Camp Nou, voilà pour l’amour. La finale les oppose à Manchester United, et sur la pelouse catalane, les Munichois mènent 1-0 jusqu’à la 90ème minute et Teddy Sheringham. La suite fait encore pleurer Sammy Kuffour, ça c’est pour la violence.

Ce soir, Luca Toni et ses potos ont donc de nouveau rencard à Barcelone pour y jouer un passage en demi-finale de C1. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le team allemand n’est pas au mieux : anéanti à Wolfsburg 5-1 ce week-end, humilié par Grafite*, la presse locale semble déjà connaître le score de ce match aller : « A Barcelone, on va en prendre 10 » titrait ainsi hier Kicker. Ce qui a le don d’énerver le gifleur Lukas Podolski : « Tout le monde sait à quel point ils sont bons, mais cette saison, le Bayern n’a pas perdu un seul match en Ligue des Champions. On se sent très forts dans cette compétition » .

Podolski est un type étrange, ni vraiment allemand, ni vraiment polonais, Lukas n’a pas non plus de vrai club, ni vraiment munichois et presque barcelonais : « Quand j’étais gamin, dans la cour de récréation, je disais à mes potes que je voulais être le nouveau Rivaldo. D’ailleurs, je me surnommais moi-même Rivaldo. C’était mon idole. J’ai été un grand supporter du Barça pendant des années mais mon équipe n’aura aucune pitié mercredi. On va à Barcelone pour gagner. Au pire pour faire match nul. Ce sera notre rachat du 5-1 de ce week-end » .

Côté Barça, la perspective de jouer le retour à Munich n’enchante personne, et surtout pas le joueur le plus en forme du moment, le défenseur Gérard Piqué : « L’important, c’est de n’encaisser aucun but, dans ce genre de matchs aller-retour, ne pas prendre de buts à la maison, c’est vital. Pour moi, c’est du 50/50 » . Le joueur formé à la Masia met ensuite en lumière les forces teutonnes : « Ils ont beaucoup de joueurs qui dépassent le mètre 80, ils vont jouer avec leurs armes ; fermer derrière et lancer des contres ultra-rapides via Ribéry » . Quand Barcelone remporte la C1, c’est toujours avec des retours à la maison, ça, Piqué ne le sait que trop : « Le retour en Allemagne sera, c’est certain, ultra compliqué, alors autant y aller avec deux ou trois buts d’avance » . Constat partagé par son président, Joan Laporta : « Le Bayern est une très grande équipe, dirigée par des gens sérieux et ce retour à l’extérieur n’est vraiment pas à notre avantage » .

Pour régler l’affaire dès le match aller, le Barça va pouvoir compter sur son stade, le plus grand d’Europe. Ce mercredi, le club enregistrera la meilleure recette de la saison ; il y aura d’ailleurs plus de spectateurs que lors du dernier Barça-Real, donc plus de 96 059 spectateurs. Dont 5000 allemands. Et Laporta de la ramener : « Je suis convaincu que le Camp Nou sera plein. Notre entraineur va faire ce qu’il faut pour aller chercher la victoire qui nous tranquillisera pour aborder sereinement le match retour » .

Guardiola pourra, pour une fois, compter sur Alexander Hleb. Pas en tant que joueur, plutôt en tant qu’indic’. Hleb a joué cinq ans en Bundesliga pour Stuttgart : Le Bayern peut nous faire souffrir. Ils ont des grands joueurs, notamment Ribéry, Luca Toni ou Lahm, c’est une équipe très dangereuse sur coups de pied arrêtés. Si on développe notre jeu de passes, en deux échanges rapides, alors ça sera très compliqué pour eux. Je préfère faire un 0-0 que gagner 2-1 » . Après cette déclaration, on comprend mieux pourquoi Hleb n’entrave rien au jeu du Barça.

*Le but de Grafite