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Barça-OL : former pour mieux régner

Par Anna Carreau
5 minutes
Barça-OL : former pour mieux régner

À quelques heures d'une finale entre deux clubs phares du football féminin, l'élève affronte le maître, et le Barça donne rendez-vous à l'OL pour se venger d'un cuisant échec lors de sa première finale européenne. Aujourd'hui favorites, les coéquipières d'Alexia Putellas n'ont jamais caché leur admiration envers la réussite lyonnaise, dont le modèle porte ses fruits jusqu'en Catalogne.

Il y a trois ans, alors que le FC Barcelone se rêvait en nouvelle puissance du football féminin européen, il se heurtait brutalement à plus fort et plus expérimenté que lui : l’Olympique lyonnais. À Budapest, les joueuses rhodaniennes qui ne comptaient « que » cinq titres européens à l’époque, dont trois consécutifs, collent un très expéditif 4-1 scellé dès la 30e minute, le but d’Asisat Oshoala à la 89e ne venant que sauver l’honneur d’un Barça mis à terre par son modèle. En 2022, bis repetita, les deux équipes se donnent rendez-vous à Turin, dans un contexte bien différent. Si les Lyonnaises ont aussi empoché l’édition 2020, en plus du quatorzième titre en championnat consécutif, elles parlent aujourd’hui de « reconquête », après avoir vu leurs victimes d’un soir remporter tout sur leur passage lors de la saison passée. « Elles doivent encore gagner beaucoup de Ligue des champions pour entrer dans l’histoire, et je le dis en tant que joueuse de Lyon, car nous l’avons gagnée cinq fois de suite, avait gentiment rappelé Ada Hegerberg dans les colonnes de Mundo Deportivo. Nous savons tous que gagner le deuxième et le troisième est ce qui vous permet de réécrire l’histoire. »

Une rivalité qui tire vers le haut

Mais si l’attaquante lyonnaise est si méfiante à l’heure de rencontrer le Barça, c’est surtout parce que le gentil David catalan s’est transformé en véritable Goliath en l’espace de quelques années. Pendant que l’OL dominait tout le football européen féminin, les Barcelonaises, elles, ne sont devenues professionnelles qu’en 2015, date de l’arrivée d’un certain Markel Zubizarreta, fils de, à la tête de la gestion de la section féminine, qui fait du FC Barcelone le premier club professionnel féminin d’Espagne. Capitalisant sur l’ « ADN Barça » , l’équipe emmenée par Lieke Martens, alors élue meilleure joueuse du monde en 2017, creuse son propre sillon, et décroche son propre contrat de sponsoring, loin du Rakuten porté par les garçons. L’équipe catalane devient aussi la première à réaliser un transfert financier dans le football féminin, en s’adjugeant les services de la défenseuse de l’Atlético Mapi León contre 50 000 euros. Si, dans un premier temps, l’équipe s’appuie sur des stars internationales comme les Françaises Élise Bussaglia et Kheira Hamraoui, l’Anglaise Toni Duggan ou la Macédonienne Natasa Andonova, le club prend rapidement le pari de calquer le modèle de réussite de la section féminine lyonnaise, celui qui a aussi permis d’élever le Barça masculin : la formation.

« Quand notre équipe est devenue professionnelle, l’OL était la référence, explique d’ailleurs Markel Zubizarreta dans les colonnes de L’Équipe ce vendredi. Pour autant, nous avons suivi la philosophie de notre club, le style Barça que l’on voit dans toutes les sections. C’est ce chemin qu’il fallait suivre. » Et puisque le système de formation a si bien fonctionné tant à l’OL (Bacha, Malard et Cascarino, pour ne citer que les plus emblématiques) que chez les hommes du Barça, il est d’autant plus prometteur dans un football féminin qui n’en est qu’à ses prémices. En passant professionnel en 2015, le FC Barcelone décide donc de former des joueuses à l’image du style de jeu que le club souhaite développer, même en équipe féminine.

Ainsi, de nombreuses joueuses qui gravitaient dans les clubs féminins, ou non, environnants, rejoignent peu à peu la formation barcelonaise, bien que l’entité catalane ne dispose pas encore de centre de formation à proprement parler. Les filles étudient et s’entraînent à La Masia, mais doivent rentrer chez elles chaque soir, n’ayant pas encore leur place dans la résidence toujours réservée aux garçons. L’idole de bon nombre de jeunes supportrices du FC Barcelone, Alexia Putellas, a elle-même fait ses gammes au sein de la formation pendant une année, avant d’être poussée vers la sortie faute d’équipe dans sa catégorie. Dans un reportage diffusé par El Pais l’an dernier, Natalia Astrain, entraîneur de 2002 à 2006, et Sheila Sanchon, ex-joueuse, se rappelaient : « On s’entraînait sur un terrain qui servait de parking le week-end », « on percevait environ 700 euros par mois », et « on faisait les déplacements dans nos voitures individuelles ».

Idoles locales remplaçant les stars étrangères, symbole d’une réussite

Vingt ans plus tard, la Selección Ciudad de Barcelona, devenue l’équipe professionnelle du FC Barcelone, se targue d’avoir six joueuses formées à La Masia présentes dans l’équipe première, dont Claudia Pina. La jeune Espagnole née en 2001 est la première star barcelonaise 100% formée au club, dont le nom est repris par un Camp Nou qui battait le record du nombre de spectateurs pour un match féminin contre le Real Madrid en quarts de Ligue des champions. « C’est quelque chose que je ne peux pas expliquer avec des mots, se souvient encore la jeune de 20 ans, buteuse lors de cette rencontre historique, dans les colonnes de Sport. C’était incroyable. J’ai réalisé un rêve que j’avais dans mon enfance. Jouer au Camp Nou et marquer est quelque chose que je n’oublierai jamais. »

Aujourd’hui aux portes de la sélection espagnole qui jouera l’Euro cet été, Claudia Pina est aussi le symbole d’une formation qui porte ses fruits et tire le Barça et le football féminin vers le haut. Car si le Barça cherchait à s’attirer les services de la buteuse d’Arsenal Viviane Miedema cet été, le départ de joueuses comme Lieke Martens, pourtant capitales il y a quelques années, semble moins poser problème dans un football féminin où les jeunes formées au club prennent progressivement leurs places dans le XI. « C’est une équipe qui fait évoluer le football féminin, notamment dans le jeu assez similaire aux garçons, admet d’ailleurs Selma Bacha, latérale de l’OL. Elles remplissent les stades et elles ne peuvent que se féliciter d’être un exemple pour le football féminin. » Et c’est une Lyonnaise qui le dit.

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