Barça-ManU, putain de 0-0 !

Iniesta est capitaine pour ce match, et devant, à gauche, aligné avec Eto’o et Messi. Barcelone a avancé sa meilleure équipe possible, Deco, Xavi et Yaya au milieu, Abidal, Milito, Marquez et Zambrotta derrière (Puyol était suspendu), Valdès dans les bois.

En face, Manchester évolue en blanc, c’est nul et en 442, comme au bon vieux temps. Sir Alex choisi de dégarnir un peu son milieu et d’aligner Park, Tevez, Ronaldo et Rooney. La disposition est curieuse. Rooney joue ailier droit, Park gauche, Tevez en pointe et Ronaldo partout où il reste de la place. Il a d’ailleurs via ce match au sommet l’occasion de confirmer tout ce qu’on pense de lui, en bien ou en mal, danseuse étoile ou rat d’opéra. Un coup-franc, un corner, une tête et une main de Milito plus tard, le voilà jambes écartées s’apprêtant à frapper son pénalty.

Pas de rupture de merde dans la course d’élan, mal lui en a pris. United perd alors le contrôle des opérations. Scholes et Carrick galèrent au milieu. Barcelone prend le match en main, Yaya vampirise le milieu du terrain. Les Catalans parviennent à posséder la balle, a mettre du rythme, mais pas vraiment à se montrer dangereux. Ils se compliquent un peu la vie et on besoin de 5 passes pour se mettre en position de tir.

Bon, ils ont tout le temps le ballon, en privent de fait Manchester, qui ne franchit plus souvent le milieu de terrain. Ils se recroquevillent totalement, défendent à 8 et laissent Ronaldo faire le zouave devant. Le problème avec ce type, il est aussi bête que talentueux.

Une demi-heure de jeu, Van der Saar est le Mancunien qui a le plus touché le ballon, mais rien de vraiment effrayant. Messi, pourtant pas tant que ça en jambes (il sortira d’ailleurs à l’heure de jeu) et incapable de prendre la profondeur, est toutefois le plus incisif des Catalans, bim un sombrero sur Evra, qui ne s’en est toutefois pas si mal sorti, mais n’a absolument rien apporté offensivement. Abidal, lui, n’a rien eu à faire ou presque défensivement, aurait tout de même pu être sanctionné d’un pénalty. Il est souvent monté, et n’a pas réussi à changer la donne.

Ainsi, personne ne semble vraiment à même de franchir le pas. 70% de possession pour Barcelone, mais la domination est stérile. Pour un peu, en 3 actions de merde, Manchester s’est presque montré tout aussi dangereux. Etonnant d’ailleurs de voir United abandonner de toute son âme la possession de balle. Pour la soi-disant meilleure équipe du continent, ça fait tache. C’est tout de même inquiétant…

La seconde mi-temps sera du même acabit. Toutefois, à la 51è minute de jeu, Barcelone régale, une splendide action qui aurait mérité mieux, on trouve Iniesta en pleine surface, d’une fluidité qui fait vibrer le coeur de tous les amoureux du football, il dévie tout smooth pour Samuel Eto’o, l’action est belle, mais ratée. Quel gâchis.

Barcelone joue vraiment bien, mais en vain ; on dirait Arsenal. Les Catalans squattent le camp mancunien sans faiblir, mais tricotent. Ils font du crochet, de jolis napperons, somme toute fort décoratifs, le tout en dentelle. On se fait chier quoi. Il est temps de faire quelque chose.

Bojan rentre en jeu, avant Thierry Henry. Et c’est bien le chéri de Pascale Clark qui se montre le plus dangereux. Deux frappes. La domination continue d’être stérile. Barcelone évolue presque trop haut, ne se laissant pas d’espace façon marge de manœuvre et commence ses actions déjà empêtré dans les mailles mancuniennes. Impossible de prendre de la vitesse, Samuel semble émoussé, pas vraiment dedans.

Aucun but ne sera donc marqué. Barcelone n’a pas réussi à concrétiser, Manchester a réussi à ne pas perdre. Les Reds ont tout de même la pression pour le match retour, puisqu’ils vont devoir davantage se découvrir cette fois…

Simon Capelli