- C1
- Quarts
- Atlético de Madrid-Barcelone (2-0)
Barça, le coup de la panne
Sans énergie depuis quelques semaines, les Blaugrana se sont définitivement allongés sur le pré de l’Atlético de Madrid. Un revers qui, à défaut de remettre en cause sa politique sportive, oblige le Barça à repenser son futur. Et vite, car la Liga n’attend pas.
La joie, simple et contagieuse, des Colchoneros tranchent par rapport au froid dépit des Blaugrana. Dans un cimetière d’éléphants qu’ils connaissent si bien – rappelez-vous, le revers d’il y a deux saisons au même stade de la compétition face à ce même Atlético -, les Barcelonais sont déboussolés. Encore favoris en début de semaine de cette Ligue des champions dont ils sont jusqu’à la fin mai les tenants du titre, ils viennent d’en être éliminés par plus forts qu’eux. Car sur cette double confrontation, les hommes du Cholo croquent 180 minutes durant la MSN et ses acolytes.
Une démonstration de force, d’intelligence et d’envie des Castillans qui renvoie le rêve azulgrana d’un second succès consécutif en C1 à l’état de chimère. Pis, avec cette élimination dès les quarts de finale, et une place de leader de Liga toujours moins stable, les Catalans peuvent légitimement s’interroger sur le pourquoi d’une telle débâcle. Et se pencher très rapidement sur l’élaboration de solutions. Première piste : rendre à Messi, Pichichi de l’histoire du Mes que, mais muet depuis cinq rencontres, son instinct de tueur et de prédateur.
La MSN ne capte plus
Le mutisme de la Pulga n’est que la partie émergée de l’iceberg des tracas catalans. Pour la première fois depuis ses débuts, le génial argentin ne trouve plus la mire en cinq matchs. Une éternité dans la vie de Lionel Messi qui place une grosse écharde dans les pieds blaugrana. Sans le génie de son numéro diez – qui a joué blessé, selon les informations de la Cope -, le FCB tâtonne, vacille, puis tombe. Avec un Neymar pris à la gorge, plus un Luis Suárez esseulé au milieu des deux tours de contrôle rojiblanca, le problème devient finalement insoluble pour Luis Enrique.
Justement, le onze construit par l’Asturien se caractérise par l’importance prépondérante de son trio offensif.
Et lorsque la MSN ne répond par à cette attente par une ribambelle de pions, la belle mécanique se coince. « Il y a des jours où il pleut, d’autres où il y a du soleil, analyse étrangement Lucho en conférence de presse post-débâcle. Je n’ai pas un stylo magique pour savoir si nous allons être lucides et effectifs. Nous pouvons nous améliorer, c’est évident, car ce n’est pas notre meilleure version. » Plus encore, cette version se retrouve être la pire depuis son arrivée sous la guérite du Camp Nou.
La fumeuse théorie de la fin de cycle
Le manque d’entrain et d’imagination de la MSN explique beaucoup, mais pas tout. Derrière ce trio, le milieu de terrain, autrefois source d’inspiration du jeu blaugrana, a patiné dans la semoule face à l’intense pression de son homologue colchonero. D’abord inexistant, il a peu à peu retrouvé des couleurs. Largement insuffisant, toutefois, pour venir contrer Augusto, Gabi, Saúl et Koke. La faillite de son trio et de son poumon du jeu ne doit pourtant pas pousser la nébuleuse blaugrana dans la sinistrose. La fin de cycle est encore loin, et les espoirs de titres sont toujours présents.
Finaliste de la prochaine Copa del Rey, toujours en tête de la Liga, les Culés peuvent finir la saison dans la peau de l’équipe espagnole la plus titrée de l’exercice. Une nouvelle qui a de quoi réjouir sur un plan sportif. Idem, l’intégration d’Arda et Vidal, longtemps bannis des prés pour cause de sanction FIFA, peut annoncer des jours meilleurs pour le groupe de la cité Condal. Reste que le plus gros chantier estival réside dans les arcanes du Camp Nou : avec un sponsor principal toujours pas acté et une prolongation de Neymar qui traîne, la performance de Bartomeu sera autant scrutée que celle de la MSN.
Par Robin Delorme