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Baptiste Aloé, on le reverra
Pour sa première saison à la tête de l'OM, Marcelo Bielsa n'a pas hésité à lancer des jeunes du centre de formation marseillais dans le grand bain de la Ligue 1. Le plus en réussite du lot ? Baptiste Aloé, qui a séduit par la sobriété et la fiabilité de son jeu.
La titularisation de Stéphane Sparagna, le 9 août, sur la pelouse de Bastia en ouverture de la saison, aurait dû mettre la puce à l’oreille des observateurs : Marcelo Bielsa allait donner sa chance aux minots. En juillet, ils étaient cinq à signer leur premier contrat pro : Julien Fabri, Maxime Lopez, Momar Bangoura, Jérémie Porsan-Clémente et Baptiste Aloé. C’est ce dernier qui a le mieux su tirer son épingle du jeu et profiter de l’audace d’El Loco en ce qui concerne la confiance aux jeunes. Quatorze matchs de Ligue 1, 461 minutes de jeu et un but contre Toulouse, le 6 mars, le défenseur central a réalisé une saison de haut vol par rapport à ses attentes, ponctuée par une arrivée en équipe de France espoirs le 25 mars avec une titularisation contre l’Estonie.
Lancé en 2012 par Élie Baup
« Aloé est quelqu’un dont le centre de formation nous avait parlé et dont nous attendions beaucoup. C’est un joueur qui a le même niveau que Sparagna ou Andonian, mais il est celui qui a montré les meilleures perspectives sur la saison. Il a mûri plus vite, il est très fort mentalement et très discipliné, avec l’instinct défensif. » Lors de ses conférences de presse, Marcelo Bielsa n’avait pas manqué d’évoquer la situation de celui qui a -indirectement- renvoyé Dória à ses études au Brésil. Si le grand public a découvert le natif de La Ciotat cette saison, le microcosme marseillais savait que le gamin à l’allure de gendre idéal avait le potentiel d’un futur joueur de Ligue 1.
En octobre 2012, Élie Baup, alors coach de l’OM, l’avait lancé au poste d’arrière gauche contre Limassol en Ligue Europa. Une bonne prestation et pourtant plus rien pendant deux saisons, si ce n’est un titre de meilleur joueur du centre de formation marseillais en 2013, la même année que l’obtention d’un bac S. Des distinctions avant tout dues à l’état d’esprit de l’homme – réservé, travailleur, humble selon ceux qui le connaissent – plus qu’à des prédispositions hors normes.
Plus Koscielny que Varane
Car Baptiste Aloé l’avait un jour admis dans L’équipe, il n’a pas « un talent inouï » : « Je me suis toujours dit que si je voulais faire une carrière, ce serait par le sérieux. » Jamais surclassé chez les jeunes, seulement quelques sélections en U18 avant d’intégrer les espoirs, le défenseur central marseillais n’a donc jamais eu l’étiquette de joueur qui grille les étapes. D’où, par Élie Baup, une comparaison à « Koscielny plus qu’un Varane » , en référence à son profil de défenseur de devoir fiable, mais limité question relance.
Ce qui peut expliquer qu’en début de saison, Sparagna lui ait grillé la politesse avant de voir la fiabilité de son aîné privilégiée par Bielsa. Dans l’entourage d’Aloé, on n’a pas forcément douté que le gamin ferait une belle carrière professionnelle, mais l’idée avait fait son chemin qu’il devrait se la construire loin de la Canebière. Avant qu’un technicien argentin n’ose faire ce que ses prédécesseurs n’avaient pas tenté selon l’un des oncles du joueur, interrogé par Le Phocéen : « L’été dernier, il voulait qu’on le prête à Nîmes ou à Ajaccio, mais le déclic est venu de Monsieur Bielsa, et on peut le féliciter, car il fait confiance aux jeunes. Avant, on allait chercher loin ce que l’on avait ici, dans la région. Baptiste, il a démarré à dix ans à l’OM, chez les poussins. C’est un pur produit marseillais ! » Reste, pour le minot, à confirmer les belles choses entrevues en 2014-2015. Une chose est sûre : Aloé, on le reverra en Ligue 1 la saison prochaine.
Par Nicolas Jucha