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Baptiste Aloé : « La bouillabaisse reste dans mon cœur »

Propos recueillis par Maxime Renaudet
Baptiste Aloé : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>La bouillabaisse reste dans mon cœur<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Après plus de quatre ans dans le Hainaut, Baptiste Aloé s'est exilé à Anvers cet hiver en signant au Beerschot. Fils d'une infirmière libérale, l'ancien minot revient sur ses premières semaines de confinement en Belgique. L'occasion d'évoquer son amour du Nord, sa passion de la pêche, son soutien au personnel soignant du CH de Valenciennes, mais aussi son respect éternel envers Pape Diouf.

Tu vis à Anvers depuis seulement quelques mois. Comment se passe le confinement en Belgique ? Ici, le confinement a été mis en place deux jours après la France, et ça s’est fait rapidement. Je ne sors pas beaucoup, mais à chaque fois, je vois rarement du monde dans les rues. Je vois qu’il y a beaucoup de flics qui tournent, et dès qu’on est à trois ou quatre, on se fait arrêter. C’est très strict et les gens prennent ça vraiment au sérieux.

Le club a mis à disposition des repas. Tous les jours, on peut aller chercher nos repas pour ne pas devoir aller dans les supermarchés. Le chef-cuistot du club nous fait des repas tous les jours.

On sent qu’il y a quelque chose qui se crée dans le pays, tout le monde reste confiné et attend que ça se tasse. Sur la forme, c’est quasiment pareil qu’en France, sauf qu’on peut aller faire un peu plus de sport, et qu’on n’a pas besoin d’attestation pour sortir.

Comment s’organisent tes journées depuis le début du confinement ?Déjà, j’essaye de garder mon rythme habituel en me levant vers 8h30-9h, et continuer ma routine du matin : petit-déjeuner puis course à pied. On a aussi un suivi avec le staff qui nous envoie toutes les semaines un programme à suivre, des exercices simples qui ne nécessitent pas de matériel particulier. Ce qui est bien, c’est que le club a mis à disposition des repas. Tous les jours, on peut aller chercher nos repas pour ne pas devoir aller dans les supermarchés. Le chef cuistot du club nous fait des plats tous les jours.

Il vous concocte quoi de bon ?Il nous fait un peu de tout, c’est vraiment très varié et il cuisine beaucoup de légumes. La semaine dernière, par exemple, il nous a cuisiné des patates douces avec une viande marinée le jeudi, c’était vraiment pas mal. Sinon, le week-end il nous prépare souvent des hamburgers maison pour changer un peu et nous chouchouter.

Pas du tout de cuisine pour toi, alors ?Non, et j’avoue qu’habituellement, je ne cuisine pas trop. J’essaye, mais depuis que je suis arrivé en Belgique, on mange au club le matin et le midi. On peut même repartir avec notre plat pour le soir, donc je ne cuisine pas trop. Quand j’étais à Valenciennes, j’essayais davantage parce que c’est important, mais ici vu qu’il y a un chef, c’est plus facile.

Depuis Valenciennes, tu dois être rodé niveau gastronomie flamande. Ça t’a fait oublier la bouillabaisse ?J’ai déjà essayé toutes les spécialités du Nord quand j’étais à Valenciennes.

Comme ça fait presque cinq ans que j’ai déménagé, je me suis habitué à la bouffe du Nord, même si c’est pas très diététique.

D’ailleurs, ce sont un peu les mêmes spécialités qu’en Belgique : la carbonade flamande, les frites, les croquettes, le welsh. Mais la bouillabaisse restera toujours dans mon cœur, vu que c’est une spécialité de Marseille. Puis j’adore la soupe de poisson, aller pêcher l’été et faire des sorties en bateau en famille, même si j’ai moins le temps qu’avant. Mais comme ça fait presque cinq ans que j’ai déménagé, je me suis habitué à la bouffe du Nord, même si ce n’est pas très diététique.

Si tu ne cuisines pas, qu’est-ce que tu fais de ton temps libre en période de confinement ?Pour m’intégrer au max, je prends des cours d’anglais depuis mon arrivée. On est dans la partie flamande, du coup, ils parlent néerlandais ou anglais. Cette semaine, j’ai fait trois cours de deux heures par exemple. Après, je regarde pas mal de trucs. Là, j’attends avec impatience la nouvelle saison de Casa de Papel. Je pense que tout le monde va regarder le film turc 7. Kogustaki Mucize avec la petite fille Ova. Sinon, j’essaye aussi de répondre à tous les challenges dans lesquels mes potes me nomment sur les réseaux.

La semaine dernière, le coronavirus a emporté Pape Diouf, qui avait pris les rênes du club un an après ta première licence à l’OM. Quelle image tu gardes de lui ?Je me souviens bien de son arrivée, car c’est ma jeunesse. Ça fait vraiment bizarre de voir partir une personnalité aussi importante pour Marseille. J’ai des amis sénégalais qui étaient au centre de formation avec moi qui le connaissent bien, car il les avait pris sous son aile. C’était réellement une bonne personne. Il a été très important dans le processus de reconstruction de l’OM, et rien que pour ça, il était respecté. C’est quand même lui qui a ramené Deschamps, Ribéry, Niang et Souley. Les supporters, y compris moi, on l’appréciait énormément. Il faisait des belles sorties médiatiques, il était toujours à l’écoute de tout le monde et tout le temps prêt à aider.

Tu as aussi publié ce jeudi une vidéo de soutien au personnel soignant du CH de Valenciennes. C’est venu spontanément ?Ouais, car c’est une ville où j’ai tout connu. J’adore les gens du Nord et j’ai essayé de leur rendre à ma manière ce qu’ils m’ont donné. Je pense que je peux aider certaines personnes en faisant cette vidéo, et sur ce point-là, je serai toujours présent s’ils ont besoin de moi pour quoi que ce soit.

Moi, je suis en Belgique, ma famille est dans le Sud, c’est compliqué à vivre. Être loin de sa famille, c’est un aspect difficile de la vie de footballeur qu’on ne voit pas souvent.

Ma mère est infirmière libérale, et c’est compliqué en ce moment. Je vois le travail qu’elle fait tous les jours, elle commence très tôt le matin, elle bouge beaucoup. C’est aussi pour ça que j’ai voulu rendre hommage à tout le monde. À vraiment tout le monde, il n’y a pas que les médecins, il y a vraiment tout le personnel soignant qui travaille autour de ça et ils mettent leur vie en péril.

La famille, c’est important à tes yeux ?Carrément, on essaye de se contacter tous les jours avec toute la famille pour savoir comment ça va. Moi, je suis en Belgique, ma famille est dans le Sud, c’est compliqué à vivre. Être loin de sa famille, c’est un aspect difficile de la vie de footballeur qu’on ne voit pas souvent. Même si c’est le plus beau métier du monde, dans ces périodes-là on aimerait être proche de notre famille.

Et Valenciennes, ça représente quoi pour toi ?C’est une ville qui m’a accueilli les bras ouverts un peu comme dans Bienvenue chez les Ch’tis. Je me suis direct acclimaté aux Valenciennois, des gens qui ont les mêmes valeurs que moi : la simplicité, l’honnêteté et l’humilité. J’en garde d’excellents souvenirs, sauf un peu sur la fin, car mon départ s’est fait rapidement et je n’ai pas pu dire au revoir à tout le monde.

Ce n’était pas prévu que tu partes en janvier ?Vu la situation dans laquelle j’étais, où je ne jouais pas trop, j’étais un peu mis de côté par le club et le coach qui n’avaient pas confiance en mes qualités, j’étais obligé de rebondir. Après, j’ai voulu voir ce qu’il se passait ailleurs.

C’est toujours compliqué d’imaginer jouer le match retour après un mois ou deux sans avoir joué, surtout une finale qui fera monter une équipe ou une autre parmi l’élite.

J’avais d’autres propositions, mais j’ai préféré celle du Beerschot avec ce projet de monter en D1A.

En parlant de D1A, la Pro League a annoncé qu’elle souhaitait suspendre le championnat. C’est encore plus flou pour vous en D1B, même si l’idée d’une D1A à 18 clubs avec Louvain et vous semble à l’étude pour la saison prochaine. Pour l’instant, on attend des décisions. On a joué la finale aller qu’on a gagnée 1-0 contre Louvain, donc on est dans une bonne position. C’est toujours compliqué d’imaginer jouer le match retour après un mois ou deux sans avoir joué, surtout une finale qui fera monter une équipe ou une autre parmi l’élite. C’est un peu délicat. Après, c’est à eux de prendre une décision, une réunion est prévue le 15 avril pour en parler.

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Propos recueillis par Maxime Renaudet

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