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ACTU MERCATO

Banega, le feu Éver

Par Florian Cadu
4 minutes
Banega, le feu Éver

Après une saison plutôt réussie à l’Inter, Éver Banega est de retour à Séville. Un choix étonnant qui montre une fois de plus le côté imprévisible d’un des joueurs les plus agréables à regarder sur cette planète.

Il existe des joueurs qui excèdent autant qu’ils régalent. Qui sont tellement beaux à voir jouer qu’on aimerait les contempler pendant des heures, mais qui sont tellement inconstants qu’on voudrait les secouer. Histoire de leur rappeler que s’il est un cadeau du ciel, leur talent devrait s’accompagner d’un brin de reconnaissance et d’efforts. Éver Banega fait partie de cette catégorie à part. Indiscutablement. Sexy à crever sur un terrain, joli manieur de ballon, l’Argentin participe chaque année à la rédaction de la ligne « Esthétisme » dans les dictionnaires. Oui, mais voilà : comme pour beaucoup de ses confrères poètes, Banega, on ne le comprend pas. Cette attitude imprévisible qui fait sa force a encore été observée en ce début de mois de juillet, quand l’Inter, en manque de moyens financiers, a officialisé le départ de son joyau au FC Séville pour un prix lui aussi surprenant (neuf ridicules millions d’euros).

Il vient de signer sa meilleure saison

Pourquoi ce transfert est-il étonnant ? D’abord parce qu’en Italie, en matière de statistiques. Avec six buts et six passes décisives (en vingt titularisations et huit entrées en jeu en Serie A), le Sud-Américain a fait bien mieux que lors de ses deux années précédentes à Séville (cinq pions et deux passes décisives en championnat en 2015-2016 ; trois et trois en 2014-2015) et que lors de ses deux plus bons crus avec Valence (quatre pions et quatre passes en 2012-2013 ; deux et huit en 2009-2010). Ensuite parce qu’avec l’Inter, le milieu de 29 ans voyait, à l’origine, grand et à plus long terme. « Je suis un peu triste, mais, dans la vie, il faut prendre certaines décisions.(…)J’ai décidé d’entreprendre une nouvelle aventure, disait-il il y a un an au moment de quitter l’Espagne lors de sa présentation milanaise. L’Inter est un grand club. J’avais des offres de plusieurs clubs, mais quand j’ai reçu celle de l’Inter, ça ne faisait plus aucun doute dans ma tête. Je ne doute pas.(…)L’objectif est de se qualifier pour la Ligue des champions. »

Le Mexique, la Chine et le PSG le voulaient

Certes, la zone C1 n’a pas été atteinte et Banega a pu être déçu du manque d’ambitions et de moyens démontrés par le club. Est-ce suffisant pour tourner une page dont les écrits n’avaient quasiment pas noirci la feuille ? Visiblement, oui. Mais il n’y a pas que ça. En réalité, Éver Maximiliano David Banega adore la philosophie footballistique espagnole, où il prend davantage de plaisir que dans l’entrejeu italien, et adore Séville, où personne n’a oublié son passage entre 2014 et 2016 (près de 100 matchs de Liga). Courtisé par le Mexique, la Chine et surtout par le Paris Saint-Germain – Unai Emery, ancien coach d’Éver à Valence et en Andalousie, aurait insisté pour le faire venir -, l’international (51 sélections) n’a pas franchement hésité. « Je suis très heureux de rentrer à la maison.(…)J’apprécie que le club m’ait toujours gardé les portes ouvertes » , a-t-il ainsi déclaré, ajoutant y avoir passé « deux ans spectaculaires » et remerciant les supporters.

Il a fini derrière Kondogbia…

Un come-back qui s’explique, donc. Mais un come-back qui participe tout de même au profil déroutant du monsieur également passé par l’Atlético de Madrid. Car quoi qu’on en pense ou qu’on en dise, Banega semble être né pour prendre le public à contre-pied. Sur le terrain, où il peut jouer à tous les postes du milieu, et à l’extérieur. Comme lors de sa fin de saison interiste manquée, où il perd sa place au profit d’éléments comme Geoffrey Kondogbia. Comme en 2011, lorsqu’il annonce s’être fracturé le tibia gauche après que ce dernier est passé sous son véhicule (six mois d’indisponibilité) parce qu’il avait oublié de serrer le frein à main avant de faire le plein d’essence. Comme en 2008, quand des vidéos intimes du gamin de 19 ans fuitent sur internet alors qu’il vient juste de rejoindre Valence et l’Europe. Comme en 2012, quand il arrive au centre d’entraînement des Chésavec une Ferrari toute neuve, d’une valeur de 250 000 euros, en train de brûler. C’est ça, le feu Éver. Et on ne s’en lassera jamais.

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Par Florian Cadu

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