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Balotelli, dépendance à compenser
Forfait pour le déplacement à Guingamp, Mario Balotelli a peut-être d'ores et déjà condamné les Niçois à repartir de Bretagne avec rien, ou presque, dans la besace. Tout simplement parce que sans lui, Nice n'a jamais gagné cette saison. Une véritable Balo-dépendance, même si Lucien Favre ne veut pas en entendre parler.
« Mario Balotelli ne s’est pas entraîné cette semaine. Il avait pris un coup sur la cuisse vendredi dernier, lors du match face à Lille (2-1). Ce n’est pas grave, il passera une IRM de contrôle samedi. » Sans laisser transparaître la moindre émotion, Lucien Favre sait que la nouvelle est mauvaise. Si la blessure de Balotelli n’est pas grave, son absence pour le déplacement à Guingamp, elle, l’est réellement : quelle que soit la compétition, Nice n’a pas gagné un seul match sans Balotelli cette saison. Oublié la période où l’international italien jouait un match sur deux à cause de ses pépins physiques. Car fort de ses 22 buts en trente matchs avec Nice, Balo est actuellement en pleine bourre. Au point d’attirer le regard de Luigi Di Biagio, qui l’a pré-convoqué en Nazionale, lui qui n’y a plus foutu les pieds depuis quatre ans.
La Balo-dépendance inavouée
Cette Balotelli-dépendance est réelle, et les Niçois en sont conscients : « C’est la réalité, c’est vrai. À nous de la changer. On sait ce qu’il apporte, mais on a beaucoup de qualités devant même sans lui. Il ne faut pas prendre de but et on arrivera à gagner. J’ai confiance en nos attaquants » , a soufflé Arnaud Souquet face à la presse, le défenseur ayant délivré trois de ses quatre passes décisives à Mario cette saison. Derrière Balotelli, pourtant, c’est un peu le désert : seul Alassane Pléa dépasse les dix pions inscrits, mais avec une moyenne d’un but tous les quatre matchs. Une vérité que se garde pourtant bien d’assumer, du moins publiquement, Lucien Favre. Le technicien suisse ne veut absolument pas entendre parler de « Balo-dépendance » , comme après cette défaite à Toulouse il y a un mois : « Parler de Balotelli-dépendance, c’est un peu réducteur d’analyser ça comme ça. Il y a beaucoup d’autres paramètres. Il y a un tas de détails, un manque de tranchant et de rythme. C’est sûr qu’il y avait beaucoup d’absents. Mais c’est toujours une chance pour les autres. Il ne faut pas se réfugier derrière ça. » Sauf que les autres ne saisissent pas cette chance. Ou trop peu.
Pléa, l’élève censé devenir maître ?
Déjà heureux d’avoir réussi à garder miraculeusement Balotelli cette année, l’état-major niçois sait déjà que remplacer son buteur italien, en fin de contrat dans quelques mois, sera le casse-tête numéro 1 de l’été niçois à venir. Mino Raiola a même déjà annoncé la couleur : « J’ai parlé avec la Juventus, la Roma, Naples et l’Inter. Mario est prêt à revenir, il a mûri et c’est maintenant l’un des dix meilleurs attaquants au monde. En Italie, c’est le numéro un. Il vaut cent millions d’euros, mais, comme il est libre, c’est une affaire ! Je suis déjà en train de négocier avec pas mal de clubs en Angleterre et en Italie. » Si Nice a fini par répliquer dans les colonnes de Nice-Matin, expliquant timidement que certaines clauses « l’empêchent de partir gratuitement » , personne n’est dupe. L’OGC va récupérer quelques millions, au mieux, et devra se débrouiller avec ça pour trouver une fine gâchette capable de combler le trou béant laissé par le départ de Balotelli. Cet homme fort, il l’a peut-être déjà dans ses rangs avec Alassane Pléa. Mais de là à en être sûr, il y a plus qu’un pas pour que les fans du Gym en soient convaincus.
Par Andrea Chazy