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Balotelli, all eyes on me

Par Christophe Gleizes
6 minutes
Balotelli, all eyes on me

Auteur d'un début de saison bancal, Mario Balotelli attire tous les regards et alimente toutes les critiques à Liverpool, comme partout où il passe. Une bénédiction pour ses coéquipiers, qui ne font guère mieux que lui, mais restent peu discutés.

« Until I die ; live the life of a boss playa Cause even when I’m high, fuck with me and get crossed laterThe futures in my eyes, cause all I want is cash and thangs
A five-double-oh – Benz flauntin flashy rings, uhh
 »

« Will I survive, will I die ? Come on let’s picture the possibility Givin me charges, lawyers makin a gripI told the judge I was raised wrong, and that’s why I blaze shit »

Tupac, All Eyez on me

Quatre minutes ont séparé Mario Balotelli de l’enfer. En surgissant au point de penalty pour égaliser à la 86e minute contre Swansea mardi dernier, l’attaquant italien a fait bien plus que mettre son club sur la route du succès en League Cup : il s’est offert un sursis médiatique inespéré, la possibilité de souffler cinq minutes sans être critiqué. « Ça, c’est Mario » s’est fendu Colin Pascoe, l’assistant de Brendan Rodgers, soulagé à la fin du match : « Il travaille dur à l’entraînement et a été justement récompensé. Il a failli rater la rencontre, car il s’est blessé au genou à l’échauffement, mais c’était une bonne chose de l’avoir avec nous ce soir. » Des éloges qui devraient raffermir le moral chancelant de l’ancien buteur de Manchester City et du Milan AC, jusque-là englué dans une série de huit matchs sans marquer. Des performances mitigées qui l’ont placé au centre des critiques et ont alimenté la rancœur des supporters, qui pleurent encore l’inestimable Luis Suárez, parti terroriser l’Espagne contre près de 80 millions d’euros. Avec ses statistiques faméliques de deux buts en treize matchs, Balotelli ne peut pas concurrencer l’Uruguayen. Mardi, son geste décisif a cependant rappelé à tous que l’Italien n’était pas non plus l’arnaque escomptée par ses nombreux détracteurs, qui n’ont pas attendu sa mauvaise passe pour le critiquer.

La crête qui cache la calvitie

À la différence de beaucoup de nouvelles recrues, Mario Balotelli n’a pas connu d’état de grâce. Depuis son arrivée, le joueur est attendu au tournant : on lui demande l’impossible, rien ne lui est pardonné. Au moment de son transfert, c’est Graeme Souness, l’ancienne gloire des Reds, qui lui a souhaité la bienvenue dans les colonnes du Daily Mail : « Parfois on a l’impression que Balotelli n’en a rien à faire du football. C’est une signature à haut risque, personnellement, je ne voudrais pas de lui. (…) C’est un énorme pari pour Rodgers. Un pari dont je pense qu’il n’a pas besoin, puisqu’il possède déjà un effectif de haut niveau. » Très vite, d’autres glorieux anciens lui ont emboîté le pas. « Je serais quand même surpris qu’il soit toujours là dans un an, a martelé Jamie Carragher, 17 ans et 737 matchs sur les rives de la Mersey. Il a été acheté sous le coup de la panique, il fallait quelqu’un. Il est peut-être encore trop tôt pour le juger, mais je n’arrive pas à changer d’avis. Pas à cause de ce qu’il fait ici, mais plus avec ce qu’il a montré avant avec City ou l’AC Milan. » Au milieu de ce concert de louanges, Jamie Redknapp a conclu : « Au supermarché, il y a une bonne raison quand c’est moitié prix. Ce n’est pas à Balotelli que j’en veux, mais à Rodgers d’avoir acheté un joueur qui a lassé Mourinho, Mancini et Prandelli. »

Parce qu’il vend du papier, parce qu’il est fou, tout est prétexte à critiquer Balotelli. Les médias anglais, friands de ses péripéties, ne se privent pas pour rappeler avec émotion que l’attaquant a coûté 20 millions d’euros. D’autres fustigent son manque d’implication et ses écarts de conduite supposés. Dans ce cas, la prophétie peut se révéler auto-réalisatrice. Sans avoir rien fait, Balotelli est déjà coupable : « L’harmonie au sein de l’effectif semble bonne » , jugeait alors Graeme Souness, « mais comme chaque ancien entraîneur de Balotelli, Brendan Rogers va voir qu’il va passer plus de temps à lui parler et à le défendre dans la presse, plutôt qu’à s’occuper de la mise en place de son groupe. » Le coach aurait pourtant de quoi faire, étant donné l’indigence des Reds sur leurs dernières sorties : humiliés 3-0 par le Real Madrid, les coéquipiers de Steven Gerrard ont concédé une nouvelle défaite sur la pelouse de Newcastle, au terme d’un spectacle affligeant, bien loin des standards de l’an passé. Si Balotelli apporte sans doute sa pierre à l’écot, il n’est que la crête qui cache la calvitie. « Balotelli n’a pas la réponse aux problèmes de Liverpool en ce début de saison » analysait Michael Owen ce week-end dans la presse anglaise, avant de nuancer : « Il a participé au désastre face au Real Madrid en Ligue des champions, mais il n’y a que lui qui a été pointé du doigt. Ce n’est pourtant pas la pire recrue estivale du club… »

Why always him ?

Comment donner tort à l’ancien Ballon d’or ? Acheté 25 millions d’euros à Benfica, Lazar Marković ronronne sur le banc à côté de Rickie Lambert, toujours muet. Dejan Lovren, recruté 30 millions d’euros, peine encore à sécuriser une défense à la rue, où figure aussi Albert Moreno, qui a coûté 12 millions d’euros. En provenance du Bayern, le prometteur Emre Can est barré au milieu. Quant à Adam Lallana, star du mercato des Reds à 31 millions d’euros, il remplace à l’occasion Coutinho ou Sterling sans se montrer décisif. En tout, Liverpool a dépensé 147 millions d’euros pour se renforcer, sans retour sur investissement immédiat. De quoi relativiser les performances en demi-teinte de l’Italien, qui reste un joueur à fort potentiel, comme l’explique Steven Gerrard : « Il est trop tôt pour le critiquer de la sorte. Il peut très bien marquer dix buts lors des dix prochains matchs. Faudra-t-il le vendre alors ? (…) Vous êtes durs avec Mario. C’est quelqu’un de bien. Il a joué pour de grands clubs et a eu des responsabilités ailleurs. Il ne se plaint pas et travaille dur, il fait du rab à l’entraînement. J’ai été impressionné par sa manière de travailler, il fait tout pour que ça marche. » Et l’emblématique capitaine de conclure : « Il a besoin de temps pour marquer et prouver aux gens qu’il mérite d’être ici. Je ne vais pas le juger après dix matchs. Je dois l’aider et le soutenir. Succéder à Suárez, ce n’est pas facile. »

Du temps, malheureusement, Mario n’en a pas et n’en aura jamais. À la différence des autres, il ne passe pas au travers des mailles du filet. Placé sous le régime de la tolérance zéro, l’Italien a conscience d’avoir grillé ses jokers et d’être à un tournant de sa carrière. Impossible pour l’heure de prédire son avenir, même si son association avec Daniel Sturridge est source d’espoir : « On s’entend bien, que ça soit sur le terrain ou dans les vestiaires. On rigole, on blague » , explique l’attaquant anglais, actuellement blessé : « quand j’aurai retrouvé ma forme, j’espère que nous pourrons former une bonne paire » . Adoubé par ses coéquipiers, placé face à son destin, Super Mario doit maintenant conquérir le cœur d’Anfield. Pas une mince affaire, à l’heure où l’on échange déjà ses maillots dans les stands près du stade. Pour l’instant irréprochable dans son comportement, Mario doit surtout prouver son implication pour rassurer les fans, selon l’illustre Alessandro Del Piero, visiblement soucieux du bien-être de son compatriote : « Mario a besoin d’envoyer un signal extérieur pour montrer qu’il est vraiment impliqué. Il faut qu’il montre qu’il joue avec son cœur et se donne à fond. Il doit essayer de dépasser ses limites chaque jour et à chaque entraînement. S’il arrive à progresser dans son attitude ne serait-ce qu’un peu chaque jour, alors il verra les résultats. » Et Liverpool frémira.

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