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Balo reste dans son bateau, l’OM tombe à l’eau
Dernier rebondissement : l'OGC Nice a annoncé lundi soir le choix de Mario Balotelli de poursuivre son aventure chez les Aiglons. La fin d'une drague lourde avec l'OM et d'un feuilleton bourré de testostérone entre les deux clubs français.
Quand les journalistes vinrent à sa rencontre, inquiets au sujet d’un casse-tête nommé « Grantatakan » , ils lui demandèrent de mesurer le degré de difficulté de ce dernier. C’était l’été 2017, l’OM n’avait encore rien d’un finaliste de Ligue Europa, Kostas Mítroglou n’avait pas encore foutu un orteil au Vélodrome, et le président marseillais, Jacques-Henri Eyraud, répondit : « Visiblement, certains d’entre vous aimeraient qu’on ait un problème de recrutement d’un attaquant, je peux vous dire qu’il y a énormément d’attaquants qui sont intéressés par l’Olympique de Marseille, y compris des attaquants que vous pourriez appeler des grands attaquants, même si moi, je ne sais pas trop ce que ça veut dire… » La vidéo est devenue un must absolu pour tous les suiveurs de l’OM et une pièce à fantasmes à leurs yeux : puisqu’on leur promet en place publique, ce buteur de référence arrivera, un jour, chez eux. Mieux, on aurait juré que Rudi Garcia y croyait, lui aussi. Fin mai, l’entraîneur de l’OM avait même ouvert une porte, dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport : Balotelli… ? « Si l’OM veut progresser, il doit viser et recruter des joueurs forts, répondait-il alors. Je peux vous dire que je l’ai suivi de très près et que c’est l’un des joueurs italiens les plus forts. Il a été très bon en Ligue 1, il n’a eu aucun problème lié à son comportement et il a été très apprécié par ses coéquipiers. » Et c’est parti pour l’été.
Le dernier sucre dans le café
Oubliez, tout ça, c’est terminé. À 22h32, lundi soir, l’OGC Nice a annoncé que « la situation est de retour à la normale » . Quoi ? Oui : « Rendue quelque peu compliquée au début de l’été par un autre club du Sud de la France, la situation est de retour à la normale. Simple, limpide. Comme une frappe de SuperMario. » Au petit déjeuner, le club a même fait tomber un dernier sucre dans le café des supporters marseillais en publiant la vidéo de Balotelli enroulé dans un drapeau niçois. Et voilà comment le feuilleton Balotelli a pris fin, comme prévu : l’international italien (35 sélections) a décidé de rester à Nice, circulez y a rien à voir. Si, justement, il y a beaucoup de choses à regarder tant l’été aura tracé une ligne de séparation entre l’OM et l’OGC Nice sur le dossier. Tout ça a quelque chose de lunaire, de marseillais au fond, et ne devrait pas calmer les supporters d’un club qui aura donc perdu un peu moins de deux mois sur un dossier, en apparence, assez facile à régler. Vraiment ? C’est ce que le président niçois, Jean-Pierre Rivère, agite dans L’Équipe du jour : « Mario avait envie de jouer la Coupe d’Europe cette saison et il était prêt à partir.(…)Il avait un bon de sortie, à certaines conditions, entre quatre et cinq millions d’euros. C’était le prix. L’OM a proposé entre zéro et 2,5 millions d’euros, mais jamais plus. »
Bonne journée à tous ! ? pic.twitter.com/HsnYhi7WtE
— OGC Nice (@ogcnice) 21 août 2018
« Pourquoi lui ? »
La suite est connue. Durant l’été, l’OM aura proposé trois offres pour Mario Balotelli : une première à zéro + Cabella cédé à l’OGC Nice contre cinq millions d’euros ; une seconde avec 2,5 millions d’euros pour Balotelli + une offre de vente de 2,5€ en contrepartie pour Cabella ; et, une dernière, selon Rivère, à zéro pour Balotelli + 4 millions d’euros pour Cabella. En gros, c’est la version de Rivère, « l’OM a raté » l’affaire « pour 1,5 million d’euros » (soit la différence entre les 2,5 millions d’euros proposés lors de la deuxième offre et les 4 millions d’euros demandés par Nice). Et c’est un monde qui s’écroule, là où certains dirigeants marseillais annonçaient en juin une arrivée imminente du buteur italien, là où Mario Balotelli était même venu visiter les installations du club début juillet pour « s’assurer qu’il partage les valeurs du projet marseillais » . Puis, le dossier s’est tendu, Eyraud et Julien Fournier, le directeur général niçois, se piquant au stade Loujniki de Moscou, le 15 juillet, et l’OM a une nouvelle fois vu un dossier offensif lui filer sous le nez. L’été dernier, c’était Giroud, Aboubakar et Jovetić. Cette fois, Mario Balotelli, et comment se retourner ? Par l’urgence, sans aucun doute, même si Rudi Garcia a annoncé vendredi dernier que l’arrivée d’un buteur n’était pas la priorité du club et qu’il se dit « satisfait » avec Germain et Mítroglou dans les poches. Peut-être avant tout que l’OM ne voulait pas donner de l’argent à Mino Raiola, ça oui, mais aujourd’hui, c’est une étoile, populaire plus que sportive, qui va continuer de briller ailleurs. Et il va falloir le faire digérer, une nouvelle fois.
Par Maxime Brigand