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Ballon d’or 2020 : le silence est d’or, vraiment ?

Par Mathieu Rollinger
4 minutes
Ballon d’or 2020 : le silence est d’or, vraiment ?

En préférant s'abstenir de récompenser le meilleur joueur de foot de la saison comme à leur habitude, les organisateurs du Ballon d'or vont laisser un blanc au milieu du palmarès. Histoire de rappeler qu'en 2020, le lauréat de cette triste cuvée est bien le coronavirus. Contradictoire, sachant que la vie s'efforce de suivre son cours.

Un trou, une croix, un point d’interrogation ou n’importe quel autre pictogramme suggérant un vide. Voilà ce qui suivra l’entrée « Ballon d’or 2020 » sur les pages Wikipédia, les encyclopédies, les guides, les quiz et tous les autres tableaux récapitulatifs. Oui, pour la première fois depuis 1956, aucune sphère dorée ne sera remise pour récompenser le meilleur joueur de football de l’année. Raison invoquée par l’organisateur, France Football : la crise sanitaire. « Parce qu’une année aussi singulière ne peut – ni ne doit – être traitée comme une année ordinaire, écrit Pascal Ferré, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire dans un communiqué. Dans le doute, mieux vaut s’abstenir que s’entêter. » Une justification comme une autre pour une décision drastique.

Les reprises différées ou avortées des championnats européens ne permettraient pas d’assurer une certaine forme d’équité… si tant est que le jury voulait récompenser un ressortissant de la Ligue 1. Bah oui : qui sait jusqu’où aurait pu aller le Messin Habib Diallo sur le plan statistique avec une dizaine de journées supplémentaires ? Qu’aurait-on fait du néo-Berlinois Lucas Tousart si on lui avait laissé l’opportunité de tirer à bout de bras l’OL en Ligue 1 et en Ligue des champions ? Pendant ce temps-là, les habitués Ronaldo et Messi ont pu aller au bout de leur aventure et il aurait été embêtant pour le jury de récompenser une sixième ou une septième fois ces deux extraterrestres, alors que d’autres joueurs, dans une année de fait sans compétition internationale, auraient mérité eux aussi un peu de lumière.

Ballon dort

Pour France Football, il est aussi question de « la crédibilité et la légitimité d’une telle récompense », de « solidarité », mais aussi « parce que l’histoire du Ballon d’or est trop précieuse pour prendre le risque de l’abîmer avec un exercice bancal ». « Bancal », donc. Un mot fort, à la limite du manque de respect pour tous ces types qui ont passé leur confinement à entretenir leur corps, à prendre des risques en revenant à l’entraînement et à retrouver la compétition quand le reste de la population était invité à travailler depuis son canapé. Ce qu’ont accompli Robert Lewandowski, Karim Benzema, Anthony Martial, Paulo Dybala ou les mecs de Liverpool depuis le restart, c’est donc pour du beurre ? À partir de là, les titres de champion des Reds, de Paris, du Bayern ou du Real comptent-ils vraiment ?

Puisque le Ballon d’or, cette obsession de vouloir détacher un individu au milieu d’un groupe, est de base une ineptie dans ce sport, il aura donc fallu le passage d’une épidémie pour éviter cet étalage de strass et de paillettes. Ailleurs, d’autres ont pris moins de pincettes au moment de distribuer bons ou mauvais points. Il n’y a qu’à voir le gouvernement français qui, lui, s’est plié en quatre pour qu’un jury de citoyens puisse désigner ses lauréats communaux. Les professeurs ont dû trouver nombre de stratagèmes pour que leurs élèves de terminale puissent obtenir leur diplôme. Tout le secteur du tourisme s’est décarcassé pour que des clients puissent venir leur donner des notes sur TripAdvisor. On a également forcé la reprise des compétitions pour que toutes ces médailles trouvent acquéreur. Bref, le monde s’est forcé à retrouver une forme de normalité, justement parce qu’il semble avoir besoin de ces galas, de ces cérémonials, afin de clôturer cette saison hors norme et passer seulement ensuite à autre chose. Tout le monde sauf le Ballon d’or qui préfère aller à rebours des choses. Dans ce contexte où l’on invoque de manière schizophrène l’importance du collectif, mais aussi le sacrifice de héros du quotidien et la responsabilité individuelle, la remise d’un Ballon d’or n’aurait-elle pas finalement été quelque chose d’approprié ? Non, au lieu de ça, dans le palmarès, il y aura un blanc entre les noms de Messi et de (spoiler alert) Messi pour rappeler à tout le monde que 2020 était une année à oublier. C’est sans dire que l’on s’en souviendra.

Chez les entraîneurs, des nerfs à manager

Par Mathieu Rollinger

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