- Ligue des champions
- Groupe B
- J6
- Liverpool/FC Bâle (1-1)
Bâle trap à Liverpool
Steven Gerrard a arraché l'égalisation en fin de rencontre (1-1), mais c'est bien le FC Bâle qui gratte sa qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions au terme d'une partie intense. La malédiction des clubs anglais face au club suisse continue.
Liverpool-Bâle : 1-1Buts : Gerrard (81e) pour Liverpool / Frei (25e) FC Bâle
Du Liverpool de Gérard Houllier et Michael Owen cru 2002 à celui de Brendan Rodgers et Raheem Sterling version 2014, l’histoire se répète. Il y a plus de dix ans, Bâle et Liverpool étaient déjà au coude à coude lors de la dernière journée de la phase de poules de la Ligue des champions. Et comme il y a douze piges, les Suisses se qualifient pour les huitièmes de finale et envoient par la même occasion les Reds en C3. Tout cela grâce à un match nul dans ce qui était « la finale » du groupe B. Pas de Hakan Yakin des grands soirs cette fois, mais un collectif huilé, talentueux et inspiré. La bande de Streller, Frei, Xhaka and co s’est amusée sous le crachin anglais à l’image de l’ouverture du score. Avant de céder dans les dernières minutes et de subir dans une fin de match irrespirable. Eux qui n’avaient besoin que d’un match nul ont finalement joué le jeu à fond et l’ont très bien fait. Et surtout : ils l’ont eu, ce point.
Du bijou collectif de Fabian Frei…
Venus avec leurs certitudes, leurs fumigènes et leur 3-2-3-2, les Rotblauen ( « Rouge et Bleu » ) et leurs supporters prennent les choses en main dès l’entame de la rencontre. Les uns se font entendre dans les tribunes, les autres se font sentir sur le pré grâce à un gros pressing et un jeu direct. Pas de quoi rassurer une défense de Liverpool en grande difficulté ces temps-ci. Simon Mignolet joue avec le feu sur plusieurs dégagements à l’arrache, José Enrique se fait manger par le Paraguayen Derlis Fernandez, court sur patte, mais avec du feu dans les jambes, quand Lovren et Škrtel sont aussi en galère. Pendant ce temps, Anfield se tait. Et Anfield panique de plus en plus à mesure que son équipe recule et bégaye face au collectif huilé des Suisses. Un collectif en démonstration à la 25e minute. Lorsque Fabian Frei reçoit le ballon dos au but à l’entrée de la surface. Le milieu bâlois se retourne avec élégance, s’appuie sur Zuffi avec intelligence avant de conclure avec génie, d’une frappe croisée du gauche qui se niche dans le petit filet de Simon Mignolet bouche bée (0-1, 25e). Un bijou qui oblige les Reds à désormais marquer deux fois pour espérer réentendre la douce musique de la Ligue des champions au printemps.
… Au coup franc de Steven Gerrard
Mais marquer, Liverpool ne sait plus faire. Au contraire de Shkëlzen Gashi qui double la mise avant la pause, mais est logiquement signalé hors-jeu. Brendan Rodgers a beau essayer toutes les associations possibles, faire entrer Lazar Marković et Alberto Moreno, ça ne veut pas. Raheem Sterling n’a plus ses jambes de la saison dernière, Rickie Lambert, fantomatique et sorti à la pause, son sens du but et Steven Gerrard son influence. Les Reds sont mous, apathiques et arrêtés, tandis que leurs visiteurs se lâchent et multiplient les occasions à l’image d’un rush de Granit Xhaka. Néanmoins, Liverpool relève la tête après la pause, sous l’impulsion de Marković. L’ancien ailier de Benfica fait la différence sur chacun de ses ballons et du bien à son équipe. Avant de la plomber à l’heure de jeu. Le Serbe est expulsé pour avoir voulu se débarrasser de son garde du corps, Behrang Safari, d’un mouvement du bras. C’est sévère, ça pourrait enterrer un peu plus les espoirs des Anglais. Mais non. Le match se durcit, les tacles et les cartons pleuvent sur Anfield. À dix contre onze, Liverpool jette ses dernières forces dans la bataille et finit par trouver la faille. Un magnifique coup franc de Steven Gerrard dans la lucarne, et c’est tout Anfield qui reprend espoir (1-1). La fin de match est épique. Ça va d’un but à l’autre sous une pluie diluvienne, mais rien ne sera marqué. Les Reds se contenteront de la C3, une compétition sûrement plus à leur portée. Un mal pour un bien peut-être.
⇒ Résultats et classement de la Ligue des champions
Par Thomas Porlon