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Bale, monsieur Club Med
Si le Real Madrid s’apprête à célébrer un titre de champion d’Espagne, Gareth Bale passe un été très calme avec un temps de jeu extrêmement limité. Voilà la preuve que dans ce Real bientôt couronné, la gestion des individualités n’est pas si simple.
Depuis la fin de l’arrêt du football lié à la pandémie du Covid-19, le Real Madrid ne fait que gagner. Neuf victoires en neuf matchs de Liga, soit vingt-sept points engrangés : un carton plein qui rendrait heureux n’importe quel entraîneur. Cependant, Zinédine Zidane a la mine contrariée en conférence de presse, au moment de répondre à la possibilité d’un départ de Gareth Bale. Remplaçant durant l’intégralité du match entre Grenade et le Real (1-2), le numéro 11 madrilène s’est illustré en tribunes avec un rouleau de papier toilette en guise de jumelles longue vue. « Nous pensons au match de demain et Gareth aussi, tranche le coach madrilène avant un match contre Villarreal potentiellement décisif pour le titre de champion d’Espagne. Vous demandez toujours la même chose… Vous avez le droit de demander ce que vous voulez, mais vous n’allez pas nous diviser. Nous pensons tous à la même chose. Gareth, James, nous sommes tous unis. » Bale lié avec le Real, d’accord, mais jusqu’à quand ?
Deux buts pour seize apparitions en Liga
Depuis le début de la saison, le Gallois s’était déjà illustré de manière négative à plusieurs reprises. Son refus de quitter le Real l’été dernier ou son message polémique sur sa préférence du golf par rapport à Madrid laissaient transparaître une forme de malaise à chaque entrée, sous les sifflets au Santiago-Bernabéu. Et la semaine dernière, une vidéo de sa tentative de sieste dans les travées du stade Alfredo Di Stéfano contre le Deportivo Alavés a fait le tour des réseaux sociaux. Plus le temps passe, plus on entend parler de Bale pour ses frasques en dehors du football. Dès lors, est-il en train de mettre sa carrière sportive en péril au Real Madrid ? Malgré le nouveau trophée que devrait acquérir le joueur (sauf cataclysme), les chiffres sont décevants : seulement seize apparitions cette saison en Liga.
#DirectoGol ¿Cómo ha vivido @GarethBale11 el partido desde la grada? ¡Lo vemos a continuación! pic.twitter.com/c0GmeSTU3C
— GOL (#VolverEsGanar ) (@Gol) July 10, 2020
Pire encore : depuis le mois de juin, Bale a uniquement pris part à deux rencontres sur neuf possibles, dont une seule titularisation contre le Real Majorque (2-0). Son dernier but inscrit sous les couleurs du Real Madrid ? Il faut remonter au 1er septembre 2019 et la rencontre face à… Villarreal (2-2). Ce jour-là, il signait un doublé salvateur, puis se faisait exclure dans le temps additionnel. Coïncidence : le joueur fête ce 16 juillet ses 31 ans. Une apparition et un titre de champion feraient un sacré cadeau d’anniversaire, mais n’entraveraient pas sa réputation grandissante de star en décrépitude.
Le changement, c’est maintenant ?
Il y a un peu moins d’un an, le son de cloche de Zidane sur la situation d’un Bale en instance de départ pour la Chine était tout autre. « S’il part demain, c’est mieux, avouait ZZ en pleine préparation aux États-Unis. Nous espérons que cela soit imminent pour tout le monde, mais également pour lui. » Résultat des courses, Bale reste à Madrid envers et contre tout. En 2019-2020, l’ailier vient de passer une saison quasi complète à jouer les remplaçants de luxe dans l’un des meilleurs clubs au monde. Avec encore deux années de contrat chez les Merengues, son avenir peut toujours s’écrire en blanc. Mais est-ce un choix satisfaisant pour un joueur de son calibre ?
À son âge, le Britannique n’appartient pas au passé et peut encore briller dans un club susceptible de lui offrir un rôle de titulaire. Ce club ne sera probablement pas le Real Madrid, où de nouvelles arrivées (comme celles du prometteur Martin Ødegaard) ajouteront un peu plus de concurrence à un poste déjà bien fourni (Eden Hazard, Marco Asensio, Lucas Vázquez, Vinicius, Rodrygo). Mais cela peut être ailleurs en Europe… si tant est que l’intéressé accepte de réduire son salaire annuel de 15 millions d’euros. Le cas contraire, il continuera de jouer tranquillement au golf pendant que ses copains gagnent des trophées pour lui.
Par Antoine Donnarieix