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Bakayoko : « Je vais tout faire pour revenir en EDF »

Par Mathieu Faure
10 minutes
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En trois mois, Tiémoué Bakayoko a renversé l'opinion de Gennaro Gattuso à son sujet. Prêté par Chelsea, « Baka » a repris le fil de sa brillante carrière et sait où il veut aller : en équipe de France. International du temps de l’AS Monaco (une sélection en mars 2017), l’ancien du Stade rennais ambitionne de retrouver les Bleus, la Ligue des champions avec Milan et ne cache pas son amour pour son premier modèle : Étienne Didot.

Que s’est-il passé entre septembre et aujourd’hui ? Car tu es devenu incontournable à l’AC Milan, après des débuts compliqués…J’ai eu des débuts difficiles, car j’arrivais dans un nouveau club, un nouveau championnat. Je découvrais le contexte. Il a fallu m’adapter, apprendre à connaître l’environnement dans lequel j’allais évoluer. Ensuite, petit à petit, j’ai pris mes marques. J’ai commencé à mieux connaître mes coéquipiers, eux ont appris à jouer avec moi. Et la confiance a fait le reste. J’ai réussi à inverser la tendance, et à devenir un joueur important dans l’équipe.

Sortant d’une saison délicate à Chelsea, as-tu eu des moments de doute ?Des moments de doute ? Je ne dirais pas que c’était du doute, mais oui, j’ai eu des moments difficiles. Chaque joueur traverse une période difficile dans une carrière. Je ne sortais pas d’une belle saison à Chelsea, mais je savais que ça allait tourner, car je suis quelqu’un qui travaille beaucoup. Et ça a tourné.

Quand Gattuso te charge publiquement en conférence de presse, tu te dis quoi ?En étant honnête, je n’apprécie pas.

Je suis très fier d’avoir trouvé les Nike « Fear of God » à Milan, la capitale de la mode.

Qui apprécie entendre son coach le descendre comme il l’a fait après un premier match ? Après, on connaît sa carrière, sa personnalité, sa vision du football. C’est quelqu’un qui ne mâche pas ses mots, il est cash. Il fallait le prendre comme ça. C’était un match où on menait 2-0 et que l’on a finalement perdu 3-2, il s’en est un peu plus pris à moi… Mais c’était aussi un moyen de me motiver, de me booster. J’ai pris le pari de changer ça en positif. Aujourd’hui, il a changé d’avis et l’a également dit en conférence de presse. C’est une bonne chose.

De l’extérieur, on a l’impression qu’il est un peu fou, Gattuso. Comment est-il au quotidien ? Quel genre de coach est-il ?Oui (rires), il est fou et attachant. C’est un entraîneur qui transmet beaucoup de valeurs au quotidien, on peut discuter de tout avec lui. Mais c’est surtout un coach qui est omniprésent pour ses joueurs, qui les motive, qui essaie de tirer le meilleur de chacun. C’est le genre d’entraîneur que j’apprécie.

Est-ce que l’on peut dire qu’entre Chelsea et tes premiers mois au Milan, tu as passé un cap mental ? D’autres joueurs auraient pu sombrer dans pareilles circonstances, toi non. Pourquoi ?Sombrer, non, c’est un mot qui ne me ressemble pas.

Je suis plutôt quelqu’un qui prend soin de son corps au quotidien.

Je peux traverser des périodes difficiles, mais j’ai toujours réussi à inverser les choses. Aujourd’hui, mentalement, je suis plus armé qu’il y a deux ans. Des périodes de doutes, quand tu es footballeur, ça te permet de franchir des paliers. Je ne m’attendais pas forcément à traverser une période compliquée, mais j’ai toujours cru en moi. Il a fallu bosser pour montrer de quoi j’étais capable.

Dans ce milieu, l’orgueil est important pour relever la tête ?Oui. Il faut avoir de l’orgueil, de la motivation et se servir de certaines choses qui te touchent comme d’un levier. Quand on lit des choses négatives sur soi, ça aide quelque part à relever la tête.

À quel moment as-tu pris conscience que tu avais repris les choses en main ?Je pense que c’était un peu avant le match du Genoa, fin octobre. Aux entraînements, je me sentais mieux, je montais en puissance. Je commençais à retrouver mon football, ma confiance, mes sensations. C’était le moment où la bascule pouvait se faire, et que je pouvais enfin dire que j’étais de retour.

Tu as changé des choses dans ce qu’on appelle la préparation invisible ?Pas vraiment, j’ai toujours essayé de me préparer le mieux possible. Je suis plutôt quelqu’un qui prend soin de son corps au quotidien.

La Ligue 1, la Premier League et maintenant la Serie A… Quelles sont les différences entre les championnats ? On dit que l’Italie redevient à la mode, qu’en penses-tu ?Du point de vue de l’intensité, l’Angleterre est sans doute le championnat qui demande le plus d’énergie. La Ligue 1 regroupe un peu tout : tu as des équipes physiques, d’autres qui déploient beaucoup de technique, et certaines sont très au point tactiquement.

Leonardo parle français, Maldini anglais, donc tu es très vite à l’aise. Quand tu arrives dans un club comme ça, tout est plus facile.

La Serie A, finalement, est un championnat très tactique, tu bosses ce secteur au quotidien et tu peux même passer des entraînements sans toucher la balle. Il y a énormément de qualité technique, malgré ce que les gens pensent. Depuis plusieurs saisons, les équipes italiennes redeviennent compétitives sur la scène européenne. C’est le signe d’un renouveau.

Gattuso joue dans un 4-3-3. Comment est-ce qu’il t’utilise, et quel est ton rôle ?J’ai commencé dans un 4-4-2 puis, petit à petit, j’ai migré en pointe basse. Je suis le relais entre la défense et le milieu, mais aussi entre le milieu et l’attaque. Mon rôle est de faire circuler la balle et d’être le premier à déclencher les pressings, mais aussi le premier à chercher la profondeur.

Milan est un club mythique. Comment s’est passée ton adaptation ?Parfaitement. J’ai eu la chance de débarquer dans un groupe qui vivait bien, avec des joueurs adorables. Et puis j’ai été accueilli d’entrée par Paolo Maldini et Leonardo, des figures historiques du club.

Je suis assez fan du joueur de l’Atalanta, Gómez, ainsi que de la pépite de la Roma, Zaniolo.

Ils te facilitent les choses, que ce soit pour trouver un logement, apprendre la langue, expliquer comment fonctionne le club… Leonardo parle français, Maldini anglais, donc tu es très vite à l’aise. Quand tu arrives dans un club comme ça, tout est plus facile.

On te sait amoureux des fringues en général. Tu dois être à l’aise à Milan ? Quelle est ta plus belle trouvaille en matière de vêtement ?C’est certain que je vis dans une ville qui est une référence de la mode, il y a de quoi faire. (Rires.) Je prends plaisir à m’habiller ici, vraiment. Je suis très fier d’avoir trouvé les Nike « Fear of God » sorties il y a peu. C’est une paire compliquée à trouver, et je suis assez heureux de l’avoir trouvée ici.

On a souvent entendu parler des installations milanaises, de Milanello. Qu’en est-il en réalité ?C’est optimal. Tout est fait pour que le joueur soit le plus à l’aise possible. On a chacun une chambre personnelle au cœur du complexe, la nourriture est fabuleuse, les installations sont de très haut niveau. Ça fait partie de la légende du Milan.

L’objectif du club est de retrouver la Ligue des champions. À part la Juventus qui est au-dessus, le championnat est assez serré pour les places européennes, non ?L’objectif est clairement de jouer la Ligue des champions la saison prochaine.

Pourquoi pas poursuivre mon processus en Italie l’année prochaine ?

Aujourd’hui, la Juventus est l’une des meilleures équipes européennes. Mais derrière, il y a une vraie bataille avec le Napoli, l’Inter, la Roma. On va tout faire pour tirer notre épingle du jeu et accrocher le top 4.

Quel joueur t’a le plus impressionné en Serie A cette saison ? Et au Milan, qui t’impressionne le plus ?C’est difficile de sortir un joueur du lot, car c’est un championnat très relevé. Tu as des bons joueurs dans toutes les équipes, mais je vais dire Cristiano Ronaldo, évidemment, qui nous a mis deux buts en Coupe et championnat. Je suis assez fan du joueur de l’Atalanta, Gómez, ainsi que de la pépite de la Roma, Zaniolo. Au Milan… Ah, c’est difficile car je n’ai pas envie de m’embrouiller avec quelqu’un dans le vestiaire en fait ! (Rires.) On est une très bonne équipe, complète, avec beaucoup de joueurs talentueux.

Il y a deux ans, tu marquais en Ligue des champions contre Manchester City avec Monaco. Le Bakayoko de 2019 est-il vraiment différent de celui de 2017 ?Je l’espère. (Sourire.) En deux ans, on évolue. Notamment dans la manière d’appréhender son métier. Je pense que j’ai passé un cap sur le terrain, dans ma capacité à répéter les efforts, mais aussi tactiquement et techniquement.

Tu appartiens encore à Chelsea, tu es prêté en Italie… Comment vois-tu ton avenir ?Mon avenir… Je n’y pense pas encore. C’est une saison importante pour moi, je vais faire le point en fin de saison.

L’un de mes premiers modèles ? Étienne Didot. C’est quelqu’un qui m’inspirait à Rennes.

J’appartiens encore à Chelsea, mais je suis heureux à Milan. Pourquoi pas poursuivre mon processus en Italie l’année prochaine ?

Cet été, les Bleus ont été sacrés champions du monde. Et il y a deux ans, tu faisais partie des 23. Comment as-tu vécu ce sacre ?En tant que français, j’étais forcément très heureux. J’étais un fidèle supporter, j’ai regardé tous les matchs, je l’ai vécu de manière positive même si j’aurais aimé faire partie du wagon. Mais à ce moment-là, je ne méritais pas de faire partie des 23.

Il te manque quoi pour revenir en équipe de France ?(Il réfléchit.) D’être régulier dans mes performances, d’être bon à mon poste. Mais ce n’est pas à moi de répondre à cette question, il y a un sélectionneur et un staff qui sont là pour ça. Je vais tout faire pour y revenir, car c’est un objectif.

As-tu encore un modèle dans le football ?Un modèle non, mais plus jeune j’étais inspiré par des joueurs comme Claude Makelele, Patrick Vieira, mais aussi Étienne Didot. Oui, Didot de Rennes (aujourd’hui à Guingamp, N.D.L.R.) ! Ça peut surprendre, mais quand j’étais au centre de formation rennais, c’est quelqu’un qui m’inspirait.

Je ne comprends pas trop l’italien, mais je crois qu’on me surnomme « La pieuvre ».

Je l’ai beaucoup regardé, et j’ai énormément appris en m’entraînant avec lui. On sait tous qui sont les milieux au top niveau, il faut aimer les regarder et apprendre d’eux.

À part Mbappé et à un degré moindre Bernardo Silva, tous ceux qui brillaient avec Monaco ont eu du mal à s’émanciper du Rocher et ont connu des débuts difficiles dans leur nouveau club (Fabinho, Lemar, Germain, Martial, Carrasco, Kondogbia, etc.). Comment tu l’expliques ?Je ne suis pas trop d’accord avec ça. À Monaco, j’ai eu des débuts difficiles par exemple. Chacun a son histoire dans un club. À Chelsea, ça ne s’est pas trop mal passé au début, c’était surtout plus difficile après. Chaque histoire a sa vérité. Oui, Kylian a toujours eu des débuts énormes, que ce soit à Monaco ou à Paris. Mais chacun avance à son rythme. J’espère qu’on réussira tous à exploser dans d’autres clubs.

Quels souvenirs gardes-tu du Rocher ? Ça te fait quel effet de les voir dans la zone rouge de Ligue 1 aujourd’hui ?De très bons souvenirs, je pars avec un titre de champion de France. Aujourd’hui, je suis très triste de les voir comme ça.

On peut être jeune et riche, et rester soi-même.

C’est un club que je porte dans mon cœur, qui m’a beaucoup apporté, j’ai connu les Bleus grâce à l’ASM et je ne l’oublie pas. J’ai l’intime conviction qu’ils vont remonter la pente, et se sauver.

À vingt ans, tu vivais sur la Côte d’Azur, puis à Londres et maintenant à Milan. Étais-tu préparé à ces endroits où les tentations sont immenses quand on est jeune et riche ?Je m’estime chanceux d’avoir pu vivre dans de tels cadres. Je sais d’où je viens. Les tentations sont là pour tout le monde, pas seulement pour les footballeurs. Chacun choisit de vivre sa vie à sa manière. Je suis quelqu’un de très casanier, les tentations n’ont pas trop d’influence sur moi, car je suis resté le même petit garçon qui a commencé au Stade rennais. On peut être jeune et riche, et rester soi-même.

Les Italiens raffolent des surnoms pour les joueurs, en as-tu un depuis que tu joues au Milan ?Je ne comprends pas encore trop bien la langue, mais je crois qu’on m’appelle « La pieuvre » . Ça me va ! (Rires.)

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