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Bagaliy Dabo : « Je suis un grand fan de Jon Snow »
Passé par le FC Lorient en juniors, Bagaliy Dabo a écumé toutes les divisions du foot français, de la CFA 2 à la Ligue 2 avant d’atterrir en Azerbaïdjan cet été. L’objectif est clair : goûter un parfum de Coupe d’Europe qu’il n’aurait certainement pas pu humer ailleurs. Et il espère bien faire obstacle au LOSC ce jeudi, pour se prendre à rêver des phases de poules.
Tu es attaquant à Qabala en Azerbaïdjan. Peux-tu nous retracer ton parcours ?J’ai commencé en jeunes au Red Star. Ensuite, j’ai fini ma formation à Lorient. En 2009, j’ai lancé ma carrière à l’US Ivry. On est passés de la CFA 2 à la CFA, je suis resté 3 ans là-bas. Après, j’ai fait 2 ans à Créteil où on a été champion de National en 2013, puis j’ai filé à Istres. Là-bas je suis resté un an avant de retourner à Créteil en Ligue 2. Et depuis cet été, je joue à Qabala.
Et alors comment on atterrit en Azerbaïdjan ?Le club a contacté mes agents en faisant part de son intérêt. Ils ont fait une première offre que j’ai au départ refusée. Puis une deuxième offre que j’ai fini par accepter. Ensuite Qabala s’est mis d’accord avec Créteil et c’était parti.
D’accord, mais qu’est-ce qui t’as convaincu de signer à Qabala ?Au début j’étais pas chaud pour partir aussi loin (rires). Mais bon, le club me donne la possibilité de jouer la Ligue Europa. Ils ne m’ont pas sorti l’argument tout de suite, moi je n’étais pas au courant. Mais quand j’ai pris connaissance de cette information là, ça a pesé dans la balance (rires). C’est vrai que pour un joueur de Ligue 2, pouvoir participer à la Ligue Europa, c’est quand même le jour et la nuit.
Le club est tout jeune. Une dizaine d’années, c’est bien ça ?Oui, puisqu’il n’existe que depuis 2005. Mais c’est un club qui est déjà ambitieux. La preuve, l’année dernière, ils ont réussi à se qualifier pour les poules de la Ligue Europa. Et puis on est quand même pas mal d’étrangers dans le groupe. Les dirigeants n’ont pas peur d’aller chercher des joueurs à l’extérieur pour construire une belle équipe.
Ça donne quoi un match dans un stade azéri, par rapport à ce que tu as connu en France ?C’est autre chose. Pour l’instant, en League Europa, on joue dans un grand stade à Bakou, dans la capitale. Ça me change beaucoup, c’est un peu un stade comme Bollaert. C’est assez rempli et il y a pas mal d’ambiance.
Comment s’est passée ton intégration dans l’équipe ?Plutôt bien je dois dire. Je suis arrivé fin juin, juste avant le premier match de qualif’ de la Ligue Europa. Et, jusqu’à présent, j’ai joué tous les matchs et délivré trois passes décisives, donc je suis content. Après, dans l’équipe, il n’y a aucun joueur francophone, donc c’est un peu galère (rires). Mais ça va, j’arrive à me débrouiller et à me faire comprendre, c’est l’essentiel.
Ça ne fait qu’un mois que tu es arrivé, mais c’est quoi ton ressenti ? Il y a une culture foot en Azerbaïdjan ?Oui, ils ont l’air assez branchés football ici. On voit que le foot arrive en force dans le pays, ils essayent justement de se développer. En fait, c’est un peu à l’image du pays, il y a énormément de bâtiments en construction ici. Le foot, c’est un peu pareil, ils essayent de s’agrandir.
C’est comment Qabala ? Ça bouge un peu ?Aucune idée, je n’y ai pas encore mis les pieds ! Pour le moment, avec la C3, on joue soit à Bakou soit à l’extérieur. Donc, jusqu’à présent, je suis resté dans la capitale. Je m’installerai à Qabala quand on débutera le championnat.
Sinon tu fais quoi de tes journées quand tu ne joues pas au foot ?C’est plutôt calme je dois dire. Je reste beaucoup à l’hôtel et je ne sors pas énormément à part le week-end où je vais faire un petit tour, histoire de découvrir un peu la ville. Mais c’est vrai que la semaine c’est hôtel, entraînement, repos. C’est assez calme.
Tu es, paraît-il, un amateur de la série Game of Thrones ?Ouais, j’adore, j’ai tout regardé (rires). Je suis un grand fan de Jon Snow. C’est le mec qui est un peu rejeté au départ, il se retrouve à l’autre bout du monde et petit à petit il arrive à se faire sa place et à être reconnu.
Il y a un peu un parallèle avec ton propre parcours là, non ?Je ne sais pas. En tout cas, c’est vrai que si on arrivait à faire un beau parcours, ça ferait parler de moi, même à distance.
Justement, comment c’est de jouer la C3 ?Bah ça fait plaisir, c’est une belle compétition que je découvre. Il n’y a peut-être pas encore la même ferveur que lors des phases de groupes. Mais ça s’en approche. Par exemple, quand on est allé jouer en Hongrie, tu sens qu’il y a un vrai engouement autour de cette compétition.
Vous avez passé les deux premiers tours de qualifications. Objectif phases de poules toujours ?Oui, l’objectif reste le même. On joue contre Lille, c’est vrai, mais les matchs, on les joue pour les gagner. La phase de poules, c’est vraiment un objectif prioritaire pour le club.
Tu le sens comment ce match contre Lille ?Étant le seul Français du club, tout le monde est venu me poser des questions pour connaître le niveau du LOSC, mais c’est vrai que ça reste une grosse équipe, donc on sait que ça ne va pas être facile, mais on va jouer notre football. Le foot, c’est 22 joueurs sur un terrain donc à partir de là, tout est possible.
Tu te vois mettre un but à Eneyeama ?La plupart de mes amis me disent que je vais marquer, je ne sais pas… Clairement, c’est un très bon gardien, sûrement un des meilleurs de Ligue 1. Après, c’est un gardien qui prend quand même des buts, alors pourquoi pas moi (rires).
C’est quoi la suite pour toi ?Je viens d’arriver donc, pour le moment, l’objectif c’est de faire mes preuves ici. Sinon, mon but c’est de viser toujours plus haut. Donc revenir en France et en Ligue 1, ça serait pas mal, ça ferait une belle progression. Mais là, de pouvoir titiller la Coupe d’Europe, c’est déjà énorme !
Propos recueillis par Gaspard Dael