- C1 féminine
- Finale
- Lyon-Wolfsburg (4-1)
Back to back to back pour les Lyonnaises
Longtemps tenues en échec, puis menées au score, les Fenottes ont renversé la vapeur en prolongation grâce à l’entrée en jeu de Shanice Van de Sanden (4-1). L’OL remporte sa cinquième Ligue des champions, la troisième consécutive.
Wolfsburg 1-4 Lyon
Buts : Harder (93e) pour Wolfsburg // Henry (98e), Le Sommer (99e), Hegerberg (102e) et Abily (116e) pour Lyon
Jamais deux sans trois. Après Reggio d’Émilie en 2016, Cardiff en 2017, voici Kiev 2018. Les joueuses de l’Olympique lyonnais remportent leur troisième Ligue des champions d’affilée au terme d’un match à rebondissements, qui aura mis 95 minutes à se décanter. Longtemps dominatrices face aux Louves de Wolfsburg, les Fenottes, plutôt imprécises techniquement, ont fini par faire la différence en prolongation, après avoir pourtant concédé l’ouverture du score à la 92e minute. Les filles de Reynald Pedros, en supériorité numérique à la suite du carton rouge récolté par Popp juste après le but allemand, ont inscrit trois buts en l’espace de cinq minutes pour renverser la vapeur et remporter, sous les yeux de Jean-Michel Aulas et Bruno Génésio, la cinquième couronne européenne de l’histoire du club.
Kumagai, maîtresse du milieu de terrain
Retrouvailles chaleureuses entre Fenottes et Louves ce jeudi, devant les 14 000 spectateurs présents dans les travées du petit stade Lobanovski de Kiev. Les deux écuries, qui règnent en maîtres sur le foot féminin européen ces dernières années, se retrouvent pour la troisième fois en six ans en finale de Ligue des champions. Si les effectifs ont peu bougé, Ralf Kellermann a laissé son siège à Stephan Lerch à Wolfsburg, tandis que Reynald Pedros remplace Gérard Prêcheur à l’OL. L’ancien joueur nantais, nerveux, martyrise sa bouteille d’eau dès la cinquième minute de jeu, lorsque Amandine Henry, seule à l’entrée de la surface après un coup franc de Marozsán mal renvoyé par la défense allemande, manque le cadre en dévissant sa reprise. Les joueuses de Wolfsburg entrent peu à peu dans la partie et tentent d’inquiéter la défense lyonnaise en multipliant les courses et appels en profondeur dans le dos de Griedge Mbock, sans jamais parvenir à s’approcher véritablement des buts gardés par Bouhaddi.
Trop fébriles techniquement dans ce premier acte, les Fenottes enchaînent les passes trop longues et autres contrôles ou dribbles ratés et peinent à imposer leur rythme dans cette finale. La Japonaise Saki Kumagai est la seule Lyonnaise à surnager dans l’entrejeu. Ses passes millimétrées permettent aux filles de Reynald Pedros de se montrer plus dangereuses dans la surface de réparation allemande, mais Majri (23e), Hegerberg (34e) puis Le Sommer (45e) manquent de lucidité devant le but.
L’OL pousse, mais n’y arrive pas
Agacé par ces mauvais choix à répétition, Reynald Pedros demande à ses joueuses de passer davantage par les ailes et par le côté droit animé par Lucy Bronze et Eugénie Le Sommer. L’attaquante bretonne tente d’apporter le danger dans la surface allemande, mais elle bute sur Schult (60e), la gardienne de Wolfsburg. Chamboulées par la sortie sur blessure de leur leader technique islandaise Gunnarsdottir, les Louves reculent peu à peu. Mbock a l’occasion d’ouvrir le score sur corner peu après l’heure de jeu, mais sa tête frôle la transversale. Alerte encore plus chaude dix minutes plus tard lorsque Maritz repousse sur sa ligne la tête d’Amandine Henry. Si le ballon semble être entièrement entré dans le but, l’arbitre tchèque, sans l’aide de l’arbitrage vidéo ou de la goal-line technology, ne bronche pas.
Le public ukrainien, pas forcément conscient du manque criant de justesse technique des vingt-deux actrices, lance une ola dans l’arène. Galvanisée par cette ambiance, la gardienne allemande sort la parade devant Le Sommer, bien servie par la jeune Cascarino (83e). Dans les arrêts de jeu, Sarah Bouhaddi s’écroule dans sa surface à la suite d’un choc avec Lucy Bronze sur une sortie aérienne. La gardienne lyonnaise, touchée au poignet, reste de longues minutes au sol avant de reprendre sa place dans le but pour la prolongation.
Quatre buts en dix minutes, le show Shanice Van de Sanden
L’internationale française s’incline deux minutes plus tard sur une frappe de Harder, déviée par Renard. À la suite de cette ouverture du score, la tension s’accentue sur le terrain, et Alexandra Popp récolte son deuxième carton jaune pour un vilain tacle sur Cascarino. En supériorité numérique, les Fenottes emmenées par Van de Sanden, puis Renard (96e) se ruent vers l’attaque.
Et les intentions lyonnaises sont payantes. Amandine Henry, bien servie par Hergerberg, catapulte sa demi-volée dans la lucarne allemande. 1-1. Sur l’action suivante, Van de Sanden prend de vitesse la défense de Wolfsburg avant d’offrir un caviar pour Le Sommer qui permet aux Lyonnaises de prendre l’avantage. 1-2. Surmotivée dans cette première mi-temps de la prolongation, Van de Sanden déborde sur l’aile droite et trouve Hergerberg, esseulée au point de penalty qui inscrit le troisième but lyonnais en cinq minutes de volée. 1-3. Entrée en jeu, Camille Abily inscrit le quatrième but lyonnais, sur un nouveau service de Van de Sanden. La joueuse la plus capée de l’OL, qui prendra sa retraite à la fin de la saison, peut exulter. L’OL remporte sa cinquième Ligue des champions.
Lyon (4-4-2) : Bouhaddi – Bronze, Mbock, Renard (cap.), Bacha (Cascarino, 63e) – Marozsán, Kumagai (Van de Sanden, 94e), Henry, Majri – Hegerberg, Le Sommer (Abily, 113e). Entraîneur : Reynald Pedros.
Wolfsburg (4-2-4) : Schult – Blässe, Fischer (cap.), Goessling, Maritz – Gunnarsdottir (Wedemeyer, 56e), Popp – Hansen (Wullaert, 46 e), Pajor, Harder, Dickenmann (Kerschowski, 89e). Entraîneur : Stephan Lerch.
Par Maxime Feuillet