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Azouni : « Martial est à Manchester, moi à Nîmes, c’est comme ça »

Propos recueillis par Romain Canuti
Azouni : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Martial est à Manchester, moi à Nîmes, c&rsquo;est comme ça<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

En 2016, le milieu défensif a ouvert son compteur. Deux jolis buts dans une série qui relancent totalement Nîmes dans la course au maintien. Sanctionné pour des histoires de matchs arrangés en 2013-2014, le club a démarré la saison avec huit points de pénalité. Avec neuf unités au compteur à la trêve, il semblait condamnés. Mais trois matchs en 2016 plus tard, les Crocos ont doublé leur capital, pour n'être qu'à trois longueurs du premier non-relégable. De quoi faire d'Azouni le symbole de ce renouveau. Mais l'intéressé ne veut pas s'enflammer.

Après votre victoire à Nancy, les supporters sont venus mettre une ambiance de feu à la gare de Nîmes. C’est l’euphorie en ville.Ici, c’est un petit Marseille. Quand tu gagnes, c’est la folie, quand tu perds, tout le monde te tombe dessus. Mais c’est franchement un plus. Quand tu vois que pour le prochain match, la réception d’Auxerre ce vendredi, on attend deux fois plus de spectateurs que d’habitude…

Il ne faut pas tout mettre sur le dos de ce fameux handicap. On a démarré le championnat avec huit points de pénalités, mais ce n’est même pas trois victoires.

Il y a eu un déclic ?On se savait capables de faire ce type de prestations, car on faisait de bons matchs en début de saison, même s’il nous manquait toujours ce petit quelque chose pour gagner. Il nous fallait une série, ce que l’on s’était dit en début de saison. Après, le jour où tu en passes six à domicile contre Clermont, tu prends clairement confiance et ce n’est plus la même équipe. Mais attention, ça va vite dans le football et encore plus à Nîmes. Aujourd’hui, nous sommes encore relégables.

Il y en a un qui n’est plus là pour le voir, c’est votre entraîneur du début de saison, José Pasqualetti…Vraiment, avec lui, on a fait de bons matchs. Après, il a ses raisons personnelles, qui font qu’il était un peu à bout. Pour certains, il a quitté le navire. Mais moi, je ne le vois pas comme ça. S’il estimait qu’il n’avait plus la force de trouver les solutions, et qu’il a préféré nous donner une chance avec un électrochoc et un œil neuf sur le groupe, c’est tout à son honneur. On est conscients qu’on a très mal démarré. Et il ne faut pas tout mettre sur le dos de ce fameux handicap. On a démarré le championnat avec huit points de pénalités, mais ce n’est même pas trois victoires. Donc il faut garder les pieds sur terre, se dire que, si on est sur une bonne dynamique, on est encore 19es.

Il paraît que tes coéquipiers ne te croyaient pas capables de mettre de tels buts…Je les comprends, c’est mon cas aussi ! Je n’ai jamais été un buteur. Même dans les catégories de jeunes. Après, à l’image de l’équipe, quand tu es en confiance, tu tentes plus de choses. Mais si on me parle beaucoup de ces buts, si ça fait plaisir de les voir autant tourner sur internet, moi je commence à être vraiment content de mes matchs. D’être régulier. Avec le match contre Brest par exemple, je tiens vraiment une référence à ce niveau. Ça aide pour avancer.

Enfin…Ce n’est pas des excuses, mais je n’ai jamais été lancé. L’année dernière, je suis arrivé et je n’avais pas de préparation. Surtout, et je n’ai pas peur de le dire, je venais d’un club de Ligue 1, je suis arrivé un peu trop facile en Ligue 2. L’OM, c’était fini, et j’ai eu besoin d’un temps d’adaptation. Le talent, c’est bien, mais sans travail, c’est rien.

Gourcuff, je pense qu’il connaît assez le football pour me faire jouer si je suis au-dessus du lot

La première fois où on a parlé de toi, c’est quand tu étais un jeune espoir de l’OM et que Didier Deschamps t’appelait dans le groupe. Ça commence à dater.On peut refaire le monde, se trouver des excuses. Pour moi, j’ai beaucoup appris. Après, c’est chacun son rythme. Il y en a qui disputaient avec moi la finale de l’Euro des moins de 19 qui valent aujourd’hui 80 millions d’euros, qui disputent la Ligue des champions. Moi, je me bats pour le maintien en Ligue 2. C’est comme ça, ce n’est pas un problème.

Tu penses que l’erreur, c’est de partir en prêt à Lorient en septembre 2013, en faisant chemin inverse avec Lemina, un transfert que Christian Gourcuff ne voulait pas ?Je ne sais pas s’il a fait un blocage. Au moment où je signe, c’est vrai qu’il veut démissionner, car son président a vendu Lemina dans son dos. Après, je pense qu’il connaît assez le football pour me faire jouer si je suis au-dessus du lot. Je n’ai pas beaucoup joué à Lorient, mais j’en garde un bon souvenir et je pense qu’ils ont malgré tout une bonne image de moi là-bas. Avant de partir, j’avais discuté avec Gourcuff et Ripoll. Ils m’avaient dit justement qu’il fallait que je parte faire une saison pleine en Ligue 2 pour vraiment me lancer.

Du coup, l’an dernier, tu signes à Nîmes. Sans te douter des ennuis que le club peut avoir sur le terrain judiciaire…Quand je signe, on n’en parle pas. Je m’engage pour 4 ans. Ce n’est quand même pas rien, regardez un peu partout en Ligue 2, il n’y a pas de contrat aussi long. C’était peut-être un coup de sécurité, parce que je sortais de cette expérience de Lorient justement, et je savais qu’il fallait que je joue le plus possible. Après au bout de quelques mois ça sort, on en parlait entre nous, les dirigeants tentaient de nous rassurer, mais on voyait bien que c’était grave. Finalement, le club a été sanctionné, mais si, à la fin, on s’en sort, ça ne rendra notre maintien que plus beau.

Justement, tu la vois comment, cette bataille pour le maintien ?Comme souvent, ça va être une bataille à 5-6 équipes. Sochaux, vu leurs investisseurs, on ne s’attendait pas à les trouver là, mais on va quand même s’arracher jusqu’au bout. Là, on a faim, on veut des victoires. La dernière journée, on s’est déplacé chez le leader Nancy. D’ordinaire, un nul aurait été un bon résultat mais là non, on visait la victoire, on n’avait pas le choix. Il faut continuer comme ça, s’arracher jusqu’au bout pour prendre le maximum de points. Jusqu’à la dernière journée, même si c’est en principe mort pour le maintien. C’est malheureux, mais on sait comment ça se passe dans le foot aujourd’hui. S’il y a un repêchage de la DNCG, il vaut mieux être 18e.

Dans cet article :
Dans la tête de Bruno Genesio
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Propos recueillis par Romain Canuti

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