- Europa League – Quarts de Finale – AZ Alkmaar/Valence
AZ, label de qualité
Le dernier représentant néerlandais dans les compétitions européennes cette saison n’est autre que l’actuel leader du championnat. L’Ajax ? Que nenni. Le PSV ? Non plus. Twente alors ? Neen. Il s’agit du discret AZ Alkmaar, qui couve presque en secret un collectif redoutable d’efficacité et de prometteuses individualités.
Avec ses 45 matchs officiels disputés depuis l’été dernier, il paraît qu’Adil Rami termine sa première saison à Valence sur la jante. Suspendu ce soir, il va enfin pouvoir souffler. Ce ne sera pas le cas de nombre de joueurs de l’AZ qui auraient pourtant bien eu besoin, eux-aussi, d’un peu de repos. Le gardien Esteban Alvarado, le latéral gauche Simon Poulsen, les milieux Rasmus Elm et Adam Maher, l’attaquant Jozy Altidore… Tous ont également joué allègrement plus de 40 rencontres depuis le mois d’août dernier. Pourtant, si ceux-ci commencent à fatiguer, ça ne se voit franchement pas tellement. Avec ces stakhanovistes sur la pelouse, l’AZ figure actuellement seul en tête de l’Eredivisie, derrière la meute des « gros » au grand complet. Et ça n’a vraiment rien d’un feu de paille, étant donné que le club a été leader 15 fois en 27 journées de championnat. Au niveau continental, c’est la même limonade, l’Alkmaar Zaanstreek pose son jeu tranquille, évite un à un les obstacles (Anderlecht puis Udinese) et reste le dernier représentant néerlandais encore en lice au printemps.
Finale de C3 en 1981
Et l’on ne parle pas là du prestigieux Ajax d’Amsterdam, des incontournables PSV et Feyenoord, ni même de l’ambitieux Twente, mais d’un bien modeste club d’une non moins modeste ville de province, d’à peine 100 000 habitants, située à 40 km au nord de la capitale. Alkmaar la discrète n’en est pour autant à son premier coup d’essai. En 1981 déjà, elle était sortie de l’ombre une première fois en Coupe UEFA, éliminant Sochaux en demi, avant d’échouer en finale face au Ipswich Town de Bobby Charlton. C’est lors de cette même année de teuf mitterrandienne que le club conquiert un premier titre de champion national, grâce notamment aux performances en attaque du futur joueur du PSG Kees Kist (ce blaze…). Suivent deux décennies moyennes, voire franchement vilaines, avec quelques saisons de purgatoire à évoluer en D2, avant un retour dans la lumière il y a quelques années, à flirter de nouveau avec les premières places et les qualifications européennes.
United Colors of Alkmaar
En 2008-2009, l’équipe dirigée par Louis Van Gaal décroche le pompon national pour la seconde fois de l’histoire du club, à la surprise générale, grâce surtout à une défense de fer. C’est encore ce qui fait la réussite de l’actuel millésime 2011-2012, formation la plus hermétique du pays, intraitable à domicile. Désormais coaché par le méconnu Gertjan Verbeek (qui a succédé à Dick Advocaat en 2010), l’AZ affiche pour l’instant un remarquable bilan, tant sur le plan national que continental. Malgré un modeste budget de 28 millions d’euros (le 5e du pays), l’équipe a fière allure, avec une base de joueurs du nord de l’Europe : le capitaine finlandais Niklas Moisander en défense, assisté du Danois Simon Poulsen et de l’Estonien Ragnar Klavan, l’indispensable milieu de terrain suédois Rasmus Elm, ainsi que l’attaquant islandais Jóhann Gudmundsson. Au sein de ce groupe très cosmopolite, il faut signaler aussi la présence du gardien costaricain Esteban Alvarado, de l’ailier australien Brett Holman et bien sûr du buteur américain Jozy Altidore, en passe de réussir enfin une première belle saison en Europe (14 buts).
Le buzz Adam Maher
Tous ces joueurs sont en sélection et donc rodés aux joutes internationales, malgré la faible moyenne d’âge de l’ensemble (autour de 23 ans pour les titulaires). On a donc affaire à un parfait mélange d’expérience et d’insouciance, d’organisation rigoureuse mêlée à un zeste de folie. Au cœur de ce collectif de brillants seconds couteaux, un élément émerge clairement. Adam Maher, 18 piges seulement, marocco-néerlandais, milieu de terrain international espoir oranje, s’est d’ores et déjà rendu indispensable dans son club formateur, pour sa toute première saison pro. Ce pourrait même déjà être sa dernière, puisqu’il est courtisé avec insistance par quantité de grosses écuries (Spurs, MU, CSKA Moscou, Lazio…), toutes attirées par la vista, la vitesse et le talent balle au pied du garçon, auteur de 11 buts et 7 passes décisives depuis le début de saison. Un profil à coller un burn-out à Adil Rami lors du match retour à Valence dans une semaine.
Par Régis Delanoë