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Axel Disasi, le pari gagnant de Reims

Par Douglas de Graaf
Axel Disasi, le pari gagnant de Reims

Bouleversé par le départ de son solide défenseur central Björn Engels, le Stade de Reims ? Pas plus que ça. Si le club champenois réussit à nouveau des miracles en défense (deux buts encaissés en six rencontres), il le doit notamment à son jeune espoir Axel Disasi, titulaire aux côtés de Yunis Abdelhamid depuis le début de la saison. À 21 ans, ce Val d'Oisien formé au Paris FC va retrouver ce mercredi un PSG qu'il a affronté à de multiples reprises dans les catégories jeunes. Sans jamais pourtant rêver d'en faire partie.

« On a affaire à un très, très gros et on sait que ça va être difficile. Mais on n’y va pas pour tondre la pelouse ! » À quelques heures d’un PSG-Reims qui oppose les deux meilleures défenses de Ligue 1, Axel Disasi (21 ans) a tenu a rappeler qu’il n’était ni jardinier, ni là pour faire de la figuration. Que les paysagistes ne le prennent pas mal, mais le gamin de Gonesse (Val d’Oise) a d’autres choses à faire que de prendre soin de pelouses qu’il préfère piétiner de son talent depuis le début de la saison.

Contre le PSG, le mastodonte d’1,90m (pour 86 kg) vivra le dilemme auquel la majorité des jeunes footballeurs parisiens sont confrontés : affronter leur club de cœur dans la peau de l’adversaire. « Étant jeune, j’ai beaucoup joué contre eux avec Villiers-le-Bel, Senlis et au Paris FC. Ce sera un match plaisant pour ma famille et moi, car c’est le club de ma région » , glisse le défenseur central en conférence de presse d’avant-match. « Plaisant » ? Le Franco-Congolais aurait sûrement pu trouver un adjectif plus exaltant pour décrire son premier face-à-face avec son modèle de toujours : Thiago Silva. En fait, peut-être que le beau bébé rémois n’est pas comme la majorité des jeunes footballeurs parisiens.

Le PFC plutôt que le PSG

« Quand on est jeune, on rêve toujours d’intégrer un centre de formation, mais je ne regardais pas forcément celui du PSG. » Pas de bol, Disasi n’aura ni l’un ni les autres. Après avoir échappé aux radars des recruteurs jusqu’à ses 16 ans, c’est à la Paris FC Academy – pas encore considérée comme un centre de formation – qu’il pose ses valises en 2014. « On peut dire qu’il vient de très loin, presque de nulle part, soufflait Mathieu Lacan, directeur de l’Academy et entraîneur des moins de 19 ans Nationaux auprès du Parisien en 2016. Mais son histoire montre que(…)notre académie constitue une école de la seconde chance pour les jeunes Franciliens. »

Une fois le pied à l’étrier, le cavalier Disasi peut foncer. Au triple galop. Rapidement surclassé en U19, c’est lors de son premier match contre… Reims (leader et futur champion de France de la catégorie) qu’il se révèle aux yeux de son entraîneur. « J’avais rarement vu une telle sérénité chez un joueur aussi jeune. Il est en avance » , assure Mathieu Lacan. Un an plus tard, c’est avec la Ligue 2 et le RC Lens que Disasi fait ses présentations. « À mon âge, certains évoluent déjà en Ligue 1 ou en Serie A, donc mon cas n’est pas exceptionnel non plus » , déclare alors le joueur.

Le « Monsieur propre » de Reims

La Ligue 1, justement, c’est depuis août que l’international français U20 apprend vraiment à la connaître. Une fois ses 18 ans et son bac S en poche, Disasi file au Stade de Reims, avec qui il participe à la montée dans l’élite (11 titularisations) avant de cirer le banc la saison dernière (4 apparitions). Logique, mais pas évident à vivre, ce statut de n°4 dans la hiérarchie des défenseurs centraux. Très convoité au mercato hivernal pour gratter du temps de jeu, Disasi fait pourtant le choix de rester. Surprenant, mais payant.

À force de rester proche des petits papiers du staff, d’impressionner lors des miettes grignotées en Ligue 1 en fin de saison dernière et en préparation cet été, Disasi finit par voir sa patience récompensée. Initialement désireux de recruter du lourd à son poste à la suite des départs de Björn Engels et de Thomas Fontaine, Reims décide finalement de confier les clés du camion à son inside boy. À la poubelle, la fameuse solidité défensive du club champenois ? Que nenni : la charnière formée avec Yunis Abdelhamid n’a concédé que deux petits buts depuis le début de la saison… soit autant que le PSG.

Époustouflant depuis août, ce défenseur « propre » (seulement 4 fautes commises) n’a connu son premier couac que la semaine dernière contre Nantes (1-0). La fin de l’euphorie ? Le début d’une nouvelle démonstration de force face à Monaco (0-0), plutôt. Dario Maresic, le prometteur défenseur autrichien arrivé cet été pour accompagner Abdelhamid, peut trépigner encore longtemps.

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Par Douglas de Graaf

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