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« Avec un système de socios à l’OM, il y aurait un dialogue entre les supporters et la direction »

Propos recueillis par Alexandre Lejeune

Sept ans après sa création, le Massilia Socios Club ressort du bois à Marseille. Arnaud Thibault, l'un des deux fondateurs du projet, estime que son initiative permettrait de retrouver un dialogue sain à l'OM et une meilleure lisibilité des décisions du club, alors que le torchon brûle entre la direction et une partie des supporters.

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En quoi consiste concrètement le projet du Massilia Socios Club ?

L’idée, c’est de constituer une nouvelle ressource pour l’OM afin de l’aider à se développer pour atteindre et pérenniser un haut niveau de performance sportive. En gros, finir tous les ans en Ligue des champions, passer les poules et être dans les seize meilleurs clubs européens, tout en gardant la popularité du club et la vision d’un football festif, basé sur la participation active des supporters. C’est ce qui fait notre identité, notre renommée, et ça, on ne peut pas le perdre. On veut proposer un modèle économique complémentaire, en plus des revenus de billetterie, de merchandising, de droits télé, de vente de maillots, de marketing. On donnerait de l’argent à l’OM (recueilli via une cotisation annuelle pour les membres, NDLR) pour participer à des projets structurants, la formation, des partenariats avec des clubs locaux ou étrangers, ou encore le développement d’une communauté OM en France et dans le monde. Ce ne serait pas pour aller financer le transfert d’un Mitroglou. On veut aussi que le prix des places reste attractif. Si demain, on a des places chères comme à Paris ou en Angleterre… On voit ce que ça donne, le public est amorphe, sans âme, sans vie.

Quelle serait la contrepartie pour les supporters ?

Ce serait d’avoir un reporting de la part du club. Si on prend l’exemple de la formation, l’idée serait de fixer des objectifs avec le club, et chaque année, le président se présenterait devant les socios pour parler de son bilan annuel. Une fois ce rendez-vous passé, les socios décideraient d’investir ou non leur argent pour l’année suivante dans la formation. Si les objectifs ne sont pas atteints dans ce secteur, ils pourraient décider d’investir cette manne financière plutôt vers des partenariats avec les clubs locaux, vers des associations de la ville ou alors pour un musée qui ferait la renommée de l’OM à Marseille, pour la statue de Bernard Tapie…

On se définit comme des investisseurs passionnels. L’investissement est financier, mais le retour doit être sportif et intégrateur des socios dans les décisions du club.

Arnaud Thibault, Massilia Socios Club

Il n’est donc pas question d’un retour financier sur investissement pour les socios ?

Non. On se définit comme des investisseurs passionnels. L’investissement est financier, mais le retour doit être sportif et intégrateur des socios dans les décisions du club. Le business plan qu’on avait monté à l’époque était basé sur dix ans avec la volonté d’atteindre 180 000 socios, ce qui représenterait environ 20 millions d’euros par an à distribuer au club. Cette année, cela compenserait par exemple le manque à gagner de la non-qualification du club en Ligue des champions. Notre volonté n’est pas d’influer sur les transferts, mais concrètement, avec 20 millions de plus dans les caisses, Guendouzi restait à l’OM.

Vous aviez lancé ce projet en 2016, puis il a été abandonné en 2019. Pourquoi vouloir le relancer aujourd’hui ?

Le projet n’a pas pris une ride depuis sa création. On décide de le relancer en raison de la réunion qu’il y a eu la semaine passée, qui a mené à une crise institutionnelle au club. Si on avait un système de socios en place, il y aurait déjà un dialogue constructif établi entre les supporters et la direction. Les supporters au sens large d’ailleurs, pas que les groupes. Il y aurait des réunions lors desquelles le club pourrait faire un retour sur l’année écoulée, sur les objectifs à atteindre l’année suivante… Il y a une volonté d’apaisement quant à la situation actuelle, tout en permettant aux supporters d’avoir leur mot à dire sur l’orientation que le club prend.

 

Quel est l’avis des groupes de supporters sur votre projet ?

On a été en contact avec tous les groupes il y a un certain temps déjà, mais pas récemment. Certains nous appuient officiellement, aucun groupe n’était contre le projet, et c’était ce qu’on voulait a minima quand on est allés les voir. Certains nous ont même dit que c’était un rêve pour eux de voir un projet de la sorte exister.

Avec les dirigeants, quelle est votre relation ?

On a été en contact avec eux il y a deux, trois mois, on a échangé par mail. Ils nous ont dit à ce moment-là qu’ils avaient d’autres chats à fouetter, que ce n’était pas la priorité. Je m’étais noté de les relancer en novembre, mais vu l’actualité, on va sûrement les relancer plus tôt.

À l’OM, le foot a été remis au centre avec un président qui comprend enfin le football. Maintenant, il faut parler avec tous ces businessmen, car s’ils sont capables de payer des salaires comme on en voit aujourd’hui, ça vient uniquement du supporter.

Arnaud Thibault, Massilia Socios Club

Le principe de socios existe déjà à l’étranger, mais assez peu en France. Qu’est-ce qui vous laisse penser que ce soit aussi applicable à Marseille ?

On est convaincus depuis longtemps que c’est la meilleure solution. On voit les dérives du foot, on voit l’Arabie saoudite, le PSG avec le Qatar… Le sens de l’histoire, c’est de remettre le « client » au centre des projets. À l’OM, c’est bien, le foot a été remis au centre avec un président qui comprend enfin le football. Maintenant, il faut parler avec tous ces businessmen, car s’ils sont capables de payer des salaires comme on en voit aujourd’hui, ça vient uniquement du supporter. C’est lui qui paye quand il achète un maillot ou sa place au stade, mais aussi indirectement quand il s’abonne à Canal+, Amazon… Si on n’existait pas, ils n’auraient aucun revenu, il faut remettre l’église au milieu du village. Les dirigeants voient un club comme une entreprise, les supporters le voient comme un bien commun, qui est là pour autre chose que de faire de la rentabilité, mais plutôt pour représenter une ville et sa population.

La limite n’est-elle pas une perte de pouvoir du rôle présidentiel au profit des supporters ?

Tel qu’on présente le projet, le président garde tout son contrôle. Il garde la main, à lui de voir s’il décide de se priver de 20 millions d’euros ou pas. Mais quoi de mieux que de coconstruire avec ses clients ? N’importe quelle entreprise du CAC40 demande ça, d’avoir une valeur ajoutée avec ses clients. Je ne vois pas ça comme une perte de pouvoir, je vois ça comme un atout pour le président. Autant que ça se formalise de manière pragmatique et structurée.

On entend beaucoup parler du centre de formation comme étant un problème à l’OM. Qu’aimeriez-vous voir mis en place ?

On va pousser en faveur de l’intégration du territoire, de compétences locales. Le président, face à nous, pourrait nous dire s’il a trouvé cette compétence ici ou non. Et s’il nous dit qu’il l’a plutôt trouvé en Espagne, il pourrait l’expliquer. Ça créerait une communication et des débats sains, et ça permettrait d’éviter les tensions et l’incompréhension. De loin, on ne sait pas ce qu’il fait, s’il vire les locaux pour ses copains espagnols par exemple. Le club recrute beaucoup en post-formation et laisse tomber la formation des jeunes. Pour moi, il faudrait un meilleur centre de formation dès le plus jeune âge, avec des joueurs du territoire.

Il y a plusieurs années, Jean-Pierre Papin avait adhéré à votre projet. Maintenant qu’il est à l’OM, est-ce que cela pourrait faciliter les choses ?

Ça fait longtemps qu’on n’a pas été en contact avec lui. Sachant qu’il est au club, c’est sûr à 100% qu’il ne nous répondra pas. Dès qu’une personne est au club, elle n’a plus la parole libre. Il ne pourrait pas politiquement s’engager envers un projet comme ça, voire le porter, c’est impossible.

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