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Avec Thomas Tuchel comme nouvel entraîneur, Chelsea renforce son allemand
En choisissant de nommer Thomas Tuchel sur leur banc à la place de Frank Lampard, licencié, les Blues renforcent leur accent étranger. Avec, notamment, l'objectif jusqu'ici raté de faire briller les grosses recrues allemandes arrivées à Chelsea cet été.
À l’abri des regards, pour ne pas dire dans le plus grand des secrets, l’affaire semble avoir été rondement menée. Jusqu’au succès de Chelsea au quatrième tour de Fa Cup face au modeste Luton Town, aucun média ne parlait d’un intérêt pour Thomas Tuchel. Et puis, lors du début de semaine qui a suivi, le licenciement de Frank Lampard officialisé par le club anglais a immédiatement installé une rumeur plus que fondée : l’ancien entraîneur du Paris Saint-Germain allait reprendre du service, à la place du malheureux Britannique écarté.
Chelsea Football Club has today parted company with Head Coach Frank Lampard.
— Chelsea FC (@ChelseaFC) January 25, 2021
Après s’est fait jeter du PSG, le coach de 47 ans a donc négocié un contrat de dix-huit mois (plus une année en option) qui va lui permettre de découvrir le « championnat de football le plus excitant du monde ». Lors de sa conférence de presse de présentation, l’éphémère chômeur a également tenu à qualifier ce nouveau challenge d’« incroyable ». Une arrivée qui ne plaît pourtant pas à tout le monde, avant même d’avoir eu le temps de convaincre qui que ce soit.
Silva content, Havertz et Werner impatients
Si Gary Neville s’est montré excité sur Sky Sport de la signature d’un « top manager, qui a géré dans de grands clubs et qui a beaucoup d’expérience », Harry Redknapp s’est au contraire interrogé sur ce choix via le même média : « Qui a dit que Tuchel était un grand manager ? Gagner des titres au PSG en France ne fait pas de vous un grand manager, qu’est-ce que cela prouve ? Vous êtes obligés de gagner le championnat en France, lorsque vous gérez Paris. » Alors, pourquoi Chelsea a-t-il opté pour l’Allemand ? Ses origines, justement, font sans doute partie des arguments. Car à Londres, Thiago Silva n’est sûrement pas le seul à apprécier la venue de son ex-coach (qui avait voulu le prolonger dans l’Hexagone, et qui ne lui a jamais ôté le brassard).
Thiago Silva quand il va voir débarquer Tuchel dans les vestiaires de Chelsea : pic.twitter.com/VnBDJDL9Xz
— Naykozz_ (@naykozz_) January 25, 2021
Les grosses recrues estivales allemandes, Kai Havertz et Timo Werner, doivent en effet voir d’un bon œil ce changement sur le banc. Non pas parce qu’ils ne disposaient pas de la confiance de Lampard, qui les a constamment fait jouer, mais plutôt parce que leur nouveau technicien pourrait enfin leur permettre de trouver la clé pour s’adapter. Respectivement achetés 80 et 53 millions d’euros, les deux stars ont actuellement un mal fou à briller en Premier League et offrir un rendement de qualité (un but et deux passes décisives en seize journées de championnat pour le premier, quatre réalisations et quatre assistsen dix-neuf apparitions pour le second).
Vent de fraîcheur provenant d’outre-Rhin
En plus de parler la même langue, Tuchel devrait savoir comment utiliser son duo (ce que n’a pas réussi son prédécesseur, trop brouillon dans ses schémas) : le tacticien a affronté (et vu débuter) Havertz et Werner pour avoir exercé pendant huit ans en Bundesliga, il connaît ainsi parfaitement leur profil tout en disposant d’une intelligence tactique qui a plu à Dortmund. Sans oublier qu’il a également lancé Christian Pulisic au Borussia, l’Américain l’ayant remercié après leur séparation et demeurant trop irrégulier depuis son transfert en Angleterre pour 64 millions d’euros. Une grosse somme, là aussi.
Christian Pulisic on Thomas Tuchel leaving Borussia Dortmund in 2017: »I’m just very thankful for everything he did for me. Tuchel always trusted me and gave me a chance. »[via @ESPNFC] pic.twitter.com/qrGOqALDcX
— Absolute Chelsea (@AbsoluteChelsea) January 25, 2021
L’ancien Blue Mario Melchiot a d’ailleurs bien résumé la chose, pour talkSPORT : « Lorsqu’un nouvel entraîneur arrive, chacun peut profiter de ce vent innovant. Tout le monde va repartir de zéro, même les joueurs qui ne jouaient pas. Et si vous regardez en arrière, Tuchel a été en poste à Mayence, puis à Dortmund où il a pris la succession de Jürgen Klopp deux fois de suite. Il est donc, d’une certaine manière, vraiment connecté aux joueurs allemands. En particulier à des gars comme Werner et Havertz, qui ont joué en Bundesliga et qui le connaissent déjà. Je suis persuadé que les dirigeants se disent :« Nous avons beaucoup investi dans ces joueurs, alors qui est l’homme idéal pour en tirer le meilleur parti ? » »
De la liberté pour les stars, de l’espace pour les jeunes
Outre le binôme allemand à reprendre en main, Tuchel a aussi pu séduire pour sa gestion de groupe. À Paris, ses relations avec les gros talents (Neymar ou Kylian Mbappé, pour ne citer qu’eux) ont été plutôt applaudies. Dixième de Premier League à six points de la quatrième place et de la zone Ligue des champions après avoir bien commencé la saison, Chelsea compte également sur les bonnes statistiques du Bavarois – dont les équipes ont squatté le podium lors des cinq exercices écoulés, bien que le contexte soit sensiblement différent – pour remonter rapidement la pente.
Welcome to Chelsea, Thomas Tuchel! ✍️? #WelcomeTuchel
— Chelsea FC (@ChelseaFC) January 26, 2021
Enfin, le remplaçant de Lampard devrait poursuivre le boulot de post-formation amorcé par l’Anglais. Autrement dit, celui qui a toujours su accorder du temps de jeu aux jeunes éléments chez ses employeurs précédents ne vient pas pour tout révolutionner et laissera de l’espace aux pépites bleues (Tammy Abraham, Mason Mount, Callum Hudson-Odoi, Reece James…). Si bien que finalement, ce « Tuchelsea » a tout pour devenir sehr excitant.
Par Florian Cadu