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ACTU MERCATO

Avec Mutu, Ajaccio se paye un crack

Alexandre Pauwels
Avec Mutu, Ajaccio se paye un crack

La nouvelle la plus folle de cette fin de mercato est tombée : Adrian Mutu va signer à Ajaccio lundi. Le fantasque attaquant roumain posera ses valises sur l’Ile de beauté, en short/claquettes, pour deux saisons. Lui-même ne devait pas s'y attendre...

Adrian Mutu est désormais un attaquant expérimenté. Un mec de 33 ans, à la carrière bien remplie, jalonnée par les conneries. A savoir, deux longues suspensions pour consommation de produits illicites, la coke à Chelsea, la subitramine à la Fiorentina. Entre ces deux événements majeurs, que le public a tendance à retenir exclusivement de l’animal, il y a eu les buts. A la Fiorentina, surtout, en sélection aussi (il n’est qu’à un petit but du record d’Hagi, quand même). Il Fenomeno sort pourtant d’une saison pourrie dans un club déprimé, Cesena, qui vient de descendre en Serie B. Adrian a fait son taff, il a inscrit 8 buts en 26 matchs. Mais à son âge, il n’est pas prêt à gâcher ce qu’il reste de son talent dans une division inférieure. Mutu voulait mieux, Mutu voulait du soleil, il a donc choisi Ajaccio. Pas forcément son premier choix. Car en cet été 2012, il aurait presque viré schizo. D’abord tenté par un retour au pays, ensuite par une pige en Turquie. Et surtout, par des vacances.

Vacances et Twitter

Une fois Cesena descendu en Serie B, Adrian Mutu savait qu’il ne resterait pas en Émilie-Romagne. Pour autant, sa situation n’a jamais semblé l’affoler. C’est tout joyeux que le bon Adrian évoquait l’avenir sur son compte Twitter. Parce qu’un petit tour sur son profil suffisait pour s’apercevoir que le football, d’un coup, était presque devenu accessoire. Par exemple, lorsqu’il songeait à rejoindre son pays natal, il demandait clairement à ses followers leur avis : « Steuea ou Dinamo, les gars ? » Bon. Une fois la flamme éteinte, le voilà qui se tire en Turquie, pour de petites vacances à Istanbul. On remarque qu’il s’extasie devant le paysage, la ville lui plaît. Du coup, le voilà qui veut évoluer en Turquie, et comme par hasard, dans un club stambouliote, pour y habiter. Le Kasimpasa, sinistre promu, ainsi que Besiktas, sont sur les dents. Pourquoi pas, hein. Mutu laisse finalement filer et rentre. Les Turcs ne le contacteront pas. Puis son compte Twitter se perd entre photos de famille et réflexions d’adolescent. Du genre : « La première étape pour avoir ce qu’on veut est d’avoir le courage de se débarrasser de ce que l’on ne veut pas » . Une autre ? « Aime et pardonne tes ennemis, souris, prie, parce que la vie est trop courte et trop belle pour être gâchée » . C’est cela, ouais…

On passera sur les exemples, nombreux et distillés dans quatre langues différentes (roumain, anglais, italien, espagnol… pas encore de français). Avec la rumeur Ajaccio cependant, et pour la première fois, l’avenir du Roumain n’est pas commenté sur son profil. Rien, pas une déclaration, pas de sollicitation de followers, de citations grotesques, que dalle. Plus étrange encore, Mutu se mure dans un silence interminable de trois jours (qui, croyez-le bien, est étrange chez cet addict). Sans doute le signe que les négociations étaient entamées et que ça allait fonctionner, après tout. Car suite à cette pause (et à quelques autres citations), Mutu a laissé filtrer un indice la nuit dernière: une photo du symbole corse de la tête de Maure. Manière d’annoncer son arrivée sur l’Ile de Beauté, où il passera une visite médicale lundi avant de signer son contrat, après de rudes négociations avec Cesena. Le souci, c’est que cet été commenté en direct live sur le réseau social ne laisse pas de trace d’une éventuelle préparation physique. L’attaquant roumain débarque en Corse comme ça, certainement à cours de forme. Mais bon, c’est Mutu, quoi. Et un Mutu fatigué, c’est toujours mieux qu’un Brandao gonflé à bloc, c’est une certitude.

Talent, marketing et sale caractère

Avec Adrian Mutu, Ajaccio réussit un joli tour de force. Un salaire au rabais, si on se base sur ces derniers revenus (il touchera 75 000 euros mensuels, deux fois moins que ce qu’il percevait à Cesena), et un nom qui sent bon le coup marketing et un gros boom dans la vente de maillots. Deux questions demeurent toutefois. Pourquoi Mutu a-t-il choisi Ajaccio ? Venant de lui, on serait tenté de dire que le climat a joué un rôle, les plages aussi, l’univers people… Bref, le paysage. Enfin, qu’est-ce qu’Adrian Mutu peut bien apporter à Ajaccio pendant deux ans ? Eh bien, quand il sera en forme, des buts. Car il reste cet attaquant moderne, dribbleur et buteur, à la fine technique et à la bonne vision du jeu. Capable d’évoluer en pointe voire derrière un attaquant pour faire parler son imagination. Un mec complet qui, quand il le veut, est insaisissable sur un terrain. Mais seulement quand il le veut.

Car Mutu est irrégulier. Une caractéristique qui ne se sera éteinte que cinq saisons (et encore) durant sa carrière, à Florence. Un coup d’œil sur ses stats avec la Viola est suffisant pour s’en convaincre (69 buts en 143 rencontres). L’attaquant a besoin de confiance, non pas de pression. La pression a de mauvais effets sur ce caractère de cochon, fêtard invétéré et casseur de serveurs à l’occasion. Fantasque, ça oui, Mutu l’est tout aussi bien sur les terrains que dans la vie. Et si Ajaccio a misé sur lui, au-delà du coup marketing, c’est également pour ce grain folie. Le PSG a Ibrahimovic, et dans une moindre mesure, l’ACA a Mutu. De quoi secouer sérieusement a Ligue 1…

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Alexandre Pauwels

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