- Ligue 1
- J21
- Saint-Étienne-Lyon (0-5)
Avec Marcelo, Lyon retrouve du poids sur les coups de pied arrêtés
Avec notamment le doublé de son défenseur brésilien à Saint-Étienne (0-5), l'Olympique lyonnais a retrouvé le goût de marquer sur coup de pied arrêté. Ce qui ne devrait pas déplaire à son maître des airs, dont la tête dure lui a déjà permis d'amortir les critiques.
83e minute, 0-4 au tableau d’affichage. Dans la surface stéphanoise, Marcelo pose ses doigts sur les tempes de Tino Kadewere, comme pour l’inciter à rester concentré malgré l’ampleur du score. Les deux hommes, avec leur doublé respectif, ont déjà marqué ce 122e derby de l’histoire, mais le défenseur en veut plus. Et si c’est Bouanga qui plantera le dernier clou du cercueil stéphanois en prolongeant le coup franc de Memphis sur le 0-5, l’attitude du Brésilien est symbolique du sérieux et du métier des Lyonnais ce dimanche à Geoffroy-Guichard. Mais aussi d’une aisance retrouvée dans l’exercice des coups de pied arrêtés.
Coups de pied décalés
En effet, quatre des cinq buts rhodaniens sont venus de ces phases (un corner, trois coups francs excentrés) et deux ont été coupés par le front massif du Mammouth de São Vicente. Deux pions identiques, avec une course dans le dos de Timothée Kolodziejczak, pour reprendre à chaque fois un caviar de Léo Dubois d’une tête croisée. Du genre net et sans bavure. « On a fait un super match, avec un esprit collectif comme on le voulait, débriefait le double passeur. Contrairement à avant où on avait peu de chance sur les coups de pied arrêtés, on a beaucoup bossé, et on arrive à avoir du monde dans la surface. »
C’est d’ailleurs d’un corner direct au quart d’heure de jeu du latéral international que le festival a été lancé. Dévié par Toko Ekambi, effleuré par Denayer, le ballon est retombé dans les pieds de Tino Kadewere. S’il n’en rêvait pas, et avant d’inscrire un doublé cette fois sur un contre pour devenir le deuxième joueur à inscrire un doublé lors de deux derbys consécutifs après Hervé Revelli en 1970, le Zimbabwéen a mis fin à une incroyable série lyonnaise. Et pour cause : l’Olympique lyonnais n’avait plus marqué dans cette exercice depuis le 9 août 2019 face à l’AS Monaco. Soit 266 tentatives avortées. Rudi Garcia avait déjà entouré d’un gros feutre rouge cette défaillance. Et le coach de la deuxième attaque du pays peut ce soir se satisfaire d’ajouter cette arme à sa palette offensive. « On a travaillé cette semaine à replacer Marcelo dans une zone différente, avec les tireurs Memphis et Léo, expliquait-il au micro de Téléfoot. Ils ont fait la différence par leurs qualités et avec un peu d’opportunisme. Dans ce genre de matchs, la solution peut venir de là. » Bien vu.
Chauffe Marcelo
Le vétéran brésilien n’en demandait pas tant. S’il a déjà retrouvé sa sérénité et sa solidité derrière depuis quelques mois, Marcelo a gagné de nouveaux crédits à l’OL. Le temps où il se faisait vilipender par ses supporters est désormais bien loin, et l’ancien joueur du Beşiktaş prend encore un peu plus de place dans l’album de famille, devenant à 33 ans et 8 mois le plus vieux buteur de l’OL depuis Steed Malbranque (34 ans et 9 mois) en 2014. En fin de contrat en juin prochain, lui ne compte pas en rester là. « Nous avons commencé à discuter avec le club, Juninho, Vincent Ponsot et le président, et j’espère que nous trouverons bientôt une solution, déclarait-il. Je suis content ici. Cela fait quatre ans que je suis là. Je suis très bien, dans le club, la ville. » Dommage que ses détracteurs d’hier ne puissent se masser aujourd’hui dans les tribunes, car la réponse est belle.
Par Mathieu Rollinger