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«Avec les jeunes, tu gagnes toujours»

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«Avec les jeunes, tu gagnes toujours»

Reyes, Ramos, Daniel Alves, Felipe Luis, Andres Guardado, Jesus Navas, Diego Capel... Joaquin Caparros n'a pas peur de lancer des jeunes dans le grand bain. Après avoir laissé un bel héritage au FC Séville et au Deportivo La Corogne, l'entraîneur andalou s'efforce de redorer le blason de l'Athletic Bilbao depuis trois ans en injectant du sang-neuf dans une tradition 100% basque. Avec succès. Entretien avec le meilleur formateur d'Espagne.

Vous semblez avoir trouvé la formule idéale pour votre troisième saison chez les Leones. Comment expliquez-vous les bons résultats actuels de votre équipe ?

Je ne vais pas être original mais je pense avoir trouvé une bonne alchimie entre des joueurs très jeunes et des vétérans qui font de très bonnes prestations. Ça fait trois ans que je suis au club et tous les ans, j’ai essayé de lancer des jeunes qui répondent à la perfection aux exigences du football professionnel.

Donc la force de votre équipe, c’est sa jeunesse, c’est ça ?

Le centre de formation de Lezama, c’est ça la force de l’Athletic. Je dirais même que c’est le poumon du club. La tradition nous oblige à produire encore et toujours des joueurs pur jus. Comme nous ne voulons pas engager d’étrangers, notre salut passe par les jeunes promesses. On loue souvent la Cantera du Barça, mais celle de l’Athletic fonctionne aussi à plein régime. De toute façon, nous n’avons pas le choix ! (Rires).

Selon vous qu’est-ce que vous avez apporté à l’Athletic Bilbao depuis votre arrivée, il y a bientôt trois ans ?

De la confiance en soi. Quand je suis arrivé, le club souffrait beaucoup et avait énormément de mal à se maintenir en première division. Jouer le maintien, ce n’est pas digne du standing de l’Athletic. Mon travail a donc été de redonner le moral aux joueurs et de leur faire prendre conscience de leurs capacités. Vous savez, les joueurs basques sont des battants. Moi je voulais qu’ils deviennent des gladiateurs. Lutter pour les premières places au lieu de souffrir pour rester en première division, c’était ça mon but. Je pense que j’ai aiguisé leur envie de vaincre. Ils ne l’ont jamais perdue, il fallait juste les stimuler, c’est tout.

On a l’impression que l’Athletic est justement un peu moins athlétique et beaucoup plus technique. Hasard ou coïncidence ?

C’est du travail. Dans un championnat comme la Liga, il faut quand même avoir un certain bagage technique. Mon équipe a d’excellentes qualités physiques c’est vrai, mais nous travaillons également les enchaînements, la technique individuelle, et surtout, je ne bride pas mes joueurs. Au contraire : si Muniain, par exemple, veut dribbler, eh bien qu’il le fasse ! S’il rate, ce n’est pas grave. Je préfère des intentions qui ne donnent rien plutôt que de la timidité.

Vous venez de prolonger avec le club. Quel est l’objectif à moyen terme que vous vous êtes fixé pour votre équipe ?

Il faut que l’on continue notre croissance et que l’on gagne en expérience. Nous sommes une équipe jeune et prometteuse, qui est très loin d’être arrivée à maturité et en même temps, nous sommes plus ambitieux que jamais. Je ne veux plus voir l’Athletic en bas du classement. Je veux jouer l’Europe tous les ans ! Ce serait déjà très bien. Vous savez, en Espagne, il y a deux cols hors catégorie : le Barça et le Real Madrid. Et puis derrière, il y a Valence, Villarreal, le Depor et l’Atletico Madrid. Après, de la 7eme à la dernière place, toutes les équipes sont assez homogènes. Notre ambition, c’est de nous pérenniser dans le top 7 et ne plus souffrir. Avec de la confiance, de l’ambition, du travail et grâce à l’appui inconditionnel de notre public, c’est faisable.

Vous avez toujours accordé une grande place à la formation, dans toutes les équipes par lesquelles vous êtes passé. Qu’est-ce qui caractérise celle de l’Athletic par rapport à celles de Séville ou du Deportivo ?

Chaque club a sa manière de former ses joueurs. On ne travaille pas avec les jeunes de la même façon partout. D’abord parce que les qualités des jeunes sont différentes selon les régions et les clubs. Après ça dépend aussi des clubs. A Bilbao, on travaille surtout sur le mental des gamins. Très vite, on leur fait comprendre qu’ils sont l’avenir concret du club. On leur donne beaucoup de responsabilités mais aussi beaucoup de confiance en eux-mêmes car ils savent qu’ils auront énormément de chances de débuter avec l’équipe première s’ils font les choses bien. Je le répète, la richesse de l’Athletic, c’est sa jeunesse. On investit beaucoup d’efforts et de travail pour que les jeunes perpétuent la tradition du club. Statistiquement, l’Athletic est d’ailleurs le meilleur club formateur d’Espagne. Ici, la jeunesse est reine.

[page]Ça se passait comment à Séville et au Depor ?

Séville est une ville de football. Là-bas tous les gamins sont extrêmement doués. Ils sont plus techniques et beaucoup plus malicieux qu’ailleurs. Jouer au ballon sur de l’asphalte, c’est formateur, du coup le FC Séville a un plus grand panel de choix pour ses équipes de jeunes. Regardez Navas, Capel, Ramos, Reyes… Ils ont à peu près tous les mêmes caractéristiques. Ils n’ont peur de rien et surtout pas du ballon. Et puis, ils allient vitesse et technique. C’est pour ça qu’ils jouent sur les couloirs. La Corogne, c’est différent. Le Depor n’a jamais été un club formateur et c’est d’ailleurs pour ça qu’ils ont fait appel à moi il y a quelques années. Le Superdepor était une équipe d’étrangers, qui ne donnait pas sa chance aux jeunes. Pour des raisons économiques, le club s’est mis à former des joueurs. C’est bien, mais il va falloir du temps avant de récolter les fruits de leur Cantera. Ce n’est pas quelque chose qui se fait du jour au lendemain. Il faut du temps.

Est-ce que la tradition du 100% basque n’est pas un frein aux aspirations sportives du club ?

Pas du tout. La tradition, c’est ce qui distingue l’Athletic de tous les autres clubs du monde. La tradition, c’est aussi le ciment de San Mames. Ça fait 100 ans que c’est comme ça. En un siècle, les enfants des enfants des enfants ont toujours su conserver cette identité forte qui est la fierté de toute la région. Ce serait un crime contre l’Histoire de vouloir changer de modèle maintenant.

Vous n’avez jamais essayé d’aller à l’encontre de ça ?

Non. Pourquoi je l’aurais fait ? L’Athletic est un grand club. C’est une fierté pour moi de faire partie de cette institution. Mon but ici n’est pas d’aller à l’encontre de la philosophie du club. Comme le Barça, l’Athletic est plus qu’un club, et ça, il faut le protéger.

Bixente Lizarazu est le premier et dernier étranger du club…

(Il coupe) Bixente est un Basque français, donc il correspondait à la philosophie de l’Athletic.

Justement, est-ce qu’il est envisageable dans les années à venir de revoir des Basques français avec le maillot rojiblanco ?

Bixente ne sera pas le dernier Basque français de l’Athletic Bilbao. D’ailleurs, nous supervisons beaucoup de joueurs de l’autre côté de la frontière. Si un joueur est basque d’origine et qu’il est doué, il nous intéresse forcément… Donc si un Basque français nous plait, nous n’hésiterons pas à le prendre.

Vous êtes considéré comme l’un des meilleurs formateurs d’Espagne. Vous n’avez jamais eu peur de lancer des jeunes ?

Avec les jeunes, tu gagnes toujours. Il faut juste leur donner le droit de se tromper. Je ne suis pas du genre à laisser un talent sur le banc… Et puis le football, ce n’est pas une question d’âge ou d’expérience, mais de talent. Quand je lance un joueur sur le pré, je ne regarde pas sa carte d’identité pour voir l’âge qu’il a. S’il est bon et que son rendement est bon, je me fiche qu’il ait 17 ans ou 35 ans.

Quand est-ce que l’Athletic arrivera à lutter de nouveau pour le titre de champion ?

Oulalala !! Dans très longtemps ! Le Barça et le Real Madrid vampirisent tout. Économiquement, ce sont des montres par rapport aux autres. Leur puissance financière leur confère un énorme avantage, mais je ne perds pas espoir de bousculer la hiérarchie. Un jour ou l’autre, l’Athletic reviendra au sommet de la Liga, c’est sur.

Justement, ça ne vous dérange pas que la Liga soit aussi déséquilibrée ?

Ce n’est pas bien pour le championnat. Ce serait mieux s’il était plus équitable, mais que voulez-vous y faire ? Pas grand-chose…

Quel est votre objectif pour la fin de saison ?

Essayer d’accrocher une place européenne. On a eu des bonnes sensations cette année dans l’Europa League et ce serait bien de pouvoir disputer à nouveau cette compétition l’année prochaine. Mes joueurs ont besoin d’acquérir de l’expérience et c’est le moyen idéal pour ça.

Vous avez encore un très fort accent andalou. Est-ce que malgré tout vous vous sentez parfaitement intégré dans une région aussi spéciale que le Pays Basque ?

Les Andalous et les Basques se ressemblent. Nous sommes très passionnels et amoureux de notre terre. Et puis on aime bien avoir raison aussi… Donc, oui, je me sens très bien ici ! (rires)

27ème journée : Athletic Bilbao/Getafe 18h

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