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Reims, toujours outsider sous Elsner ?
Avec un nouvel entraîneur, Luka Elsner, et sans le capitaine symbole Yunis Abdelhamid, Reims s’apprête à attaquer le championnat avec une certaine stabilité, mais aussi quelques doutes. La première partie de tableau peut-elle rester une ambition légitime pour les Champenois ?
À Reims, ça sent le début d’un nouveau cycle à plein nez. Le club de Jean-Pierre Caillot va plonger dans sa septième saison consécutive au sein de l’élite du foot français, avec quelques interrogations à la suite de quelques départs à des postes clés. Il faudra vite les balayer, car le hasard du calendrier n’a pas été très clément avec les Champenois, qui vont se coltiner trois gros morceaux pour leurs trois premières sorties : Lille, Marseille et Rennes. Autant le dire tout de suite, Luka Elsner, le successeur de Will Still, ancien du Havre qui avait réussi à maintenir le club doyen pour son retour dans l’élite la saison passée, sera immédiatement dans le vif du sujet dès ses premiers pas.
Une évidence et des chantiers
Pour les dirigeants rémois, sa prise de fonction était un choix guidé par la logique, puisque le technicien reste un peu dans la continuité de son prédécesseur, qui était aussi son adjoint lors de son passage express au Standard de Liège (en 2021-2022). Il est jeune (42 ans), il est baroudeur, il kiffe les nouvelles technologies, mais il est surtout polyglotte (il parle le français, l’anglais, l’allemand, le slovène et l’italien). Et c’est forcément un avantage quand on a un vestiaire aussi international (15 nationalités, sixième de Ligue 1 à ce niveau). « Il incarne les valeurs et l’ADN Reims », assurait Mathieu Lacour lors de la conférence de presse de présentation du nouveau coach, fin juin. Le directeur général du club avait aussi songé un temps à faire venir Davide Ancelotti, le fils de Don Carlo, mais sa non-connaissance de la Ligain n’avait pas plaidé en sa faveur. Finalement, c’est le coach slovène qui a posé ses valises en Champagne, et c’était presque une évidence. « On le suivait depuis l’époque de l’Union saint-gilloise et à Amiens, expliquait aussi Lacour. Il a vraiment une personnalité qui colle à notre ville : il est élégant, il a des idées modernes et une grande ouverture d’esprit. »
Le technicien franco-slovène de 42 ans débarque dans une équipe qui vient de perdre quelques plumes avec le départ de Foket, qui retrouve son Plat Pays natal du côté d’Anderlecht. La jeune pépite Richardson a traversé les Alpes pour la Fiorentina (9 millions), mais le gros coup de blues pour les supporters reste évidemment le départ du capitaine emblématique Yunis Abdelhamid, qui a rejoint Saint-Étienne cet été après sept ans de bons et loyaux services. Le Marocain de 36 ans symbolisait aussi le renouveau de ce stade de Reims qui ambitionnait un peu plus que le maintien et se voulait le poil à gratter des grosses écuries du championnat. Le symbolique capitaine courage du club de la Marne a laissé le brassard à Teddy Teuma, arrivé il y a un an en provenance de l’Union saint-gilloise et qui est vite parvenu à s’imposer comme un élément essentiel du vestiaire. « Leader par la parole, Teddy le devient désormais par son statut », a précisé le club, qui pourra aussi compter sur des profils expérimentés comme Marshall Munetsi, Yehvann Diouf ou Emmanuel Agbadou.
Rester un club qui compte
S’appuyer sur ce qui a déjà été mis en place, ce sera un peu l’objectif des Rémois qui, avec l’épisode des droits télé, ont laissé le chéquier au fond du tiroir (enfin, pour le moment). Comparé à l’été dernier, où le jackpot du transfert de Hugo Etikite (30 millions d’euros) avait permis de faire quelques folies (49 millions d’euros dépensés lors du dernier mercato estival), cette fois, c’est beaucoup plus calme sur les bords de Marne. Luka Elsner devra se contenter de quelques retours de prêt pour agrémenter son effectif (Salama, Doumbia, Adeline), alors que seul Cédric Kipré est arrivé libre après son départ de West Bromwich. Comme pour beaucoup de clubs de l’élite, le mercato n’a pas encore vraiment décollé à Reims, mais Lacour y voit aussi du positif : « C’est la première fois que l’on a autant de continuité. »
Pour ce qui est de la folie, les Rémois ont pu compter sur un stage de présaison à 10 000 kilomètres de la Marne, au Japon, pour se préparer au mieux et aussi se refaire une santé en matière de popularité. « On dirait un match à Delaune », lâchait le directeur sportif du club quand il a vu 20 000 Japonais avec le maillot rouge et blanc sur le dos. Un petit clin d’œil au passé aussi, quand Raymond Kopa ou encore Léon Glovackie jouaient les rock stars avec le maillot champenois lors des tournées aux États-Unis ou au Brésil dans les années 1950. Une époque révolue, mais cette tournée en terres nippones a rappelé à quel point le SDR est un club qui peut compter. Il faudra encore une fois le démontrer cette saison.
Rennes et Monaco cartonnent, Auxerre tombePar Victor Lamand