- Ligue 1
- J33
- OM-Lorient (3-2)
Avec Jorge Sampaoli, l’Olympique de Marseille gagne sur la fin
Contre Lorient, l'Olympique de Marseille s'est imposé grâce à un but de Pol Lirola dans le temps additionnel et a encore gagné en toute fin de match. De quoi sabrer le champagne dans les vestiaires, sans avoir toutefois convaincu dans le jeu. Une habitude depuis que Jorge Sampaoli a pris la tête du club, et sûrement pas un hasard au vu du nouveau caractère de l'équipe.
Dans un univers normal, c’est Pol Lirola qu’il faudrait applaudir en priorité. Mais puisque ce monde est injuste, comme peuvent en témoigner Terem Moffi et Yoana Wissa qui repartent avec une défaite de la Canebière après avoir parfaitement réalisé leur boulot, l’Espagnol laissera ici les honneurs à Jorge Sampaoli. Pas pour les décisions tactiques de l’Argentin, qui n’ont pas encore franchement convaincu (même si son remaniement de schéma à la mi-temps a tout bouleversé contre Lorient, qui menait 1-0 à la pause avant de tomber 3-2). Pas non plus pour les choix d’hommes de l’entraîneur, qui va sans doute devoir faire mieux avec l’effectif dont il dispose. Mais plutôt pour sa capacité à transcender ses soldats, qui le lui rendent assez bien sur le terrain. C’est en tout cas ce que laisse suggérer les fins de rencontre de l’Olympique de Marseille, durant lesquelles les Phocéens démontrent un caractère spécial depuis que le coach sud-américain a repris les rênes de l’équipe.
4 – 4 des 12 buts de Marseille en Ligue 1 depuis l’arrivée de Jorge Sampaoli ont été inscrits dans les 5 dernières minutes, c’est autant que lors des 76 marqués sous les ordres d’André Villas-Boas. Endurance. #OMFCL pic.twitter.com/GzxPVIWvDA
— OptaJean (@OptaJean) April 17, 2021
Face aux Bretons, l’OM s’est en effet imposé sur le fil. Au bout du bout d’une rencontre longtemps indécise puis promise au nul, le latéral s’est finalement arraché dans le temps additionnel pour s’offrir un doublé et donner trois points importants à son club. Forcément, lui et ses potes n’ont pas caché leur joie. Dans les vestiaires, pourtant, le champagne a cru qu’il allait rester au frigo quelques jours supplémentaires. Mais il a bien pu être sabré au dernier moment, comme beaucoup de ses grandes sœurs avant lui. Car avec leur nouveau technicien, les hommes de la Canebière commencent à s’habituer à ce genre de scénario : galérer dans le jeu, conserver un score serré, tout faire pour éviter que le suspense ne s’éteigne… et se payer un moment de plaisir intense, en marquant sur le gong.
« Continuer comme ça, en procurant beaucoup d’émotions »
Ce « Sampaoli time » a fait son apparition dès la première rencontre de Ligue 1 dirigée par l’ancien de Séville, contre le Stade rennais : tandis qu’aucun filet n’avait encore tremblé, Michaël Cuisance avait fait rugir les fans marseillais devant leur télévision en plantant le seul but du match à la 88e minute au stade Vélodrome. Trois jours plus tard, toujours à domicile et toujours à la 88e, c’est Florian Thauvin qui libérait les siens devant de malheureux Brestois tenant jusque-là le 1-1 avant que Cuisance n’enfonce le clou à la 94e. S’il a ensuite lourdement chuté à Nice (3-0) et dominé tranquillement Dijon (2-0, avec tout de même une réalisation d’Álvaro à la 79e), l’OM a refait le coup contre Montpellier… dans le sens inverse, Gaëtan Laborde empêchant la bouteille de bulles de s’ouvrir à cause d’un caramel à la 94e. Si elle n’est pas encore devenue une routine, cette propension à tromper les gardiens adverses (quand ce n’est pas Steve Mandanda) dans les ultimes instants d’une bagarre dit quand même pas mal de choses de ce Marseille new look.
D’abord, et ce n’est pas une surprise connaissant la philosophie de Sampaoli, cela signifie que les Phocéens sont davantage portés par l’instinct offensif et par l’anarchie organisée que par l’équilibre défensif. En d’autres termes, il devrait toujours – ou presque – se passer quelque chose lorsque les Olympiens foulent une pelouse, et la folie rôdera souvent derrière chaque brin d’herbe. Ensuite, il semble que l’ex de Santos a (déjà) réussi à transmettre son fighting spirit et sa fougue à ses poulains. Lesquels, s’ils peuvent proposer un spectacle décevant, ont l’interdiction formelle d’abdiquer. Certains, comme Thauvin, n’ont pas forcément l’air de kiffer ce genre d’intrigue. « On a l’occasion de mettre le troisième et de tuer le match, mais on se met en difficulté, a ainsi rappelé l’international français, au micro de Canal +. Le bon Dieu nous a sauvés, aujourd’hui, mais il ne va pas falloir trop jouer. » Sauf que son patron, lui, en redemande, toujours sur la chaîne cryptée : « Gagner de cette manière nous donne beaucoup de confiance, et j’espère que nous allons pouvoir continuer comme ça, en procurant beaucoup d’émotions. » Tant que le bouchon saute…
Par Florian Cadu