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- Décès de Cesare Maldini
Ave, Cesare !
Légende du Milan AC, père du grand Paolo, Cesare Maldini est décédé ce dimanche 3 avril. Putain de début d'année 2016. Hommage.
C’était il y a 53 ans. 22 mai 1963. Le Milan AC de Nereo Rocco vient de battre Benfica en finale de la Coupe des clubs champions, grâce à un doublé de José Altafini. À la fin de la rencontre, Cesare Maldini, capitaine de l’équipe milanaise, vient brandir au ciel la toute première Champions remportée par un club italien, entrant ainsi encore un peu plus dans la légende. Le grand Cesare n’avait toutefois pas attendu ce jour de mai 1963 pour être considéré comme l’une des bandiere du Milan AC. Arrivé chez les Rossoneri en 1954, à l’âge de 22 ans, il va rapidement en devenir un pilier. Il est le prolongement de l’esprit de Nereo Rocco sur la pelouse, ce coach qui lui a pratiquement tout appris. Douze saisons sous les couleurs milanaises, 402 matchs joués, quatre Scudetti soulevés (1955, 1957, 1959, 1962) et donc, en guise d’apogée, cette Coupe des clubs champions brandie dans le ciel de Wembley.
Dynastie Maldini
Mais Cesare Maldini, ce ne sont pas que des statistiques et des trophées. C’est aussi l’incarnation de l’élégance à la milanaise. Aussi bien sur qu’en dehors du terrain. Raie toujours bien peignée, dos bien droit, regard droit et fier, Cesare est l’Italien, le vrai. Ce n’est pas pour rien qu’il devient rapidement le capitaine du Milan AC, le grand amour de sa vie, mais pas sa seule liaison. De fait, Cesare est formé à la Triestina, et c’est avec cette équipe qu’il fait ses grands débuts en Serie A, en 1952. Et en fin de carrière, il s’offre un dernier flirt avec le Torino, le temps d’une saison, en 1966-67. Mais personne ne lui tiendra rigueur de ces deux écarts.
Cesare reste l’incarnation du Milan AC, et celle-ci va se poursuivre, dans les années qui suivent. D’abord parce qu’après avoir raccroché les crampons, Maldini devient entraîneur du Milan AC, de 1971 à 1974. Ensuite parce que, à partir de 1978, son fils, Paolo, intègre le centre de formation. Le fiston va ainsi prolonger la dynastie Maldini, devenant à son tour capitaine du Milan AC. À eux deux, Cesare et Paolo ont disputé 1314 matchs avec ce maillot rouge et noir sur les épaules. Et qui sait, les enfants de Paolo, Christian et Daniel, poursuivront peut-être un jour cette tradition.
Di Biagio, sur la barre
Mais Cesare Maldini, c’est aussi une belle aventure à la tête de la Nazionale. En 1980, il devient l’adjoint d’Enzo Bearzot, et participe donc à la victoire des Azzurri lors du Mondial 82. Six ans plus tard, il prend la direction des Espoirs italiens, avec qui il va tout rafler. Il faut dire que les générations qu’il va voir passer sont complètement folles. En 1992, 1994 et 1996, il remporte ainsi trois fois de suite l’Euro espoirs. Lors de ces trois triomphes, Maldini lance dans le grand bain des joueurs comme Francesco Toldo, Fabio Cannavaro, Filippo Inzaghi, Christian Vieri, Christian Panucci, Alessandro Nesta, Francesco Totti, Gianluigi Buffon… Tous ces joueurs, il les retrouvera lors du Mondial 98 en France, après qu’il a pris la tête de la Nazionale A à partir de 1996. Cette Coupe du monde est d’ailleurs, de son propre aveu, l’un de ses plus grands regrets. La course de l’Italie s’arrête en quarts de finale, aux tirs au but, face à la France. Cesare s’offrira une dernière aventure sur un banc lors du Mondial 2002 avec le Paraguay, puis dira stop.
Jamais vraiment loin du Milan AC, il est toujours resté attaché à ce club qu’il a tant aimé, et qui l’a tant aimé en retour. Ce 3 avril 2016, le Milan AC se déplace à 15h sur la pelouse de l’Atalanta. Siniša Mihajlović aurait tout intérêt, avant le début de la rencontre, à montrer à ses joueurs les images de ce 22 mai 1963, époque où le Milan AC et son capitaine Cesare Maldini pouvaient regarder Eusébio dans les yeux, sans peur aucune, et s’asseoir sur le toit du monde. C’était il y a un demi-siècle. C’était hier. Ave, Cesare.
Par Éric Maggiori