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Avant Paris Saint-Germain-Lyon, focus sur le nouveau Marco Verratti
De retour après quasiment deux mois d’absence, Marco Verratti est une nouvelle fois venu rappeler à quel point il était essentiel au Paris Saint-Germain. Non seulement de par son niveau intrinsèque, mais aussi car il permet à Paris et plus particulièrement à Neymar de briller.
Quelques minutes à peine après en avoir fini ce PSG-İstanbul Başakşehir, Kylian Mbappé n’a pas oublié d’en placer une pour son pote Marco Verratti au micro de la future ex-chaîne Téléfoot : « Marco, cela n’a jamais été un problème quand il est sur le terrain. Il est toujours très important pour nous, il est même indispensable pour nous. Après, il a parfois des pépins qui compliquent les choses. Je pense qu’il va gérer cela et qu’il va être très professionnel pour nous aider toute l’année, car on a vraiment besoin de lui. » Des propos venant corroborer ceux de Thomas Tuchel, tenus quelques semaines plus tôt après PSG-Leipzig, qui clamait son amour sans arrière pensée au Petit Hibou : « Marco change tout, il peut tout changer dans nos plans. » Mais en quoi, finalement ?
La clef du milieu
Pour comprendre l’importance de Marco Verratti dans le onze actuel, au-delà de sa qualité technique au-dessus de la moyenne et de son activité sur le rectangle vert, il n’y a qu’à voir les dernières sorties du PSG dans son nouveau 3-5-2 (ou 5-3-2). Face à l’İstanbul Başakşehir, ce mercredi, Verratti était aligné à gauche dans le milieu à trois composé de Leandro Paredes en pointe basse et Rafinha (le pendant de Verratti, sur le côté droit). Sur ce côté gauche, que ce soit dans un 5-3-2 ou un 4-3-3 qui serait d’ailleurs le système qui tiendrait la corde pour affronter Lyon, l’Italien est en permanence proche de Neymar. Une relation technique essentielle pour le Brésilien, qui est en recherche constante de relais ou de points d’appui dans les trente derniers mètres. S’il ne l’a pas fait suffisamment face aux Turcs, symbole aussi que le gamin de Pescara a encore des progrès à réaliser, Verratti a cette capacité d’occuper l’espace laissé par le Brésilien lorsque celui-ci dézone ou décroche. Cela offre à Neymar une solution supplémentaire pour combiner dans les trente derniers mètres, mais aussi un chien de garde qui, à la perte du ballon, fait les efforts pour combler l’absence de Ney au pressing (et lors du contre-pressing) sur ce côté gauche. Une relation qui s’est avérée payante face aux Turcs, puisque les deux hommes se sont trouvés à 34 reprises durant les 90 minutes. Dont une qui amènera l’ouverture du score. Pas mal.
À l’image de certaines sorties en sélection, où il évolue également sur le côté gauche du milieu de terrain, Verratti compense la différence technique entre le côté gauche et le côté droit de son équipe. Il constitue l’équilibre, l’homme qui permet au PSG de répartir ses forces de façon plus équitable sur le pré. Car si l’on regarde le côté droit du club de la capitale, Alessandro Florenzi et Marquinhos disposent de la qualité technique suffisante pour ressortir le ballon de façon très courte ou d’avoir un jeu long de qualité : c’était d’ailleurs en partie pour cela que Thomas Tuchel s’était entêté à mettre le capitaine parisien au milieu pendant plusieurs semaines, afin de pouvoir profiter de sa capacité à défendre en avançant et pour profiter de sa qualité dans les transmissions. Alors qu’à gauche, encore plus avec l’absence de Juan Bernat, Verratti est essentiel, car la paire Kimpembe-Bakker n’est pas réputée pour avoir la même qualité dans la sortie du ballon. Et lorsque l’on regarde dans le rétroviseur les sorties de balle parisiennes face à Manchester United ou Leipzig au Parc des Princes, l’évidence saute aux yeux : dans la période actuelle, face aux gros, Paris est réellement dépendant de Marco Verratti pour que son milieu de terrain puisse espérer rivaliser avec les meilleurs.
L’héritage du projet QSI
Le cri du cœur de Mbappé est tout sauf anodin : il sait pertinemment que si Paris veut atteindre ses objectifs, à savoir faire le plein en France et tutoyer les sommets en C1, Marco Verratti doit faire partie prenante du projet. Une évidence qui, visiblement, n’en est pas vraiment une : depuis son arrivée à Paris, l’Italien n’a disputé qu’une seule saison à plus de 30 matchs en Ligue 1 et n’a pas toujours été à 100% de ses moyens lorsque les affiches couperets se sont présentées (comme l’an dernier, lors du Final 8, face à Leipzig ou le Bayern en finale). Preuve de l’importance de Verratti auprès de Tuchel, il fait partie du fameux « conseil des sages » avec Keylor Navas, Marquinhos, Kimpembe et Mbappé. Avec le départ de Thiago Silva cet été, il est désormais le joueur le plus expérimenté de l’effectif. Celui qui, d’une certaine manière, représente le dernier symbole visible des premières années du projet QSI au Paris Saint-Germain, recruté par Leonardo lors de son premier mandat et véritable chouchou de Nasser al-Khelaïfi.
Un homme qui n’hésitait pas à voler au secours de son coach il y a quelques semaines, en conférence de presse : « On a gagné les quatre titres en France, on ne pouvait pas faire mieux. C’est un entraîneur jeune, qui a des idées. Il a un très joli caractère avec nous, on est bien avec lui. De l’extérieur, c’est un peu facile : vous n’êtes pas avec nous toute la journée, mais ce n’est pas simple de gérer une trentaine de joueurs, d’autant qu’il y a beaucoup de joueurs importants dans cette équipe. Il a réussi à créer un bon rapport avec tout le monde, il ne manquait pas grand-chose pour être champion d’Europe… » Peut-être qu’il manquait un Marco Verratti en pleine possession de ses moyens, déjà. Et lui seul a les clefs pour inverser cela. À 28 ans, il est plus que temps.
Par Andrea Chazy