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Avant Orban, qu’ont fait les Argentins à Bordeaux ?

Par Laurent Brun, à Bordeaux
Avant Orban, qu’ont fait les Argentins à Bordeaux ?

Lucas Alfonso Orban. Si ce nom ne vous dit pas grand-chose, c’est peut-être normal. Cet Argentin de 24 ans, qui s’est engagé jeudi avec les Girondins de Bordeaux pour quatre saisons, est un défenseur latéral gauche de métier, recruté au Club Atlético Tigre. Surtout pour faire oublier Benoît Trémoulinas, sur l’aile, voire évoluer en défense centrale, si Bréchet et Planus sont trop rouillés. Pas prêt pour disputer le Trophée des champions face au PSG à Libreville (Gabon) samedi, il représente l’avenir du club, comme d’autres Argentins avant lui. Ou pas. Retour sur quelques réussites et arnaques à la bordelaise.

Mauricio Pochettino (2003)

Transféré du PSG où il avait une certaine aura et où il assumait ses responsabilités défensives, Mauricio Pochettino incarne assez bien la scoumoune qui poursuit les Argentins à Bordeaux. Sa longue chevelure cachait probablement des stigmates de coups de massue reçus sur sa nuque de baroudeur. Parce que lui, il s’est fait chahuter. La preuve, il n’est pas resté six mois en Gironde. 11 matchs (et un but) puis s’en va au mercato… pour un retour à l’Espanyol Barcelone, où il avait déjà joué et séduit. Beaucoup d’espoirs étaient placés en lui. Beaucoup de déceptions à l’arrivée. Lent, sans repères, sans assurance, le défenseur central n’a pas convaincu. Pourtant, il avait « du ballon » et 20 sélections au total avec l’Albiceleste. La pochette surprise n’a pas fait effet. Et il paraît que sa venue à Bordeaux était une sorte de contrepartie dans le transfert de Pedro Pauleta au PSG, lequel avait fait le chemin inverse quelques jours auparavant…

Biaggio Dario Claudio (1996-1997)

Bon, lui, avant d’arriver, il a fait fantasmer les supporters. Et pas que ceux du Virage Sud. Personne ne le connaissait, mais tout le monde a cru que c’était Roberto qui signait. Au pire, Dino. Mais non, c’était « Biaggio » , avec un « i » au début, et un à la fin, comme dans « Courbis » . Déception pour les fans, et pour Rolland aussi, alors coach en Gironde. L’attaquant venu de San Lorenzo (et une sélection avec les Ciel et Blanc), après 16 matchs de D1 et seulement 2 buts, est reparti au pays. Certains parlent d’un fiasco, d’autres n’en parlent pas.

Alonso Alejandro (2005-2008)

Il a un nom à finir champion du monde. Malheureusement, sa monoplace a calé alors que la ligne d’arrivée n’était pas loin. « Ratatouille » , comme le surnommaient affectueusement ses coéquipiers chez les Marine et Blanc, a mis un terme à sa carrière en 2013, pour cause de dos défoncé. Putain de baquet ! Avec plus de 100 matchs, scapulaire sur le cœur, « Alé » s’en est allé avec son mentor, Ricardo Gomes, sur le Rocher à Monaco. Puis à Saint-Étienne, tout seul. Mais les accidents successifs ont eu raison de ce joueur apprécié en Gironde pour ses dribbles, sa vitesse de course, ses débordements, son abnégation et sa discrétion. Fort dans l’exercice de la passe décisive, face au but, il perdait souvent ses moyens, après avoir – semblait-il – fait le plus difficile. Mais comme il était vaillant, le petit, le public lui pardonnait.

Francia Juan Pablo (2002-2008)

Débarqué très jeune du Sportivo Belgrano de Córdoba, Juan Pablo Francia avait un avenir tout tracé aux Girondins. Pas très « chalan » , comme dirait Grégory Sertic, ce milieu de terrain organisateur bien fondu dans le moule était doté d’une redoutable technique, et d’un coup de patte magique. Lancé dans le grand bain par Élie Baup, puis surtout par Michel Pavon, alors qu’il sort à peine du centre de formation, « Pablo » marque des points, et des buts. Si vite et si facilement qu’on parle de lui pour jouer en Espoirs, chez les Bleuets. Ça fait longtemps déjà qu’il est en France… Mais avec l’ombre planante d’Alonso, Denilson, Micoud et consorts, il flippe et se barre en Argentine, sans rien dire. On pense qu’il fait un coup de calcaire, mais bien vite on se rend compte qu’il n’y a plus de nouvelles. Le braquage dont il a été victime l’a fait fuir ? Sa maman malade l’a rappelé au pays ? Il aurait changé de sexe ? Pire, Francia – un joli nom pour s’imposer dans l’Hexagone – est même donné pour mort. Mais non, le garçon, sympa, réapparaît longtemps après pour récupérer son déodorant dans son casier au Haillan, salue tout le monde, et reprend le foot en mode cool, à Córdoba, en division inférieure.

Cavenaghi Fernando Ezequiel (2007-2011)

Il est arrivé au Haillan en janvier 2007, sous la neige, et en surpoids. Jusque-là, ça ne le changeait pas beaucoup de Moscou, où il jouait (Spartak). Les « asados » dans le Grand Nord, ça réchauffe. Mais le public s’est assez vite pris de sympathie pour lui. Le staff médical, moins. Ricardo et ses adjoints lui ont fait endosser costume de cosmonaute et charges pour lui faire retrouver une ligne digne. Riche idée. « Cavenaghi, oh oh, Cavenaghi, oh oh » ! Un chant qui a retenti plusieurs fois à domicile, dans les tribunes, quand le buteur secouait les filets. Quand il était remplaçant, aussi, pour qu’il entre en jeu. 45 buts au total = pas mal, pour un type qu’on disait « gros » et qui dézonait jusque dans ses 16,50 mètres pour toucher le ballon ! Cavenaghi, l’une des meilleures réussites du Mercosur bordelais.

Cabrera Juan Domingo (1979-1980)
Cabrera = chevrier. Littéralement, personne qui garde les chèvres. Bon, on évitera les raccourcis faciles, mais ce milieu de terrain au nom exotique recruté par l’Argentin Luis Carniglia, prédécesseur de Raymond Goethals aux Girondins et ex-coach du Real Madrid, est devenu en l’espace d’une saison le sujet de moquerie préféré des Bordelais. Erreur de casting ? Possible si l’on en croit l’impitoyable poisse qui collait à ses crampons. Présélectionné avec l’Argentine pour le Mondial 1978, il a manqué une carrière internationale, manqué son passage en France et, pour clore le tout, restera comme le joueur ayant subi le premier petit pont en première division argentine de la part de Diego Maradona ! Enfin, selon la légende, Claude Bez, le prez’, aurait été floué lors de ce transfert, en engageant malencontreusement le cousin et homonyme de Juan Cabrera ! José Touré nous a même confié en 2005 qu’il « avait les pieds carrés » et que c’était « une truffe » . Venant d’un Brésilien…

Placente Diego (2008-2010)

C’est bien simple : on a entendu le son de sa voix une fois, le jour de sa présentation officielle. Après, il ne s’est plus exprimé. Pas même sur le terrain. Attention, on parle quand même là d’un type qui a failli être champion d’Europe avec le Bayer Leverkusen. Ou presque. C’était en 2002 face au Real Madrid, en C1. Et qui a été international une bonne vingtaine de fois avec l’Argentine, ce qui n’est pas donné à n’importe quel individu, hein. Un arrière d’aile forgé par des passages à River Plate, en Liga et Bundesliga, notamment. Mais Diego Placente, aux Girondins, n’a pas atteint le quota des dix matchs… Et sans son ami Fernando Cavenaghi, qui sait, il se serait peut-être suicidé, étouffé par son bonnet, qu’il enfilait plus souvent que sa tenue de titulaire. Bien que champion de France et vainqueur de la Coupe de la Ligue, il n’a pas su, ou pas pu, gagner la confiance de ses entraîneurs. Placente reste donc encore une énigme sur les bords de la Garonne.

De Bourgoing Hector (1963-1969)

De loin le meilleur d’entre tous. HDB – et c’est pas parce qu’il avait un nom français – était le plus doué des Argentins passés au club. Une tuerie devant le but. Comme Lucas Orban, il est arrivé du Club Atlético Tigre, après un passage par Nice. Excellent joueur, l’international français (oui monsieur, 3 sélections et 2 buts, pour 5 capes avec l’Argentine !) est un fin technicien. Un joueur complet, même de la tête, malgré une taille modeste. Lui, il aurait pu vendre des DVD de ses plus belles ogives à ses successeurs… Dribbleur quoique pas très rapide, De Bourgoing a claqué 72 buts en marine et blanc. Huitième meilleure gâchette de l’histoire du club. Les anciens en parlent encore avec émotion.

Los otros…
Pour les autres, pas de quoi se taper le cul par terre. Raùl Rodriguez (1967-1968), ce sont moins de quinze matchs au cumul disputés avec les Girondins. Avec un seul but à la clé, on ne peut pas dire que cet attaquant ait été le fer de lance recherché, malgré un nom à jouer au Real Madrid ou à Monaco. Voire dans un film de Tarantino, c’est selon. Christian Peruchini (2007-2008), mi-lieu, mi-attaquant, est, comme Juan Pablo Francia, arrivé de Córdoba. Mais à l’inverse de tous ses compatriotes, il n’a pas disputé une seule rencontre officielle avec les Girondins. Voilà. À présent, il élève du bétail quelque part en Australie. Ah non, pardon, ça c’est Gabriel Batistuta. Valentin Vada (17 ans, milieu de terrain), Rodrigo Castro (20 ans, milieu de terrain) et Emiliano Sala (22 ans, attaquant prêté à Niort en L2, après avoir claqué 19 buts l’an dernier en National avec Orléans), tous issus du centre Proyecto Crecer, à San Francisco de Córdoba – centre de formation partenaire des Girondins –, cristallisent les attentes du club, pour son avenir à court terme. Doués dans l’entrejeu ou face au but, ils doivent franchir un nouveau palier pour s’imposer, et faire oublier leurs prédécesseurs.

Conclusion :
Les Argentins, contrairement aux Brésiliens (plus gros contingents de joueurs étrangers ayant signé aux Girondins ; 20), à quelques exceptions près, n’ont jamais réellement enflammé le stade Chaban-Delmas. Plus flops que tops, ils n’ont pas laissé une grande empreinte dans l’histoire d’un club traditionnellement tourné vers l’Amérique du Sud. Et finalement, le meilleur d’entre eux passé par Bordeaux, c’est encore un certain Diego Armando Maradona venu, en août 1983, faire un tournoi amical à Lescure avec le Barça…

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