- Mondial 2014
- Éliminatoires
- Zone Europe
- Espagne/Géorgie (2-0)
Avant le Brésil, l’Espagne se fait plaisir
L’Espagne n’aura pas son Bulgarie 93. Bien plus séduisante que face à la Biélorussie, elle a composté son billet brésilien par une victoire aboutie face à la Géorgie (2-0). Mieux, la Roja s’est peut-être trouvé une pointe en la personne d’Álvaro Negredo.
Espagne – Géorgie : 2-0
Buts : Negredo (26e) et Mata (61e) pour l’Espagne.
La communauté autonome de Castilla-La Mancha n’avait d’yeux que pour lui. Et Andrés Iniesta, local de l’étape, n’a pas déçu. Passeur décisif sur l’ouverture du score de Negredo, le natif de Fuentealbilla a participé à la fête espagnole. Car vainqueur 2-0 de la Géorgie, la Roja a composté officiellement son ticket pour le Mondial brésilien. De quoi redonner un large sourire à un Vicente del Bosque prolongé dans la journée par sa Fédération – pour un contrat courant désormais jusqu’à l’Euro 2016. Surtout, cette ultime rencontre qualificative a offert des certitudes à la belle moustache. Au premier rang des satisfactions, la partition d’Álvaro Negredo. Titularisé en pointe, le nouveau Mancunien a délivré un match tip-top. Renard, dangereux, utile et même acrobatique, il a déverrouillé le tableau d’affichage. Le bougre en est à quatre réalisations lors des cinq dernières sorties de la Roja. Globalement, la troupe de Xavi a retrouvé de sa superbe collective. Tranchante, elle a réussi à alterner le rapide et le lent. Une impression bien en contraste avec celle, indigeste, laissée la semaine passée. Car, oui, cette Espagne est bien prête à défendre sa couronne mondiale dans quelques mois.
Le solo de Negredo
En vingt minutes, le public du stade Carlos Belmonte d’Alicante en a vu plus que son homologue majorquin quatre jours plus tôt. Bien en jambes, la Roja du chouchou d’un soir, Andrés Iniesta, entame le pied coincé sur la pédale d’accélérateur. En quelques coups de boost collectifs et fulgurances personnelles, elle met à genoux la défense géorgienne. Jesús Navas, suite à un slalom, et Pedro, d’un tir dévissé, lâchent les premières cartouches. Le temps pour Negredo de chauffer son diesel. Déjà buteur vendredi, le néo-Citizen se retrouve à l’affût après un ballon mal dégagé par le portier Kvaskhadze. Pas assez prompt, il retrouvera ses sensations de buteur quelques minutes plus tard. Sur un service café-crème d’Iniesta, il coupe le centre au premier poteau. Le gardien adverse est cette fois devancé. Enfin, car entre-temps, il avait déjà sorti d’une claquette bien sentie un retourné acrobatique du même Negredo. Et à quelques minutes de la mi-temps, il faut un poteau, puis un retour sur sa ligne de Kashia pour ne pas assister au doublé du gars de Vallecas. Pourtant, malgré cet avantage, la Roja lâche du lest. Tant et si bien que sur ses très rares opportunités – 77 % de possession pour l’Espagne… –, la sélection de Temuri Ketsbaia laisse deviner un potentiel offensif intéressant. Nettement insuffisant néanmoins pour revenir à la pause avec une égalisation.
Des jeunes pour un bol d’air
La reprise se fait sur les mêmes bases. Negredo, toujours dans son style de déménageur, est un poison permanent pour ses adversaires. Et un point de fixation bien utile pour ses coéquipiers. Des acolytes qui, par de nombreux mouvements et déplacements, font vivre un enfer aux Géorgiens. Histoire de redynamiser le tout, Vicente del Bosque fait entrer dans la danse Juan Mata. En chien, le Blues est à l’affût sur un ballon remis bien involontairement par Piqué au point de penalty. Ce but envoie officiellement l’Espagne au Mondial – et accessoirement les Bleus en barrages. Sans aucune pression, la Roja se met donc en mode plaisir avec une passe à dix maison. De sa poche, l’ancien entraîneur du Real Madrid envoie alors Koke sur le pré. Avant d’offrir une standing-ovation à l’enfant lune, Andrés Iniesta, remplacé par la pépite Isco. Les entrées des jeunots sont intéressantes – accompagnés dès le coup d’envoi par le néophyte Moreno. À quelques mois d’un Mondial qu’ils remettront en jeu, les Espagnols se rappellent qu’une nouvelle génération frappe à la porte. Et qu’aucune place dans l’avion n’est assurée. Que du bonus pour Del Bosque.
Par Robin Delorme, à Madrid