- Ligue 2
- 1ere journée – AJ Auxerre/Nîmes
Auxerre à la croisée des chemins
Après une saison 2011-2012 cauchemardesque qui l’a vu être reléguée pour la première fois après 32 ans d’élite, l’AJA semble être destinée à végéter un bon moment en Ligue 2. Pour éviter de connaître le même sort que Lens ou Metz, Jean-Guy Wallemme et ses hommes vont devoir être forts. Vraiment très forts.
Évidemment, ça change ! Après 32 ans passés parmi l’élite du foot français à prendre un malin plaisir à emmerder les puissants, décrocher les places européennes, placer du contre supersonique et former du futur international, l’AJA est rentrée dans le rang. Une issue presque logique au vu des dernières saisons icaunaises. Car s’il y a encore deux saisons, Hengbart et sa bande malmenaient le Real Madrid et s’offraient l’Ajax de Luis Suárez en Ligue des champions, cela fait bien longtemps qu’Auxerre flirte avec l’inévitable. Cette saison, fini donc Bernabéu et ses stars. Terminé également le Vélodrome et ses virages ouverts aux quatre vents. Même le déplacement à François-Coty ne sera pas au calendrier des Bourguignons ! Car c’est bien à Francis Le Basser et à la Vallée du Cher que l’AJA va se trimballer.
Après une saison dernière catastrophique à tous points de vue (retour manqué des anciens dirigeants, limogeage de Laurent Fournier, affaire Chafni, incidents avec les supporters,…), Auxerre a encore la gueule de bois. Et ce cru 2012-2013 s’annonce beaucoup moins goûtu qu’une bonne bouteille de Chablis. Avec des finances qui ont permis un passage in extremis devant la DNCG uniquement grâce au départ de Delvin Ndinga à Monaco, l’AJA n’a pas pu se montrer très active sur le marché des transferts. Pour le moment, Jean-Guy Wallemme, reconduit après l’échec de sa mission sauvetage, n’a vu arriver que Rémy Ebanega et Henry Ndong, deux jeunes défenseurs gabonais, et Terence Makengo, espoir monégasque en quête de temps de jeu. Bien maigre pour compenser la vague de départs (Traoré, Ndinga, Chafni, Berhod, Cissé, Grichting, Oliech, Contout,…) et ceux sans doute à venir de Mandjeck, Hengbart ou Boly.
Al-Jaber dans le staff
Si Guy Roux semble s’être un peu rapproché d’une équipe première sur laquelle il n’avait plus aucune prise, c’est dans le staff qu’il faut noter le vrai renfort de cette intersaison. Du haut de ses 4 Coupes du monde disputées, le Saoudien Sami Al-Jaber est venu faire ses gammes d’entraîneur dans le staff auxerrois. « Je sais ce que représente ce club. Aujourd’hui, il connaît un petit ralentissement avec sa relégation en deuxième division, mais il y a toujours un réel potentiel avec son centre de formation et ses équipes de jeunes qui obtiennent régulièrement de très bons résultats, indique l’ancien attaquant. Ils sont bien conseillés par Guy Roux qui est un grand spécialiste de ces questions. » Une bonne façon pour l’AJA de se faire connaître au Moyen-Orient, avec l’espoir à peine caché que quelques billets arrivent rapidement. Mais en attendant de voir le rêve se réaliser, c’est déjà l’heure de se retrousser les manches pour ne pas végéter en Ligue 2.
Avec Nantes, Le Havre, Lens ou encore Metz, Auxerre a au moins l’exemple concret qu’un nom ne suffit pas dans la jungle de la Ligue 2. Au contraire, avoir à son compteur des matchs de Coupe d’Europe et quelques patronymes qui sentent bon la L1 décuple souvent la motivation des adversaires. Avec Sorin, Coulibaly, Haddad, Kapo (s’il reste) ou encore Le Tallec, l’AJA compte toutefois dans ses rangs quelques valeurs sûres pour ne pas sombrer. Ajoutez à cela des jeunes pousses qui auront enfin leur chance et le cocktail pourrait être détonnant.
Sanogo-Bourgeois, la nouvelle vague
Et si l’AJA veut s’en sortir, la clé se trouvera sans doute dans la réussite ou non de ses jeunes. Car coïncidence ou pas, depuis que le tunnel entre centre de formation et équipe première est bouché, les résultats ne suivent plus. L’occasion est donc trop belle pour ne pas refaire confiance aux pépites du club, d’autant qu’il y en a quelques-unes dans le réservoir. Premier nom qui vient à l’esprit des amateurs de Football Manager : Yaya Sanogo (19 ans). Après un début de saison 2011-2012 prometteur, matérialisé par son premier but en L1, le goleador des équipes de jeunes a une chance inespérée de réaliser enfin une saison pleine et de vraiment lancer sa carrière.
Autre joueur formé au club capable de faire la différence : Maxime Bourgeois. Prêté l’an passé à Châteauroux, le petit attaquant de 21 ans avait réussi à planter neuf pions en championnat, plus deux en Coupe face à… Auxerre ! De quoi faire espérer des supporters qui veulent croire à la remontée immédiate. « Cette Ligue 2 est une Ligue 1 bis, souligne pourtant Jean-Guy Wallemme. Il y a beaucoup de prétendants. Mon premier objectif, c’est de construire un groupe compétitif. Il faudra faire un bon début. Si on trouve un équilibre, on pourra viser plus haut. » Histoire de continuer à emmerder du monde, la spécialité maison.
Par Alexandre Alain