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Aux origines des surnoms des clubs britanniques (2/3)
Les « Reds » de Liverpool, les « Red Devils » de Manchester, les « Spurs » de Tottenham… Les écuries britanniques possèdent leur lot de surnoms, certains plus évidents que d'autres, qui reflètent pourtant tous une partie de leur histoire. Rapide retour dans le passé pour mieux comprendre ces appellations.
Everton : les Toffees
Littéralement surnommés les « Caramels » , les Bleus de Liverpool sont pourtant fièrement attachés à leur sobriquet. Car là encore, il renvoie à un profond aspect culturel et identitaire d’Everton. En effet, pas moins de deux confiseries spécialisées dans la fabrication de caramels étaient implantées près de Goodison Park. L’une d’elles reçut même la permission des dirigeants du club afin de distribuer ses délices en tribunes juste avant le coup d’envoi. Une tradition toujours respectée de nos jours, puisqu’à chaque rencontre à domicile, une jeune supportrice est désignée pour parcourir le stade et distribuer des sucreries aux fans. De vrais durs à cuir, ces Toffees…
Leicester : les Foxes
Entre la ville au centre du Royaume et le renard, il s’agit d’une longue relation. Historiquement, le comté du Leicestershire est celui de la chasse au mammifère roux. Plus dingue encore, en y regardant avec davantage d’attention, certains habitants affirment que les limites territoriales de la région ressemblent à la tête du canidé. Ce n’est pourtant qu’après la seconde Guerre Mondiale que le renard fait son apparition sur le logo du club, donnant définitivement et de façon officielle le surnom de Foxes au clan bleu. Cela tombe bien, depuis 2014, Leicester détient l’un des renards de surface les plus efficaces du championnat en la personne de Leonardo Ulloa. Comme quoi, il n’y a jamais de coïncidences.
Southampton : les Saints
En 1880, Arthur Baron Sole, révérend de l’église St Mary, la plus importante de Southampton, décide de fonder une équipe de football. Le clergé s’empresse de taper dans le cuir et poursuit l’aventure en formant le « St. Mary’s Young Men’s Association F.C » cinq hivers plus tard avant de se renommer simplement le « Southampton St. Mary FC » en 1894, lorsque l’association rejoint la ligue du Centre et Sud-Ouest du pays. Tandis que l’équipe ouvre ses portes à des membres qui ne font pas partie du clergé, le club raccourcit à nouveau son nom pour le simple Southampton FC. Mais son identité foncièrement religieuse ne disparaîtra jamais, et encore aujourd’hui, les Saints souhaitent apporter la Bonne Nouvelle à leurs supporters.
Leeds United : les Peacocks
L’un des palmarès les plus impressionnants du football britannique possède deux hypothèses à propos de son nickname. D’une part, une première analogie entre les couleurs originelles de la liquette du club – bleu/jaune – et le paon – « peacock » dans la langue de Shakespeare – existe, donnant l’idée de cette appellation à quelques supporters. Ensuite, avant l’installation de Leeds sur le terrain d’Elland Road en 1919, le stade s’appelait « The Old Peacock Ground » , un nom en référence au débit de boissons qui se trouve juste en face et où se retrouvent les supporters avant et après chaque rencontre à domicile. Toujours est-il que le club de l’ancienne ville minière se trimbale ce nom d’oiseau depuis près d’un siècle. Malheureusement, enfoncé en Championship, Leeds United ne parvient plus à prendre son envol.
Middlesbrough : les Smoggies
Implantée au Nord-Est de l’Angleterre, la ville de Middlesbrough symbolise à la perfection l’essor de la sidérurgie sur le Vieux Continent. Sauf que cette industrialisation a un coût : une grisaille quasi quotidienne, causée par le rejet des gaz d’usines, dans le ciel déjà grisonnant des côtes du North Yorkshire. Cette particularité a fait que l’équipe créée en 1876 ne pouvait passer à travers. Du coup, les joueurs de Boro se sont rapidement fait surnommer les Smoggies ( « Smog » représentant un épais brouillard de pollution outre-Manche). Une appellation qui leur colle toujours à la peau. À l’image de la pollution, finalement.
Par Eddy Abou Serres