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- Nîmes-Monaco (3-4)
Auteur d’un triplé contre Nîmes Aleksandr Golovin régale
Impliqué sur les quatre buts de Monaco (trois buts, une passe décisive) lors de la victoire spectaculaire à Nîmes (4-3), Aleksandr Golovin a régalé ce dimanche. Étincelant depuis son retour de blessure, le Russe amène incontestablement davantage de talent dans l'équipe déjà imprévisible de Niko Kovač.
Cesc Fàbregas. Wissam Ben Yedder. Kevin Volland. Willem Geubbels. Stevan Jovetić. En matière de talents purs, l’effectif de Monaco semble plutôt bien fourni. Mais en haut de cette longue liste non exhaustive se trouve incontestablement Aleksandr Golovin, et ceux qui ne sont pas convaincus n’ont qu’à se repasser le match totalement dingue opposant Monaco à Nîmes pour le compte de la 24e journée de Ligue 1. Car si certains pensaient passer un dimanche aussi tranquille que calme, le Russe aura su ambiancer leur fin de week-end lors d’une victoire à sept buts à laquelle il est loin d’être étranger.
Au stade des Costières, face à une lanterne rouge qui a finalement donné beaucoup plus de difficultés que prévu à l’ASM, le milieu de terrain a en effet été impliqué sur… les quatre réalisations des siens. Pourtant, il ne pensait pas devoir sortir autant d’exploits pour venir à bout des Crocodiles. Oui, mais voilà : après avoir planté un doublé en l’espace de douze minutes, en se montrant clinique à deux reprises face aux cages sur deux centres de Fodé Ballo-Touré, le meneur de 24 ans a vu l’adversaire revenir à égalité. Alors, le Monsieur a soufflé pendant un quart d’heure durant l’entracte et a récupéré la balle dans le second acte pour faire parler son art : un coup franc astucieux dans les filets de Baptiste Reynet, un service en profondeur décisif pour Volland et le tour était joué. Quatrième, la Principauté a pu enchaîner une septième victoire de rang.
Monaco invaincu avec son Russe
Techniquement parfait et tactiquement au point, Golovin a ainsi confirmé qu’il faisait désormais partie des incontournables du onze de Niko Kovač. Au même titre que le capitaine Ben Yedder, sorti avant l’heure de jeu et vingt ballons touchés seulement (contre 62 pour son partenaire) à Nîmes, voire plus ? Peut-être. Parce que le bonhomme, meilleur dribbleur parmi les Monégasques durant la rencontre et pas mauvais dans les airs comme dans les efforts défensifs, apporte énormément à chaque fois qu’il entre depuis son retour de blessure et confirme dès que son entraîneur le titularise (première présence dans le onze depuis août 2020, sur la pelouse des Crocos).
Déjà auteur d’une réalisation à Lorient début janvier et de deux assists en une seule mi-temps devant l’Olympique de Marseille, l’ancien du CSKA Moscou fluidifie le jeu de sa team lorsqu’il apparaît. Surtout, quelque chose se passe à chaque fois qu’il caresse le cuir, et l’esthète renforce donc le côté imprévisible de sa bande en lui transmettant sa spontanéité. Pas pour rien qu’avec son Russe, l’ASM n’a jamais perdu cette saison et a quasiment toujours gagné (huit succès, en neuf présences).
La recrue phare de l’ère Kovač
S’il doit s’améliorer dans de nombreux domaines (errements défensifs trop réguliers, déconcentration pénalisante parfois combinée à un sentiment de supériorité, gardien actuellement pas assez présent dans les moments de souffrance en la personne de Benjamin Lecomte, trop d’espace dans le dos des arrières…) pour viser plus qu’une qualification en C3, Monaco sait cependant que les exploits de Golovin vont lui rapporter des points. Excité à l’idée de pouvoir compter sur un élément de cette trempe, son coach est d’ailleurs bien conscient du potentiel de son joyau qu’il considère carrément comme une recrue. Et qu’il a qualifié de « fantastique » ou encore de « joueur de classe mondiale. Il délivre des balles décisives délicieuses, je connais sa qualité et c’est aussi pour ça que je lui ai demandé de tirer le coup franc qui nous donne le troisième but » .
« Nous sommes très heureux de l’avoir parmi nous à nouveau, c’est comme l’arrivée d’un nouveau joueur pour nous puisqu’il n’avait joué qu’à deux reprises cette saison. Nous sommes très contents de son retour, je suis sûr qu’il va élever le niveau de jeu de l’équipe, déclarait par exemple le technicien allemand en conférence de presse après la petite raclée infligée à l’OM, qui menait 1-0 à la pause avant que l’entrée de la star ne fasse tout péter.J’en rigolais dans les vestiaires après le match, car je ne sais pas si j’ai déjà fait d’aussi bons choix de remplacement dans ma carrière d’entraîneur ! Il y a toujours un brin de réussite, mais Golovin nous a donné une autre dimension. » Désormais, il n’est plus question de banc. Seulement de savoir dans quelle mesure le corps de la pépite va gérer le rythme et l’enchaînement des matchs. Parce que le talent, ça se paye forcément.
Par Florian Cadu