Auteur d’un doublé face à la Juventus, Giovanni Simeone est intenable avec le Hellas

Il n’y a pas beaucoup d’hommes sur Terre capables de terrasser la Juve en un quart d’heure. Même malade, même actuellement plus proche « d’une équipe de milieu de tableau » dixit son coach Massimiliano Allegri, la Vieille Dame reste un révélateur pour un avant-centre. Ce gros test, Giovanni Simeone ne l’a pas seulement passé avec brio dans le froid du Bentegodi ce samedi : il l’a explosé. Opportunément, d’abord, en se trouvant au bon endroit au bon moment à la suite d’une frappe d’Antonín Barák repoussée par Wojciech Szczęsny. Magiquement, ensuite, à l’entrée de la surface grâce à une frappe nichée dans la lunette du portier bianconero. Le numéro 99 aurait même pu s’offrir un coup du chapeau fou sans une faute de Gianluca Caprari sur Arthur avant la demi-heure de jeu, mais qu’importe : si le Hellas trône dans le top 10 et devant la Juve, avec sept points pris sur neuf possibles en une semaine, c’est en grande partie grâce à « El Cholito ».

[? RESUME VIDEO] ?? #SerieA ⚡️ La Juventus chute à l’Hellas Vérone !? Après la défaite face à Sassuolo, la Vieille Dame s’incline encore ! ? Défaite 2-1 avec un doublé de Giovanni Simeone !https://t.co/MGtI886uLD

— beIN SPORTS (@beinsports_FR) October 30, 2021

Des buts et Rocky Balboa

Un gars « intelligent et humble », voilà les deux qualificatifs choisis par Igor Tudor au sujet de son buteur en marge de cette victoire véronaise. L’ancien adjoint d’Andrea Pirlo à Turin, à la tête du Hellas à la suite du limogeage précoce d’Eusebio Di Francesco, aurait pu également ajouter « talentueux » , car inscrire six buts en une semaine est loin d’être chose aisée. Si Giovanni est resté muet face à l’Udinese en milieu de semaine (1-1), c’est peut-être parce qu’il avait tout donné face à la Lazio en inscrivant purement et simplement le quadruplé de la victoire face à la formation de Maurizio Sarri (4-1). Ce jour-là, toujours à domicile, Simeone a foutu en transe la tifoseria véronaise et a même fait pleurer le magasinier du club grâce à une performance de haute volée.

Pourtant, comme l’intéressé le racontait à la Gazzetta dello Sport, la matinée précédant son festival n’avait pas été idoine : « J’avais mal au dos en me réveillant, j’ai immédiatement demandé à travailler sur la mobilité pour me réactiver. J’ai ensuite fait mes jeux de concentration sur l’ordinateur, puis j’ai regardé un film de Rocky. » Surprenant ? Pas pour Giovanni, qui ne s’enfile pas ce cocktail explosif de Sylvester Stallone juste pour le plaisir des yeux : « C’est un truc que je fais toujours quand j’ai besoin d’un coup de pouce supplémentaire. Il y a une phrase de Rocky à laquelle je pense toujours : « Ce qui compte, c’est pas la force des coups que tu donnes, c’est le nombre de coups que tu encaisses tout en continuant d’avancer. » » Des coups, Simeone fils en a pris quelques-uns dans la ganache avant de crever l’écran au cours du mois d’octobre.

Après la Lazio et la Juve, Naples ?

Au sortir du match face à la Juve, Giovanni Simeone concédait sans claquer des babines : « En ce moment, je me sens bien. J’ai énormément travaillé et je suis content d’avoir trouvé l’équilibre. » Un faux poncif tant le parcours de l’international argentin fut semé d’embûches ces derniers mois aux quatre coins de la Botte. La première saison de Giovanni Simeone est souvent excellente là où il pose ses valises : 12 buts en 35 journées au Genoa en 2016-2017 pour son arrivée en Europe, 14 à la Fiorentina en 2017-2018 ou encore 12 en 2019-2020 à Cagliari. Son départ canon avec le Hellas n’est donc pas une totale surprise. Toutefois, une ombre s’ajoute au tableau : en Sardaigne comme à Florence, Simeone n’est jamais parvenu à confirmer ses premiers mois exaltants pour diverses raisons allant de simples choix du coach à la Covid.

Mais aujourd’hui, Giovanni le jure : il a bossé en parallèle pour que la fête soit infinie. Et qu’il s’impose enfin à 26 ans comme un buteur sûr plus que comme un tueur à gages dont on se débarrasse une fois usé. Pour ce faire, en dehors du terrain, il s’est par exemple mis à la méditation : « Je suis très curieux, je veux me connaître et c’est pourquoi je fais de la méditation.(…)Avant le matin, j’étais nerveux, j’ai travaillé sur cette émotion, et ça s’est bien passé. Quand vous méditez, vous êtes avec vous-même, je vous assure que si quelqu’un a des problèmes, cela peut être utile. » S’il est encore trop tôt pour parler d’une totale renaissance, Simeone continue son bonhomme de chemin. Après la Lazio et la Juve, c’est un autre mastodonte transalpin que défieront le Hellas et Simeone ce dimanche : Naples, leader, dans son antre du Diego Armando Maradona. Mais les Partenopei sont prévenus : Simeone n’a pas peur de se farcir des gros morceaux. Il en raffole.