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Austin. : « Je veux qu’Haaland célèbre avec ma danse »

Propos recueillis par Adel Bentaha
7 minutes

À 23 ans, Austin. entame sa vie de rappeur. Et pour sa nouvelle mixtape, le bonhomme du 20e arrondissement de Paris débarque avec un titre intitulé « Haaland », dont le clip a, évidemment, été tourné à Manchester.

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Avant toute chose : c’est « Austin. » à la française ou « Austin. » comme aux States ?

La version originale c’est « Austin. » en français, parce que c’est une contraction de mon prénom Augustin. Mais mon manager Mitch m’a dit, tu verras, les gens finiront par le prononcer comme en anglais, et c’est le cas.

Donc pour résumer, devant nous on a Austin., 23 ans, rappeur du 20e arrondissement. C’est un bon résumé ?

Bah ouais. Je commence tout juste ma carrière musicale, j’ai déjà sorti deux EP, façon carte de visite. Le premier s’appelle simplement En attendant l’EP, et le suivant, qui officialise tout ça, c’est Reflet. J’y ai aussi consacré mon premier gros clip avec le titre « Potentiel ». Voilà pour ma présentation rapologique.

Les mecs qui dansent avec moi, c’est même pas des danseurs, juste des potes de parkour.

C’est déjà pas mal pour un mec qui n’est pas issu du rap.

Ouais, au départ, je suis professionnel en parkour. C’est un sport dans lequel je me suis investi depuis mes 16-17 ans, et qui m’a vite permis de devenir professionnel. De faire des vidéos, des shows, etc. Mais le rap a toujours été en arrière-plan dans ma tête. J’ai toujours gratté des textes, et j’ai même filmé certains de mes freestyles que je mettais sur les réseaux sociaux. C’était même pas pour avoir des avis, juste pour kiffer.

Mais t’avais des notions musicales avant de te lancer là-dedans ?

Mon père avait son petit groupe de rock et il m’a appris à jouer de la batterie. J’avais 10 ans. J’ai aussi appris à lire les partitions de solfège assez vite, donc j’ai toujours su que je finirais dans ce milieu. Après, je suis tombé amoureux du rap en grandissant, puisque c’est le style qui a marqué ma génération. Même si sur plusieurs sons, on peut entendre des sonorités rock, avec de la batterie ou de la guitare électrique.

Et à quel moment tu décides d’en faire une carrière ?

Grâce à Mitch, mon manager. J’étais dans une école de graphisme, et lui venait y donner des cours. Il s’installait doucement dans le domaine de la com et du design, et souhaitait faire un truc concret autour de ça. En se côtoyant, on en est venus à parler de rap, et il est tombé sur mes freestyles en ligne. De là, tout est parti.

Il y a quelques années, on traitait les joueurs d’écervelés incapables de s’exprimer correctement.

Si on est là aujourd’hui, c’est parce que tu prépares ton premier gros projet : une mixtape – dont le nom n’a pas encore été décidé – incluant le titre « Haaland ».

En vrai, on n’arrêtait pas de me saouler pour ma ressemblance avec Haaland. Blond, les cheveux longs, les traits un peu fins, etc. Au début, je prêtais pas forcément attention, mais j’ai commencé à me prendre au jeu en imitant ses mimiques. Et en construisant le projet, on s’est dit que ce serait quand même marrant qu’en titre principal, on fasse un clin d’œil à ce délire-là. En plus, ça correspondait pile au moment où il venait de signer à City et commençait à enchaîner les buts.

T’as carrément clippé à Manchester.

Il fallait pousser le délire à fond. C’était un son drill, donc on devait se mettre à fond dans l’ambiance. Et pour la drill UK, Manchester est un sacré fief. On a tourné dans la rue, un peu à l’arrache. Pour rendre hommage au parkour, je me souviens être monté sur le toit d’un parking, avec une espèce de canon censé cracher une grosse fumée noire. Le problème, c’est qu’on a attiré deux camions de pompiers, c’était la merde pour leur expliquer qu’on tournait juste un clip !

Tu tapes une petite chorégraphie d’ailleurs. C’est rare de voir les rappeurs assumer leur côté breaker maintenant.

C’est vrai que certains tiennent une image sérieuse, disons. Mais moi, je voulais à tout prix me lâcher sur ce son. En plus du personnage Haaland, il me fallait une signature physique. Et le combo maillot de Manchester City-pas de danse, c’était parfait. Je veux qu’Haaland célèbre l’un de ses buts en faisant ma danse. T’imagines la folie ?

Mais t’y crois ?

Bien sûr. C’est pour ça qu’il faut aller streamer le son les gars ! (Rires.) Le pire, c’est que y a rien de pro là-dedans. J’étais tout crispé au début, et les mecs qui dansent avec moi, c’est même pas des danseurs, juste des potes de parkour.

Au top de sa forme, je pense que Pogba est le meilleur relayeur de ces cinq ou six dernières années.

Au-delà de la ressemblance physique, pourquoi Erling Haaland ?

C’est un performer ! Des mecs comme lui ou Mbappé ont la même mentalité que les rappeurs : ils veulent marquer leur passage par une performance. Dans le rap, c’est pareil. Quand on te donne une instru, surtout en freestyle, tu veux la tabasser et montrer que t’es plus fort qu’elle. Par les lyrics, le vocabulaire, le flow

Pourtant, des joueurs comme Mbappé ou Haaland sont dans l’extrême contrôle hors terrain. L’inverse des rappeurs finalement à qui on demande souvent de se lâcher et d’être à contre-courant.

Moi, je ne pense pas qu’ils soient dans le contrôle. Je pense même que c’est l’inverse. Ils sont tellement forts dans leur domaine qu’ils ont aujourd’hui le choix au niveau communication. Ils choisissent ce qu’ils veulent dire ou non, ce qu’ils vont montrer ou non, parce que leurs performances sur le terrain leur donnent une énorme légitimité. Et puis il faut savoir ce qu’on veut. Il y a quelques années, on traitait les joueurs d’écervelés incapables de s’exprimer correctement. Et maintenant qu’émergent des mecs avec une tête plutôt bien faite, on veut revenir au modèle d’avant…

Et à titre personnel, qui est ton chouchou ?

Bon, les plus anciens m’en voudront sûrement, mais j’ai 23 ans, donc je vais choisir un joueur avec qui j’ai grandi : Paul Pogba. (Rires.) Sincèrement, au top de sa forme, je pense que c’est le meilleur relayeur de ces cinq ou six dernières années. Une qualité de passe comme la sienne, pour casser la ligne et trouver l’ouverture sur jeu long, c’est super rare. Donc ouais, Pogba m’a vraiment fait kiffer. À voir où il en est maintenant, parce que son physique le lâche doucement, mais à son pic, il n’avait pas beaucoup d’équivalents.

Paul Pogba, c’est d’ailleurs un personnage assez spécial, limite rappeur. T’en penses quoi, toi des footballeurs-rappeurs ?

Il faut arrêter avec la crédibilité ou machin pour faire du rap. C’est de la musique, donc un monde ouvert. À partir du moment où le son est bien travaillé, que l’instru pète et que les lyrics suivent, pourquoi faire semblant de ne pas aimer ? Donc ouais, quand je vois les mecs aux Pays-Bas se faire des petits plaisirs de deux ou trois minutes, c’est top !

Généralement, les footballeurs ont un plan de carrière. Et les rappeurs alors ?

C’est plus dur pour les artistes de savoir ce qu’ils feront dans dix ans. La musique ne dépend jamais de toi, mais du public. En football, quand t’es bon, bah tu ne vas faire que progresser en signant dans des clubs toujours plus forts et en gagnant des sélections. Dans la musique, la subjectivité du truc fait que même si tu sors un album te semblant satisfaisant, le public peut ne pas aimer et tu ne progresses jamais. Donc se projeter, c’est dur. Même si certains ont plus ou moins réussi à tenir les objectifs qu’ils s’étaient fixés. Quand t’écoutes des sons ou interviews de Damso ou Ninho, tu vois qu’ils avaient plus ou moins prévu beaucoup de choses.

Donc tu seras où dans dix ans ?

Si on se revoit dans dix ans, je veux que tu m’interviewes sur le Bercy que je viens de remplir et la tournée que je viens de terminer. C’est la salle qui me fait rêver.

 

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