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Aufgang : « Quand Maradona entrait sur le terrain, il était le maître »

Propos recueillis par Matthieu Rostac
7 minutes
Aufgang : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Quand Maradona entrait sur le terrain, il était le maître<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Tel un numéro 10 à l'ancienne, le trio Aufgang s'évertue à ne pas définir les contours de sa musique, entre électronique et classique. Peu étonnant, donc, que l'un des deux pianistes, Rami Khalifé, soit un grand fan de ballon rond. Où l'on parle Olympique de Marseille, football turc, Borussia Dortmund et... Dmitri Chostakovitch.

La pochette de votre dernier album Istiklaliya ressemble à un blason de foot brodé. Pourquoi ce choix ? On voulait créer une image de groupe assez forte. Le coup de la main avec le cœur nous a plu à tous les trois. Ça représentait bien le côté humain de notre musique, qu’il ne fallait pas perdre, même si l’on fait de la musique électronique, de la musique du futur. Et puis ces trois symboles représentaient bien les trois caractères des membres du groupe. Mais non, pas de lien avec le football ! (rires)

Istiklaliya, ça évoque également l’hymne turc İstiklâl Marşı. Branché foot turc ? Je suis d’origine libanaise, donc on cherchait quelque chose qui s’éloignait du français et de l’anglais. On a opté pour un titre arabe avec une valeur symbolique : la rébellion, l’indépendance (Istiklal signifie « indépendance » ). J’adore les ambiances folles des derbys turcs avec Fenerbahçe, Beşiktaş, Galatasaray. Pour être allé en Turquie, j’ai pu voir l’engouement qu’ont les gens pour le foot. Je suis passé à côté du stade BJK Inönü (le stade du Beşiktaş) et tout le monde portait des maillots du club. Les fans, là-bas, ça n’a rien à voir avec la France. Un PSG-OM, ce n’est pas comparable au derby stambouliote. Mais ça fait partie du caractère des Turcs : des gens qui ont le sang chaud… C’est un peu comme l’Argentine, quoi ! Le sang chaud, la ferveur. Pareil pour le Liban. On est un tout petit pays de foot, mais on a failli se qualifier pour la prochaine Coupe du monde. Malheureusement, on a fini dernier du groupe (groupe 1 du 4e tour des éliminatoires de la zone Asie). J’avais assisté au match Liban-Corée du Sud et on les avait battus (2-1 le 15 novembre 2011 dans le groupe B du 3e tour des éliminatoires de la zone Asie). La Corée du Sud qui est quand même une grande nation du football asiatique, bien classée au classement FIFA. C’était la folie, le plus beau jour de ma vie ! Mais je suis avant tout le championnat français.

Par championnat français, il faut comprendre l’Olympique de Marseille, c’est ça ?Pour moi, oui ! (rires) C’est un peu bête, mais Marseille, ça me rappelle le Liban. La ville du Sud, la ville méditerranéenne. Quand je suis arrivé en France, je me suis tout de suite identifié à cette ville, à ses gens, à son stade Vélodrome, à sa passion. C’est un truc inégalable en France. Même l’Olympique lyonnais qui a régné pendant des années sur le championnat de France n’a jamais connu l’engouement de Marseille. Et même si les jeunes générations vont sans doute choisir le PSG pour l’équipe qu’ils sont en train de se construire, jusqu’à présent, le club le plus populaire de France, c’est Marseille. Je n’ai jamais vécu à Marseille, mais je suis arrivé à la grande époque, celle de la finale de Bari, de la finale de Munich. Et je n’ai jamais lâché depuis. Jamais jamais !

Si tu devais choisir un seul joueur de l’OM actuel…Un seul joueur ?! C’est compliqué… Je dirais André Ayew. C’est un super joueur qui se donne à fond à tous les matchs. Bon, il y a toujours du déchet dans son jeu, mais il est souvent décisif. C’est vraiment un battant. Avec une bonne technique, en plus. J’aime beaucoup Mathieu Valbuena, aussi. Pour sa régularité et pour sa fidélité. Il aurait pu signer dans un autre club cette saison et non, il est resté. Ça fait plaisir de voir des joueurs avec des valeurs. C’est un beau symbole. Tu vois, lors du dernier Clásico, c’était édifiant de voir les joueurs de l’OM marcher sur le terrain alors qu’ils ont le contrôle du match et qu’ils mènent 1-0. En voyant comme ils lâchaient ce match, j’étais dépité. Les joueurs sont trop frileux, friables. Ça ressemble pas à Marseille. Et c’est toujours les mêmes qui se donnent à fond : Ayew et Valbuena. Les autres pourraient beaucoup mieux faire. Mais c’est une équipe à fort potentiel. Il leur faut encore deux, trois ans pour évoluer. C’est une équipe très jeune, faut pas l’oublier. Faut leur laisser le temps de grandir.

En parlant de bons joueurs, l’un de vos titres s’intitule Diego Maradona. Pourquoi ? Parce que Maradona avait failli signer à l’OM en 1991 sous l’ère Tapie ! (rires) Plus sérieusement, c’est parce que Maradona, c’est l’icône du football, un joueur extraordinaire qui a créé un mythe au-delà du foot. Il était libre. De ses choix, de sa façon de jouer. Quand il entrait sur le terrain, il était le maître. Il n’avait pas cette vie rangée, propre. Il était hors des cases.

En musique, ça se retranscrit comment ?Ce n’est pas un morceau linéaire, avec un thème et une cellule qui tourne. C’est un morceau qui change beaucoup : il y a sept, huit étapes dedans. Ça représente bien la vie chamboulée de Maradona. Il a eu des hauts et des bas. Il a une vie riche, en tout cas. Et c’est un morceau assez riche, assez complexe, avec plein de péripéties qui arrivent.

Ça fait plusieurs années que vous êtes signés chez InFiné et vous avez pas l’air de vouloir bouger. Alors, plutôt Ryan Giggs, Éric Sikora ou Francesco Totti ?Mathieu Valbuena ! (rires) Là, je vais répondre comme un footballeur mais « on ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait » . On a signé avec InFiné, on respecte le contrat. Tant qu’on est chez eux avec un contrat qui court, on restera.

D’ailleurs, Agoria, qui a fondé le label, est fan de l’OL, je crois ?Il a quitté InFiné, mais oui, c’est un gros supporter de l’Olympique lyonnais. On n’est pas vraiment potes par rapport à ça. (rires) Je l’ai vu il y a deux semaines et je l’ai un peu chambré parce que Lyon, c’est la misère en ce moment. Lui était un peu énervé avec la politique du club, notamment l’affaire Gomis, pourquoi Lisandro était parti, les résultats catastrophiques en championnat, etc. Moi, j’évoquais le fait qu’on avait perdu quelques matchs qu’on n’aurait pas dû perdre. Mais je pense que la politique de l’OM est basée sur le long terme. Il faut être patient. Les résultats ne vont pas arriver tout de suite. S’ils maintiennent cette politique-là, « à la Dortmund » , il peut y avoir de très bonnes choses à l’avenir.

C’est sexy, Dortmund !Évidemment. Ils me font beaucoup penser à l’OM, de par leur public, le fait qu’ils aient beaucoup de jeunes, pas énormément de stars. Mais Dortmund, c’est une équipe redoutable. Pour les avoir vus jouer contre nous lors du dernier match de Ligue des champions, j’étais assez impressionné. Par la technique, la vivacité de leur jeu. En trois passes, ils arrivent au but. Ça se voit qu’ils jouent ensemble depuis beaucoup d’années. C’est un savant mélange entre la maturité et les jeunes. Ça fonctionne bien et je les vois encore une fois aller très loin cette année. C’est une belle histoire. On peut faire une équipe très compétitive sans avoir les moyens du Real Madrid ou du FC Barcelone. Je me rappelle qu’il y a trois ans, on les avait battus 3-0 au Vélodrome et 3-2 chez eux. C’était fondamentalement les mêmes joueurs. Le chemin parcouru est énorme. Donc pourquoi l’OM n’arriverait pas à faire la même chose ?

Vous qui venez de formation « classique » , c’est sans doute cliché, mais j’ai du mal à imaginer qu’on y parle foot. C’est le cas ou pas ?C’est pas forcément un cliché. Les mecs qui font du classique sont pas très branchés sport, en général. Mais certains adorent, j’en suis la preuve ! On reste un minorité, ceci dit. Le plus bel exemple, ça reste le compositeur russe Dmitri Chostakovitch. Un grand supporter du Zénith Saint-Pétersbourg. Il y a même des photos de lui au stade, c’est très marrant à voir. Mon batteur, Aymeric, est fan du Red Star, mais ne va plus au stade depuis la période La Courneuve (en 1998). En plus, son genou est foutu, donc on joue surtout à FIFA sur la Playstation ensemble. Son père était recruteur pour le club à l’époque. Un grand ami de Dominique Rocheteau, d’ailleurs. Quand j’avais 16, 17 ans, Aymeric me dit : « Il y a Rocheteau chez moi ! » Ouais, c’est ça, ouais… Je débarque chez lui et là, Rocheteau en train de manger avec son père. J’ai halluciné. J’ai rien pu dire, je suis resté bouche bée.

17 Octobre : Concert de Aufgang + Popof + Emancipator à La Cigale dans le cadre du Festival MaMa Event Ellenroutir – EP sorti le 14 Octobre chez InFiné Records Facebook de Aufgang

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Propos recueillis par Matthieu Rostac

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