- Allemagne
- Borussia Dortmund
Aubam’, l’heure des adieux ?
Écarté du groupe par Peter Stöger en raison de problèmes disciplinaires, Pierre-Emerick Aubameyang a vécu de loin le piteux match nul arraché par son équipe face à Wolfsburg (0-0) ce dimanche. Devenu coutumier du fait, le Gabonnais est-il encore concerné par la crise non résolue que traverse son équipe ? Ou serait-il temps d'aller régaler un autre club de sa finition magique ?
« Ça commence à bien faire » , « En plus ce n’est pas comme si c’était la première fois » , « On s’en fout, maintenant on a Isak ! » Florilège de réactions des supporters du BvB sur Twitter, après que le club de la Ruhr a communiqué la décision de Peter Stöger de ne pas aligner Pierre-Emerick Aubameyang sur la feuille du match contre Wolfsburg en raison de problèmes disciplinaires. Ce samedi, le Gabonais ne se serait pas rendu à une importante réunion de l’équipe. Pour sa défense, il l’aurait tout simplement « oubliée » , comme le rapportait Peter Stöger sur les antennes de Sky.
.@Aubameyang7 steht aus disziplinarischen Gründen nicht im Kader. #bvbwob pic.twitter.com/bPED0Oh20A
— Borussia Dortmund (@BVB) 14 janvier 2018
Une conception douteuse du professionnalisme
Pourtant, Aubam’ n’en est pas à son coup d’essai. Pire encore, il a réussi à subir le même sort avec les deux prédécesseurs de Stöger. Après être parti faire la fête avec des amis à Milan, Thomas Tuchel l’avait écarté du groupe avant une rencontre de Ligue des champions face au Sporting Portugal. Et il y a quelques mois, sous Peter Bosz, il était arrivé avec une demi-heure de retard à l’entraînement après avoir tourné une vidéo sans autorisation au sein des installations du BvB. Pire encore, on le voyait en compagnie du freestyler Séan Garnier, qui affichait les couleurs de sponsors rivaux : Adidas, mais surtout Red Bull, le mécène du détesté RB Leipzig.
Au mois de décembre, au moment de remplacer le technicien néerlandais, Peter Stöger était donc prévenu qu’il allait devoir faire face à une forte tête. Mais l’Autrichien la joue diplomate et déclare qu’il va tenter de réinsuffler l’esprit d’équipe à un noyau en proie au doute après un départ canon en championnat suivi d’une chute au classement qui a rétrogradé les Schwarzgelben à la quatrième place. Si l’incendie n’a pas encore ravagé toute la maison, le stage hivernal effectué à Marbella est l’occasion idéale de souder les liens. Mais là encore, Pierre-Emerick Aubameyang se fait remarquer en incrustant son père et ses deux frères dans l’hôtel où séjourne le BvB. Question efforts, on repassera.
L’indispensable enfant terrible
S’il ne bénéficie pas d’un totem d’immunité, force est de constater qu’Aubameyang est malgré tout indispensable à la bonne marche de son équipe sur le terrain. Le piteux 0-0 obtenu ce dimanche face à Wolfsburg en est une preuve, bien que l’indéniable bonne performance d’Alexander Isak fasse peser la menace d’un véritable concurrent au poste de finisseur. De même, ses treize pions en quinze rencontres en font toujours le dauphin de Robert Lewandowski (quinze réalisations) au classement des buteurs. Mais si l’on gagne des matchs en marquant des buts, le football n’en reste pas moins un sport d’équipe, et au petit jeu de la star capricieuse, PEA a fini par en agacer plus d’un, surtout dans un pays comme l’Allemagne, où la mentalité globale fait primer le collectif sur tout le reste.
« Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas rancunier. Il peut regagner sa place dès la semaine prochaine » , concluait Peter Stöger au micro de Sky, avant d’ajouter qu’il n’était pas à même de « juger » si son goleador était susceptible d’aller voir ailleurs. De quoi donner à Aubameyang – dont la valeur marchande est estimée à 65 millions d’euros – l’occasion de faire amende honorable. Mais le veut-il seulement ? Et le public, voudra-t-il de lui indéfiniment ?
Par Julien Duez