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Au fait, comment joue-t-on avec Zlatan ?

Markus Kaufmann
Au fait, comment joue-t-on avec Zlatan ?

Zlatan Ibrahimović rejoint donc l’effectif du PSG d’Ancelotti. Le PSG avait besoin d’un grand attaquant, le voilà. Sauf que Ibracadabra n’est ni un 9 à la Higuaín, ni un goleador à la Cavani, ni un bouffeur d’espaces à la Pato. Alors, comment fait-on pour utiliser au mieux le Suédois ?

Oui, on peut jouer « avec » Zlatan

Au début de sa carrière, Zlatan est un joueur difficile à décrire : parfois ailier de débordement, parfois deuxième attaquant, très rarement avant-centre, Ibra brille plus par ses virgules et ses ailes de pigeon que par l’efficacité de ses mouvements dans la surface. Et ses stats sont loin d’être affolantes : 0,4 buts marqués en moyenne à Malmö, 0,44 à l’Ajax (même Marko Pantelić a fait mieux) et seulement 0,28 à la Juventus, où il joue d’ailleurs très loin du but lors de sa deuxième saison. Zlatan connaît des problèmes de vestiaire à l’Ajax et est considéré par beaucoup comme un joueur égoïste qui gâche. En fait, le monde a connu deux Zlatan : un avant et un après 2008. Entre février et mai 2008, le suédois est blessé et rate le sprint de la saison de Serie A, tandis que son Inter voit son avance sur la Roma fondre… Finalement, il débarque à l’heure de jeu de la dernière journée à Parme, plante un doublé et soulève le Scudetto, tel un héros. Il arrive également dans de mauvaises conditions à l’Euro, mais quelque chose change. Et l’arrivée de Mourinho n’est pas étrangère à cette progression.

Depuis, Zlatan a une moyenne bien plus intéressante de 0,62 buts par match. Le natif de la région de Scanie est devenu plus fort physiquement (récemment comparé athlétiquement et génétiquement à Usain Bolt par Paul Belsom, physiologiste de la sélection suédoise) et ne se blesse plus. Surtout, il est plus régulier, plus buteur, plus passeur, plus leader. Meilleur, quoi. Il a mûri. Depuis son départ de la Juve, le Suédois a marqué 144 buts et délivré 72 assists. Égoïste, vraiment ? Ibra est devenu un joueur collectif hors-pair, dont la variété des passes et l’intelligence de jeu devraient en étonner plus d’un en France. D’ailleurs, il n’est pas rare de le voir redescendre pour construire l’action en profondeur. Lavezzi, Ménez et Pastore, qui n’hésitent jamais à prendre une défense dans le dos, vont se régaler. Si Zlatan parle six langues, il n’en parle aucune mieux que son football. Mais à l’Inter et au Milan, il parlait surtout le 4-4-2. Un problème pour le sapin de Noël d’Ancelotti ?

La question du 4-4-2

Enfin, parler de 4-4-2, c’est pour la forme. En vérité, il s’agissait plutôt d’un bon vieux « 4-3-1-ZLATAN-assistant de Zlatan » . À l’Inter et au Milan, durant cinq saisons lors desquelles il remporte quatre Scudetti et trois titres de Capocannoniere, son rôle est plus ou moins le même. Un système, un pseudo-trequartista, deux attaquants, lui et un autre. À l’Inter, Crespo, Cruz et Adriano ont tourné. Au Milan, c’était Robinho, Pato et Cassano. Dans les deux cas, Zlatan est la force dominante de l’attaque, l’unique véritable point de référence. On ne contourne pas Zlatan. On ne lui refuse pas le ballon. À Milan, il y eut d’ailleurs un « cas Pato » : avec Zlatan à ses côtés, Pato marque deux fois moins et aurait connu des crises d’angoisse en écoutant la chanson Who’s da man *. Mais si Pato souffre, ce n’est pas le cas du collectif milanais. En sélection, si Erik Hamrén parlait de 4-2-3-1 et de poste de « numéro 10 » en juin, la Suède a finalement bien joué dans un 4-4-1-1 déguisé, avec Zlatan en retrait d’un attaquant chargé du sale boulot.

Au PSG, d’après le mercato, les habitudes d’Ancelotti et son 4-3-3, voir Zlatan évoluer comme il l’a toujours fait est improbable, mais pas impossible. Des potentiels numéros 10, Paris en a une poignée avec Pastore, Bodmer, Verratti, Lavezzi ou même Ménez. Et aux côtés de Zlatan, Hoarau a tout pour correspondre au rôle de deuxième attaquant. Suffisamment besogneux et discret, bon en remise, on peut même croire qu’Ancelotti y a déjà pensé. Pourquoi pas ? Lavezzi ou Ménez sauraient également parfaitement tourner autour du Suédois dans un système à deux attaquants. Mais si Zlatan adore se faire servir par un lieutenant fidèle, que ce soit subtilement par Cassano ou alors en force par Cruz, cela ne veut pas dire qu’il est incompatible avec un système à une pointe.

Le 4-5-ZLATAN, tout simplement

Aussi bien à l’Inter qu’au Milan, Zlatan a connu des périodes où les effectifs manquaient cruellement de création. Stanković s’adaptait pour jouer trequartista, Sneijder est arrivé juste après son départ, et le Milan attend toujours son nouveau Kaká. En gros, Zlatan est un Gargantua qui n’a jamais mangé à sa faim. Et Paris a de quoi le nourrir. En fait, à part au Barça, jamais Ibrahimović n’a eu un tel casting pour jouer derrière lui. Lavezzi, Pastore, Ménez, Nene, Bodmer, cela fait beaucoup de créateurs pour un seul homme. C’est du moins ce que s’imaginent les Suédois. Sportbladet, dans un article intitulé Voici ta nouvelle équipe, Zlatan paru dans son édition en ligne, parle d’ « un rôle de striker devant Lavezzi, Pastore et Ménez » dans un 4-2-3-1 nourri par la paire Bodmer-Motta.

Lors de son passage au Barça, sur les premiers matchs, Zlatan avait Pedro à gauche et Messi à droite et le Suédois se régalait, marquant lors des cinq premières journées de Liga, décidant du sort d’un Clásico et affichant des stats impressionnantes à ses débuts. À l’Inter, le projet initial de Mourinho était de reprendre son 4-3-3 de Chelsea, avec Mancini et Quaresma. Et Zlatan marquait but sur but. Étant donné qu’Ibra est le seul Parisien dont le métier est de jouer en pointe, la question porterait alors sur la distribution des tâches au milieu de terrain. Il s’agirait de varier entre un système à trois milieux et deux ailiers, et un autre à deux milieux centraux, deux ailiers et un 10. Peu importe, le plus important sera de servir Zlatan et de lui proposer des solutions, sans besoin de changer le système de Carletto. Avec les habituelles permutations de Ménez, Pastore et Nene, il se pourrait que le géant suédois s’amuse vraiment à Paris. Peut-être même plus qu’il ne l’a jamais fait.

* Tube de l’été 2006 en Suède, dont le refrain est : Ingen kickar fotboll som han, Zlatan, jag säger Zlatan… (en VF : « Personne ne sait jouer au football comme lui, Zlatan, je dis Zlatan… » ) À visiter :

Le site Faute Tactique

Le blog Faute Tactique sur SoFoot.com

Dans cet article :
Le Milan remporte le Derby face à l'Inter dans le money-time
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Markus Kaufmann

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