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ACTU MERCATO

Au-delà du mercato : qu’est-ce qu’Al-Ittihad ?

Par Amaury Gonçalves

En accélérant les moyens mis en œuvre pour que son championnat devienne une référence mondiale, l’Arabie saoudite a braqué les projecteurs sur ses clubs. Des clubs avec, pour certains, une histoire presque centenaire. Deuxième volet de notre série consacrée à l’histoire des clubs saoudiens, avec le populaire Al-Ittihad.

JEDDAH, SAUDI ARABIA - JUNE 08: A ceremony is held for the French football player Karim Benzema at King Abdullah Stadium on June 08, 2023 in Jeddah, Saudi Arabia. 35 year-old French soccer star, Karim Benzema holds a jersey of Al-Ittihad, a Saudi Arabian soccer team in Jeddah. Benzema left Real Madrid and signed a 3 year contract with Al-Ittihad.
JEDDAH, SAUDI ARABIA - JUNE 08: A ceremony is held for the French football player Karim Benzema at King Abdullah Stadium on June 08, 2023 in Jeddah, Saudi Arabia. 35 year-old French soccer star, Karim Benzema holds a jersey of Al-Ittihad, a Saudi Arabian soccer team in Jeddah. Benzema left Real Madrid and signed a 3 year contract with Al-Ittihad. Photo by Icon sport

L’ADN : l’union insécable du plus vieux club saoudien

Au début du XXe siècle, le football débarque à Djeddah par l’intermédiaire de marchands et pèlerins étrangers. À force de voir ces joueurs venus d’ailleurs ne restant que temporairement à Djeddah, des fans locaux de football se décident, en 1927, à créer leur propre club destiné à pratiquer ce sport encore marginal en Arabie saoudite. Leur but est d’avoir une équipe sédentaire, qui puisse divertir la jeunesse du port local sans exclure qui que ce soit. Pour cela, ils décident de nommer le club Al-Ittihad (« L’Union »). Les Doyens, comme ils se sont surnommés, élargissent leur base de supporters au point d’en faire la plus grande d’Arabie saoudite. Ils sont aujourd’hui fiers de soutenir le plus vieux club du pays. Une fierté affichée jusqu’à l’emblème du club, prenant la forme d’un grand 1.

Avec Al-Nassr et derrière Al-Hilal, Al-Ittihad, avec ses neuf titres de champion d’Arabie saoudite, est l’un des plus grands clubs du pays. Malgré 30 ans d’ancienneté de plus que ses principaux rivaux, le club n’a véritablement explosé qu’à partir des années 1990, réalisant un triplé national historique en 1997. L’année dernière et après quatorze années de disette, les Doyens remportaient une nouvelle fois la Saudi Pro League. Au niveau international, Al-Ittihad a un accomplissement majeur de son histoire à faire valoir : deux Ligues des champions d’Asie remportées coup sur coup en 2004 et 2005. Un exploit réalisé par seulement trois clubs dans l’histoire. Son plus beau trophée n’est cependant pas enfermé dans une armoire, mais vit à l’air libre dans les travées pleines à craquer du stade du roi Abdallah. Ce trophée, ce sont les plus de 60 000 fans unionistes qui s’y pressent, chaque fin de semaine, pour y déployer d’immenses tifos plus beaux les uns que les autres en illuminant les tribunes de noir et de jaune.


Côté ville : l’union sacrée de Djeddah et Al-Ittihad

Située au sud de l’Arabie saoudite et se jetant dans la mer Rouge, la mégapole portuaire de Djeddah est la porte d’entrée des lieux saints de La Mecque. Lui offrant un caractère religieux particulier (et non négligeable pour certains joueurs musulmans), cela fait aussi d’elle une ville cosmopolite, habituée à accueillir des pèlerins issus de tous les horizons. En résonance avec sa ville, Al-Ittihad accueille parmi ses supporters de nombreux étrangers, faisant de lui le club saoudien le plus supporté à l’étranger, que ce soit dans les autres pays de la péninsule Arabique ou en Afrique de l’Est. À Djeddah, Al-Ittihad domine, mais doit partager la gloire avec Al-Ahli, avec qui les derbys électrisent la ville pendant des jours entiers. Les principaux rivaux des Doyens résident néanmoins dans la capitale, faisant écho aux antagonismes opposant Djeddah à Riyad. La cosmopolite ouverte et populaire d’un côté des montagnes du Hedjaz, la traditionnelle plus conservatrice et élitiste de l’autre. Héritant de cette histoire sociale et de celle qu’Al-Ittihad s’est créée, le club est devenu une famille réunissant toutes les classes sociales saoudiennes, mais surtout les plus modestes. Différentes strates sociales qui se liguent chaque semaine pour encourager leurs Doyens face aux clubs riyadiens d’Al-Shabab, d’Al-Nassr et surtout d’Al-Hilal, avec qui se joue le Saudi El Clasico.


Héros d’antan : l’incontestable Mohammed Noor

Quand la star brésilienne Bebeto signe à Al-Ittihad en 2002, l’évènement est d’ampleur en Arabie saoudite. Ce « cadeau aux supporters » offert par le président de l’époque ne s’illustre que très peu à Djeddah (5 matchs disputés), malgré son contrat d’1,5 million de dollars pour un an. Quand on parle de héros d’antan à Al-Ittihad, on pense surtout à Mohammed Noor, natif de Djeddah d’origine nigériane. En plus de vingt ans passés au club, il y a tout raflé, et particulièrement quatre championnats et les deux titres asiatiques des Doyens. La personnalité et la qualité de passe exceptionnelle de ce milieu de terrain laissent encore rêveurs les fans unionistes. Ils sont d’ailleurs loin d’être les seuls à reconnaître la qualité de celui qui fut élu joueur arabe de la décennie 2000 par la chaîne de télé émiratie MBC.


L’avis de : Rashad Al-Shehri, supporter du club

« Il y a un véritable esprit familial dans le club, que ce soit chez les supporters ou chez les joueurs. Chacun est ami avec chacun. Al-Ittihad favorise un environnement sans classe et sans favoritisme. On meurt et on vit pour le club. Certains s’évanouissent pendant les matchs. Quand on perd, beaucoup se coupent de la vie réelle et ne vont même pas au travail le lendemain ! On est des fanatiques. »


Quelle équipe pour Al-Ittihad en 2023-2024 ?

Bien décidés à conserver leur titre de champion, les Unionistes réalisent un mercato retentissant. Après avoir recruté les stars françaises Karim Benzema et N’Golo Kanté, Al-Ittihad a surpris son monde en officialisant la signature de Jota. Depuis deux ans, l’ailier portugais de 24 ans cassait la baraque au Celtic et semblait être promis à la Premier League. Mais comme Benzema et Kanté, il n’a pas pu résister au salaire astronomique proposé par le club de Djeddah – un salaire douze fois supérieur à celui perçu à Glasgow. Plusieurs autres joueurs étrangers devraient continuer d’évoluer sous les ordres de Nuno Espírito Santo en 2023-2024, à l’image du gardien brésilien Marcelo Grohe ou de son populaire compatriote Romarinho, qui fait aujourd’hui partie des murs du club. Mais contrairement au rival d’Al-Hilal, Al-Ittihad ne possède pas dans ses rangs de grandes références locales dans son effectif, si ce n’est l’ailier international Abdulrahman Al-Oboud qui pourrait former un tandem avec Jota si la piste Son Heung-min n’aboutit pas. La principale mission des Doyens est désormais de recruter un défenseur central, surtout depuis la grosse blessure du taulier égyptien Ahmed Hegazy. Plusieurs noms ronflants sont évoqués, tels que ceux de Romain Saïss et surtout Sergio Ramos.

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