- C1
- 8es
- Liverpool-PSG (0-1, 1-4 TAB)
Au Camp des Loges, les jeunes vibrent pour le PSG
Au lendemain de la qualification héroïque du PSG face à Liverpool, un doux parfum d’euphorie flottait ce mercredi dans toute la région parisienne. Reportage au Camp des Loges (Yvelines) où, en ce jour des enfants, les yeux des petits comme des grands brillaient encore de mille feux.

Quelques années en arrière, c’est une horde de caméras et une bonne flopée de supporters qui aurait certainement envahi les alentours du complexe sportif de Saint-Germain-en-Laye, dans l’Ouest parisien, afin d’accueillir le retour des héros pour leur décrassage, au lendemain de l’un des plus beaux exploits européens du PSG. En ce mercredi 12 mars, le jour d’après, le calme règne le long de l’avenue Kennedy, et pour cause : le groupe professionnel du club de la capitale et son académie de jeunes (de 13 à 19 ans) ont plié les voiles à l’été 2023 pour rejoindre Poissy et son Campus pharaonique, laissant le Camp des Loges aux mains des rugbymen du Stade français. Si le calme est apparent à l’extérieur, c’est pourtant l’effervescence à l’intérieur du complexe multisport, où les entraînements de jeunes battent leur plein ce mercredi, traditionnelle journée des enfants. Terrains de football bien sûr, mais aussi de rugby, hockey sur gazon, tennis et padel sont remplis de jeunes sportifs qui, plus qu’à l’ordinaire, n’ont pas hésité aujourd’hui à dégainer leur maillot du club de la capitale, encore galvanisés par l’exploit d’Anfield la veille.
Mardi, tout est permis
Sur les terrains synthétiques de football, où la formation PSG continue son activité pour les équipes de jeunes jusqu’à 11-12 ans, les jeunes U8 répètent leurs gammes, vêtus de la tunique rouge et bleu intégrale. Derrière les grillages, pas besoin de trop s’immiscer pour comprendre la nature des discussions des parents. « Apparemment, Barcola était hors jeu », entend-on. « Finalement, y a quand même une justice », lui rétorque-t-on, tandis qu’un garçon s’essaye à une célébration « cold » façon Désiré Doué après avoir propulsé le ballon entre deux arbres. Le déroulé du match le plus long de l’histoire du PSG en C1, « ne comptez pas sur les U8 pour vous en parler », nous prévient un papa accoudé à la barrière : « La majorité des petits étaient couchés depuis longtemps. Le mien par exemple, il n’a vu le résultat qu’à son réveil : je vous raconte pas le smile qu’il avait… »
Le match aller, je ne l’ai pas vu, car j’avais école le lendemain. Mais hier, j’avais l’autorisation de mes parents, c’était incroyable : le plus beau match de ma vie.
Le papa en question n’est autre qu’Alexandre Letellier, gardien du PSG jusqu’à l’année dernière, venu assister à la fin de l’entraînement de son fils Sacha, 8 ans. L’occasion d’évoquer avec lui le match brillant de son ex-collègue italien : « Gigio a fait fermer des bouches, comme on dit. Beaucoup critiquent sans comprendre les spécificités du poste, mais lui, il reste fidèle à son travail et ne parle pas. Hier, il a été grandiose. Il a su rassurer sa défense dans les airs, et puis bien sûr les tirs au but. […] C’est un immense gardien, il l’a encore prouvé hier dans un match décisif. Le résultat est largement mérité : sur les quatre mi-temps, Paris en domine trois… »

À mesure que l’on s’enfonce dans les allées du complexe, la taille des jeunes apprentis footballeurs s’élève autant que leur éveil aux exploits de leurs aînés. Après ramassage des plots, c’est l’occasion de prendre la température auprès des jeunes U10 qui mangent, dorment et vivent PSG. Si Djibril, 9 ans, concède ne pas avoir pu voir le match, mais a « regardé tout le résumé ce matin sur YouTube », son compère Sadio n’en a pas raté une miette : « Le match aller, je ne l’ai pas vu, car j’avais école le lendemain. Mais hier, j’avais l’autorisation de mes parents, c’était incroyable : le plus beau match de ma vie. » Mêmes trémolos dans la voix pour Maël, gardien de but, malgré la défaite des siens face aux U10 de Villejuif quelques minutes plus tôt : « C’était mon anniversaire hier et la victoire du PSG, c’était mon plus beau cadeau. J’avoue, j’avais un peu sommeil pendant les prolong’, mais je ne voulais pas aller dormir. Et puis, j’étais grave confiant pour les penaltys. » La perspective du mercredi sans école pour la plupart des enfants du 78 semble avoir poussé les parents à plus de tolérance sur l’heure du coucher, l’affrontement franco-anglais ayant maintenu en éveil enfants comme adultes jusqu’aux alentours de minuit.
Stress et paillettes
Si plusieurs enfants n’ont regardé le résumé de la rencontre qu’au réveil, c’est plus par besoin de sommeil que par un prétendu désintérêt de la jeune génération pour le foot traditionnel. Camille, hockeyeur de 13 ans, concède toutefois avoir vécu la fin de match d’une manière pas banale : « J’étais trop stressé pour les pénos, je suis allé m’enfermer aux toilettes. Je n’ai pas vu les tirs au but, j’ai préféré suivre le live d’un youtubeur sur les réseaux sociaux. » Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse, et à ce jeu-là, c’est Ousmane Dembélé qui semble en donner le plus à tous ces jeunes supporters, au vu des nombreux flocages du numéro 10 parisien parcourant les allées.
J’étais trop stressé pour les pénos, je suis allé m’enfermer aux toilettes. Je n’ai pas vu les tirs au but, j’ai préféré suivre le live d’un youtubeur sur les réseaux sociaux.
« Dembouz j’adore, mais j’aime aussi beaucoup Vitinha et Zaïre-Emery, nous avoue Léon, 12 ans et lui aussi joueur de hockey, dont les terrains synthétiques jouxtent ceux de leurs homologues footballeurs. De toute façon, j’étais confiant avant le match retour, t’as vu comment on les a dominés la semaine dernière ? » De manière générale, la confiance semblait de mise avant la rencontre pour toute cette jeunesse parisienne, connaisseuse du sport et de sa prétendue logique implacable. « 26 tirs à 1 au match aller, bien sûr qu’on allait se qualifier ! », lance à ce titre un jeune joueur de padel au sortir de son match, maillot de Marquinhos sur le dos. Confiants, les jeunes Franciliens le sont aussi au moment d’évoquer Aston Villa, futur adversaire des Parisiens en quarts de finale de la Ligue des champions : si tout néanmoins incite à la prudence avec ce PSG-là, ses supporters, petits ou grands, ont bien mérité de profiter pleinement de cette qualification historique… et garder pour toujours, certainement, le souvenir d’une nuit de folie.
Valentin Rongier affiche l’état d’esprit conquérant des Marseillais avant le ClassiquePar François Goyet, à Saint-Germain-en-Laye
Tous propos recueillis par FG