- Ligue des champions
- 4e journée
- Gr.A
- Real Madrid/PSG (1-0)
Au Bernabéu, le PSG battu par la chance
Ultra-dominatrice face au Real Madrid, l'équipe parisienne repart pourtant la queue entre les jambes. Un revers (1-0) qui doit autant à la maladresse des hommes de Laurent Blanc qu'à la chance insolente des Madridistas.
Real Madrid 1-0 Paris Saint-Germain
But : Nacho (34e) pour les Merengues
Certains la nomment « la chance des grands » . D’autres appellent ça : « être cocu » . Les supporters parisiens, venus en nombre dans une antre madridista un iota provocatrice – rappelant par un tifo que la Ville Lumière renvoie irrémédiablement au premier sacre européen de Di Stéfano et consorts -, ont leur définition coincée en travers de la gorge. Surclasser le Real Madrid, aussi bien dans le jeu qu’en matière d’occasions, ne suffit pas pour le battre. Le PSG l’a appris à ses dépens, comme un grand qu’il aspire à devenir. Car la différence du tableau d’affichage se veut le parfait opposé de l’écart de niveau de jeu entre ces deux poids lourds du football continental. Auteurs d’une première mi-temps ébouriffante, que ce soit dans l’animation ou la qualité technique, les hommes de Laurent Blanc peuvent amèrement regretter leur manque d’adresse face aux cages défendues par Keylor Navas. Et la cagade de Kevin Trapp, offrande pour le si chanceux Nacho. Arithmétiquement, le Real s’offre pourtant la première place du groupe A grâce à ce qui restera comme l’un des plus beaux hold-up auxquels ait assisté le Santiago Bernabéu.
Ball-Trapp
Attendu il y a deux semaines, le choc des philosophies montre le bout de son nez au Santiago Bernabéu. Un début de match rythmé oppose, enfin, la maîtrise parisienne du cuir au positionnement rigoureux des Merengues. Choc toujours, les crânes de Serge Aurier et d’Isco se tutoient et obligent l’arbitre à arrêter précocement la rencontre. Une rencontre qui, quelques tours de cadran plus tard, perd l’un de ses agitateurs d’idées, Verratti, contraint à céder sa place à Rabiot. Des coupures successives qui endorment le Santiago Bernabéu et, par ricochet, le Real Madrid. Noyé sous la qualité technique du milieu adverse, Casemiro subit un coup du sombrero de Di María et respire lorsque, dans la foulée, le centre en retrait d’Aurier est repris subtilement par Matuidi. S’ensuit une démonstration de force du PSG qu’Ibra, d’un enroulé puis sur un coup franc fouetté, ne peut rentabiliser. Au diapason de ses coéquipiers, Rabiot, par deux exquises reprises, lèche puis frôle le montant de Navas. Des ratés plus que cruels, puisqu’entre-temps, une déviation aérienne de Thiago Silva, une sortie hasardeuse de Trapp et une réussite inouïe de Nacho offrent un avantage inespéré à des Blancs fantomatiques, sifflés lors de leur retour aux vestiaires.
Di María, maître ès arts
Groggy, le public du Bernabéu accuse le coup dès la reprise. Les discussions de la pause pipi se répètent dans les travées. Certains murmures évoquent même un certain mal-être face à la nette supériorité parisienne. Une domination qui ne s’estompe pas sous l’impulsion de Di María qui, après avoir fait la misère à tous ses vis-à-vis, pèchent dans ses services – mais pas dans ses tentatives de petit pont. Le chronomètre s’égrainant, le déchet technique fait également son apparition. Une donne qui ne change pas la physionomie de ce duel, tant les Merengues, apathiques dans le combat autant que dramatiques dans la construction, déjouent. Seuls quelques éclairs de génie, sous forme de talonnade d’Isco et de Kroos, et l’apport de Lucas Vázquez permettent au Real de sortir la tête du seau. La course contre la montre à l’égalisation prend du plomb dans l’aile lorsque le Real, regroupé devant sa surface, refuse de sortir du bois. Sur quelques contres, Trapp s’emploie pour maintenir un écart qui, jusqu’à la fin de la rencontre, ne bouge pas, à l’instar de la barre transversale de Navas sur un coup franc de l’ancien Madridista du PSG. Chahuté comme jamais et après avoir frôlé la correctionnelle, le Bernabéu peut s’estimer tout heureux de pointer en tête du groupe A.
Par Robin Delorme, au Santiago Bernabéu