- Coupe d'Allemagne
- 2e tour
- Mönchengladbach-Bayern (5-0)
Au Bayern Munich, des Français dans le dur
Dans une soirée généreuse en surprise (que ce soit en Allemagne, en Angleterre, en Espagne ou en Italie), le Bayern Munich a subi sa pire défaite depuis 43 ans lors du deuxième tour de Pokal. La faute à un Borussia Mönchengladbach en feu, mais aussi et surtout aux défenseurs français de Bavière qui ont choisi la même date pour rater complètement leur match.
C’est une soirée que les fans de football, et les amateurs de surprises en particulier, ont dû apprécier. Entre la victoire de Sassuolo sur le terrain de la Juventus (la première de l’histoire) au bout du temps additionnel, celle du Rayo Vallecano (avec un but de Radamel Falcao en prime) contre Barcelone provoquant le licenciement de Ronald Koeman, les éliminations de Manchester City à West Ham au quatrième tour de League Cup (que les Skys Blues avaient remportée quatre fois d’affilée, et six fois sur les huit dernières éditions) et du Bayer Leverkusen en seizièmes de finale de Coupe d’Allemagne à domicile contre Karlsruhe (qui évolue en deuxième division), il y a eu de quoi s’amuser. Sans parler du nul sans tremblement de filet entre le Real Madrid et Osasuna, dixième, à Santiago-Bernabéu.
Une défense en souffrance
Il y avait même une certaine euphorie à voir tous ces Goliaths tomber contre des plus petits, en plein milieu de semaine. En revanche, la raclée reçue par le Bayern Munich sur la pelouse du Borussia Mönchengladbach en Pokal a été plus difficile à regarder. Plus dure, même, que l’élimination au même stade de l’épreuve l’année dernière face à Holstein Kiel (locataire à l’étage inférieur) aux tirs au but. Non pas pour la violence historique du score, les Bavarois n’ayant plus perdu par cinq réalisations d’écart ou plus depuis 43 ans (7-1 contre le Fortuna Düsseldorf, le 9 décembre 1978), mais pour la performance des Français titularisés en défense. Lesquels ont choisi le même moment pour rater personnellement leur match dans les grandes largeurs, permettant à leurs adversaires d’infliger une douloureuse manita à un club jusque-là monstrueux depuis le début de saison.
Lorsque le Bayern s’incline 5-0 avec son équipe type contre le douzième de Bundesliga, c’est qu’il y eu des erreurs et des coupables. Parmi ces derniers, trois hommes bien connus dans l’Hexagone et formant 75 % de la ligne arrière du champion d’Allemagne ce mercredi : Lucas Hernández, Dayot Upamecano et Benjamin Pavard. Le premier, après avoir échappé à la prison à la suite d’une période judiciaire fatigante, n’a pas évité la taule : à la faute sur Breel Embolo, il est coupable sur le penalty qu’il provoque, transformé par Ramy Bensebaini pour le troisième pion, puis sur le cinquième inscrit par le même Embolo. L’ancien du RB Leipzig, sorti à la 55e minute, est quant à lui carrément impliqué sur trois réalisations du Borussia, et la meilleure action de sa rencontre cauchemardesque a eu lieu juste après la pause lorsqu’il a écopé d’un carton jaune pour avoir séché l’infernal Embolo. La seule fois que le Suisse n’est pas passé, en somme. Enfin, le latéral droit a amplement contribué au doublé de l’attaquant en offrant notamment un alignement affreux.
Ensemble, c’est le trou
Pour ne rien arranger et outre son nombre incalculable de duels perdus, cette mauvaise French touch d’un soir s’est encore distinguée avec un Kingsley Coman entré à l’heure de jeu qui a trouvé le temps de perdre un ballon plein axe, entraînant l’ultime caramel de Mönchengladbach. Heureusement, finalement, que Tanguy Kouassi était absent de la feuille de match, même si Corentin Tolisso – dernier Franzose concerné et seul à ne pas avoir encaissé de but après son entrée à la 65e minute – a tenté d’inverser la tendance et aurait même pu sauver l’honneur sur corner sans un bel arrêt de Sommer. Alors, ce fiasco tricolore doit-il inquiéter ? Pas obligatoirement, le reste de la team n’ayant malheureusement pas affiché un niveau permettant de compenser les cagades françaises dans l’ensemble. Surtout, une prestation médiocre peut être autorisée et pardonnée – même à Munich – tant qu’elle reste exceptionnelle. À l’avenir, il faudra seulement éviter de choisir une date commune pour se louper, afin que ce genre de prouesse se remarque moins.
Par Florian Cadu