Au Bayer Leverkusen, Moussa Diaby rêve plus grand

Il n’avait plus trouvé le chemin des filets depuis le 28 novembre 2021 lors d’une victoire en déplacement à Leipzig. Presque deux mois qui ressemblaient à une éternité pour Moussa Diaby, lui qui réalisait jusque-là un début d’exercice canon (huit buts et cinq passes décisives en dix-sept matchs à cet instant de la saison) et récompensé par ses premières capes internationales (quatre) aux mois de septembre et novembre derniers. Désireux de rattraper le temps perdu, le numéro 19 du Bayer Leverkusen n’a pas fait dans la dentelle pour laminer Augsbourg ce samedi après-midi : trois buts de pur avant-centre, tous inscrits du pied gauche, tout en étant à l’origine de l’ouverture du score de Patrik Schick et impliqué dans le cinquième et dernier pion marqué par Lucas Alario. Un triplé, le quatrième Français de l’histoire à réaliser cet exploit après Anthony Modeste, Jean-Philippe Mateta et Alassane Pléa, et une prestation pleine pour le natif de Paris qui préférait rester modeste après la rencontre. « Le premier des trois buts était mon préféré, je me sentais bien en 4-1-4-1, a-t-il avoué en conférence de presse. Mais il y a encore des choses que je peux améliorer, notamment le travail défensif. » Une constante remise en question pour un joueur qui a pris des risques il y a quelques années, risques qui portent aujourd’hui leurs fruits.

S’exiler pour mieux exploser

Barré par la pléiade d’attaquants au Paris Saint-Germain, Moussa Diaby fait partie de ces titis parisiens (à l’image de Kingsley Coman ou encore Christopher Nkunku) qui ont fait le pari de lancer leur carrière loin de la capitale française. Il débarque ainsi à l’été 2019 au Bayer Leverkusen, dont les quinze millions de frais de transferts déboursés à l’époque représentent aujourd’hui un merveilleux investissement. En deux ans et demi passés du côté de la Nordrhein-Westfalen, Moussa Diaby dispose en effet de statistiques solides : 108 matchs disputés, 29 pions et 31 assists agrémentés de deux qualifications en Ligue Europa. Pari gagnant, donc, pour Diaby, qui, pour son premier rassemblement international, se réjouissait de réussir en Allemagne lors d’un entretien accordé au site de la FFF en août dernier. «  J’ai découvert de nouvelles personnes, une autre ville, une langue différente. Je suis sorti de ma zone de confort en quittant Paris et ma famille. Tout s’est bien passé, et je suis content d’être dans ce très bon club où j’entame ma troisième saison. On fait confiance aux jeunes et on leur donne des responsabilités. J’ai beaucoup appris, j’ai progressé en matière d’efficacité, et ça m’a aidé à atteindre mes objectifs.  » À 22 ans, Diaby a désormais d’autres cibles en vue : jouer la Coupe du monde 2022 au Qatar avec l’équipe de France et franchir un nouveau palier en club, ce qui implique un départ chez un cador européen.

[#Stat] Moussa Diaby vient de claquer un triplé face à Augsburg ! BOUUUM ! 26 matchs 11 buts 8 passes décisives pic.twitter.com/mFMWmF254s

— Footballogue (@Footballogue) January 22, 2022

Une attraction de l’été 2022 ?

Sous contrat jusqu’en juin 2025 avec Leverkusen, Diaby jouit aujourd’hui d’une cote très élevée sur le marché des transferts. Début janvier, l’Observatoire du football CIES évaluait même l’ancien Parisien à 75,6 millions d’euros, soit la deuxième valeur la plus élevée pour un Français, derrière Dayot Upamecano (94,2 millions), mais devant Jules Koundé (73,2) ou encore Kylian Mbappé (71,5, mais dont le contrat avec le PSG se termine dans moins de six mois), et la 43^e place au niveau international. De là à imaginer un départ dès l’été prochain ? Une hypothèse qui a pris du poids depuis que les Pillendreher ont officialisé le recrutement de Sardar Azmoun, l’Iranien qui était courtisé par l’Olympique lyonnais depuis six mois. Le joueur du Zénith Saint-Pétersbourg ralliera ainsi l’Allemagne en fin de saison et ouvre une porte de sortie à Moussa Diaby, dont le nom trouve écho en Angleterre ainsi qu’en Espagne… À moins d’un retour au Paris Saint-Germain ?