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Atlético et Barça, sur un air de manita

Par Robin Delorme
Atlético et Barça, sur un air de manita

Virevoltants face au Sporting et à Leganés, Colchoneros et Blaugrana promettent un duel au sommet pour leurs retrouvailles mercredi prochain. Un jeu léché que n’a pas pratiqué le Real Madrid, qui n’en a que faire : vainqueur une seizième fois de suite, il conserve sa place de leader après une quatrième journée riche en événements.

L’equipazo du week-end : Atlético de Madrid

Alors, trop défensif cet Atlético ? À en croire le tableau d’affichage du Vicente-Calderón, pas vraiment. Auteur d’une manita face au pourtant surprenant second de Liga, le Sporting de Gijón, la bande à Griezmann récite l’une de ses meilleures partitions depuis des mois. Un festival qui, forcément, porte le sceau du Mâconnais. Buteur dès le coup d’envoi, puis récidiviste d’une frappe limpide, il abreuve ses coéquipiers en caviar et rend folle l’arrière-garde asturienne par ses mouvements entre les lignes. Le chef-d’œuvre individuel du Français, salué par un peuple colchonero conquis, ne fait qu’accompagner la performance collective aboutie des disciples du Cholo. Dans un 4-2-4 résolument offensif, Koke et Saúl officiant seuls au milieu, le jeu en une touche, dans les petits espaces ou en contre, écartèle le Sporting. Gameiro et Fernando Torres, par deux fois, peuvent même gonfler leur moral après des dernières sorties timorées.

Le Don Quichotte du week-end : Aritz Aduriz (Athletic Bilbao)

Ancienne pointe de Valence, Aritz Aduriz en est aujourd’hui le cauchemar. Malgré ses désormais trente-cinq ans, le natif de San Sebastián se veut l’égal des grands vins et poursuit sa cure de jouvence. Dans les faits, sa partition dominicale se résume à deux buts qui le racontent. D’abord impérial dans les airs, il ridiculise Mangala et envoie son cabezazo dans la lucarne des Chés. Un pion de l’égalisation, Medrán ayant ouvert le score sur un service de Nani préalablement, avant la banderille de la libération pour les Leones. Cette fois servi en profondeur, il s’engouffre dans la surface, maîtrise l’espace-temps et lobe d’un extérieur succulent Diego Alves. Grâce aux deux golazos de son artilleur en chef, l’Athletic Bilbao engrange son premier succès à San Mamés et renvoie Valence à ses pires cauchemars. Bon dernier avec zéro point au compteur, Valence tangue comme jamais et doit s’interroger sur son projet sous peine de chavirer.

Le partidazo du week-end : Betis Séville – Grenade

Le temps d’une soirée, le Benito Villamarin chipe au Sánchez-Pizjuán la folie qui l’habite depuis le début de saison. Derby andalou oblige, le scénario frénétique de la rencontre entre le Betis et Grenade offre rebondissements, polémiques et erreurs grossières. Des atermoiements défensifs qui, toute la première demi-heure durant, coûtent deux buts aux Sévillans qui, harcelés dès la récupération, contemplent passivement les golazos de Carcela-Gonzalez et Bueno. De retour au contact avant la pause par l’intermédiaire d’Alex Alegria, les Beticos remercient ensuite Vezo, expulsé avant l’heure de jeu. L’égalisation de ce même Alegria plus tard, l’électricité se transforme en folie : Adán s’impose sur penalty devant Atzili, avant que Mandi, seul face à Ochoa dans le temps additionnel, ne se rate. À défaut d’un premier succès, le Villamarin s’habitue aux matchs fous des partenaires de Rubén Castro, déjà auteurs d’un duel épique six jours plus tôt à Mestalla.

Le Franchute du week-end : Karim Benzema (Real Madrid)

La saison de Karim Benzema est enfin sur de bons rails. Après un début d’exercice pourri par une blessure à la hanche et les performances décisives de son nouveau concurrent Morata, le Français retrouve le chemin des filets sur la pelouse de l’Espanyol Barcelone. Un premier but annuel, le second de la soirée madridista, qui permet au Real de filer vers une fin de match tranquille après avoir galéré, soixante-dix minutes durant, face au bloc compact et au jeu musclé des Catalans. De fait, rien n’est facile pour le Lyonnais dès le coup d’envoi. Esseulé sur le front de l’attaque, oublié par ses comparses, il prend son mal en patience puis, la fatigue adverse aidant, redescend goûter le cuir au milieu de terrain. Des décrochages qui font respirer le collectif grippé des Madrilènes et, surtout, qui amènent le but du break de KB9. Meilleur Merengue sur le pré, il aurait même pu agrémenter sa performance d’une reprise acrobatique sortie par un réflexe de Diego López.

La polémique de la machine à café con leche : la MSN permet-elle toutes les fantaisies ?

La leçon d’Alavés semble apprise. Une semaine après avoir été surpris par le Glorioso dans son antre, le Barça ne répète pas les mêmes erreurs face à un autre promu, le CD Leganés. Dans un Butraque plein à craquer, première réception de l’ogre catalan oblige, Luis Enrique aligne d’entrée sa MSN, mais dégaine un système inédit. Dans un 5-2-3 sans Busquets, mais aux trois centraux – Umtiti, Piqué et Mascherano –, l’Asturien met de côté le sempiternel 4-3-3 blaugrana et s’essaye à quelques fantaisies tactiques. Comme en atteste la manita infligée aux Pepineros, le pari est réussi. Pourtant, à l’heure de se sortir du pressing adverse, Rakitić et Iniesta peinent à relancer à leur guise. Qu’importe pour le trio sud-américain qui, en trois actions « à toi, à moi » , ruine tout espoir de Leganés avant la pause. L’exhibition prend fin à l’heure de jeu, moment choisi par Luis Enrique pour retirer Luis Suárez et faire tourner son effectif.

Le golazo du week-end : Sansone (Villarreal)

Recrue estivale de Villarreal, Nicola Sansone a régalé le Madrigal pour la première fois de sa carrière. Et de quelle manière : des 52 mètres, il lobe Rulli, portier de la Real Sociedad, pour rendre l’avantage au sous-marin jaune (2-1). Auparavant, il avait déjà ouvert le score pour une performance de costaud.

Le lob de 52 mètres de Sansone :

La statistique futile du week-end : 7 sur 7

Les heures de Pako Ayestarán à la tête de Valence sont comptées. Défait une septième fois en sept rencontres, le Basque a sans doute dirigé pour la dernière fois les Chés à San Mamés. Un funeste présage qui semble inévitable.

Les déclas du week-end :

Juande Ramos, en bisbille avec son groupe de Málaga suite à un nouveau revers, cette fois à Las Palmas (1-0) : « Nous avons eu des occasions franches, mais nous n’avons pas été efficaces. C’est impossible de gagner des matchs sans efficacité. Mais les joueurs ne peuvent pas faire plus, ils sont à 100% sur le terrain. C’est une question de manque de qualités. »

Camacho, capitaine des Boquerones, ne tarde pas à réagir en zone mixte aux propos de son entraîneur : « Nous devons nous améliorer dans la sortie du ballon et être plus efficace devant. Mais il faut surtout rester unis et savoir à quoi nous jouons. » Ambiance.

José Luis Mendilibar, entraîneur chafouin et expulsé d’Eibar lors du nul des siens face à Séville (1-1) : « Je suis content du travail de mes joueurs qui, à onze, dix, puis neuf n’ont jamais laissé Séville dominer. Mais je suis également énervé, car lorsque Eibar joue, le règlement change. Je n’ai dit que « merde, merde, merde » à haute voix. Juste ça. »

Diego Simeone, touché par l’ovation du Vicente-Calderón malgré l’annonce de la réduction de deux ans de son contrat avec l’Atlético : « J’ai été ému par le geste du Calderón. Cela confirme le travail de ce groupe. Quand on suit ce que nous dit notre cœur, on ne peut pas se rater. Et si l’on se rate, l’on reste heureux, car il y a un groupe et un peuple qui soutiennent cette décision. »

Et sinon, que pasa ?

Le Celta n’a toujours pas oublié Nolito. Contraints au partage des points sur la pelouse d’El Sadar (0-0), les Galiciens n’ont pas encore gagné cette saison. La faute à de nombreuses maladresses offensives et, donc, au non-remplacement qualitatif du néo-Citizen Nolito.

Las Palmas ne s’en lasse pas. Du côté de l’UD, la fin de match d’il y a une semaine au Sánchez-Pizjuán semble digérée. Vainqueur d’un Málaga qui se déchire (1-0), les insulaires poursuivent leur début de saison idyllique et retrouvent le podium de la Liga.

Séville et la malédiction des centraux. Toujours à la recherche de son identité, l’équipe de Jorge Sampaoli ajoute la malchance aux tâtonnements. Ainsi, sur la pelouse d’Eibar, les Sevillistas perdent sur blessure Rami, puis Carriço. De nouveaux estropiés qui rejoignent la longue liste des absents sévillans.

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