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Atlanta United, tremplin vers le Vieux Continent ?

Par Romuald Gadegbeku
Atlanta United, tremplin vers le Vieux Continent ?

Dans la nuit de dimanche à lundi, Atlanta reçoit les New York RB dans son antre, et le spectacle sera forcément au rendez-vous pour la meilleure attaque de la MLS. Avant le titre, peut-être, et l’exil européen de ses meilleurs éléments plus sûrement. Un départ outre-Atlantique surprenant pour des joueurs de MLS, mais pas tant que ça quand on sait que tout a été pensé en haut lieu, il y a quelques années déjà.

« Certains héros ne portent pas de cape, mais le nôtre si. Merci Tata » , les banderoles flottaient au vent des travées toujours garnies du Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta. Au milieu d’elles, une immense affiche à l’effigie de Gerardo Martino, ce dernier représenté portant un pull noué autour des épaules. C’était avant la demi-finale retour face au New York FC remportée 3 buts à 1. Si les Five Stripes n’ont encore rien gagné, pas même la Conférence Est où, finalement coiffés sur le poteau par les New York Red Bulls, ils ont terminé deuxièmes.

Le pari de Martino, lui, est déjà remporté haut la main. Il y a deux ans Tata se morfondait, au sortir de deux défaites successives en finale de Copa América avec l’Argentine. Depuis, il n’a pas renouvelé son contrat avec Atlanta, et les rumeurs d’un retour avec l’Albiceleste, ou d’une arrivée au Mexique vont bon train. Le pari était risqué. Prendre les rênes d’une franchise sortie de terre, y imposer son style si ambitieux et avoir des résultats, avec deux qualifs pour les play-offs en deux ans (en attendant mieux ?). Inspirant, le Coach of the year 2018 n’est pas le seul qui pourrait voir son destin basculer après ces deux années passées en Géorgie.

À la recherche du « rêve européen »

Depuis deux ans et sa création, Atlanta United est un laboratoire de la Major League Soccer. Avec l’arrivée de nombreux jeunes joueurs sud-américains prometteurs. ATL en compte sept dont Josef Martinez (25 ans), Miguel Almirón (24 ans) et Ezequiel Barco (19 ans). Le premier est le meilleur buteur de l’histoire de la MLS sur une saison avec 31 pions (série en cours), le deuxième le probable MVP de l’année, et le dernier est le joueur le plus cher à avoir rejoint la ligue pour 15 millions de dollars. Ces trois-là ont la volonté de rejoindre l’Europe le plus vite possible. Et pourraient marquer le début d’une MLS exportatrice. « Chez les joueurs que nous prenons, il y a toujours cette ambition de continuer à progresser et jouer un jour la Ligue des champions, expliquait Carlos Bocanegra, directeur sportif du club, au site de la MLS. La ligue devrait se réjouir de devenir à terme un championnat qui peut vendre ses joueurs. »

Après une saison éclatante (12 buts, 14 passes décisives), le meneur de jeu paraguayen Miguel Almirón se rapproche à chaque match un peu plus de son rêve européen. « Je l’ai déjà dit avant, mon objectif est de jouer en Europe. Je travaille chaque jour pour ça. Je suis heureux ici à Atlanta, le club fait tout pour que je me sente bien, mais en 2019, j’espère jouer en Europe » , lâchait-il avant le All-Star Game 2018 disputé contre la Juve. Comme sur le terrain, son compère d’attaque tire dans le même sens. « Si tu es performant ici, tu as tes chances pour aller en Europe » , argue Josef Martinez pour qui la première aventure outre-Atlantique, en Suisse et en Italie s’est soldée par un échec. Le modèle d’Atlanta fait des émules. Diego Rossi (20 ans) au LAFC, Josué Colmán (20 ans) à Orlando, ou Jesús Medina (21 ans) au NYFC pourraient aussi s’avérer être des investissements très rentables pour leurs clubs respectifs. Mais Atlanta a eu pendant ces deux ans ce truc en plus : le show. À même de remplir son stade, et d’affoler ses stats. Parce que tout est prévu depuis quelques années déjà.

Un héros peut en cacher un autre

140 buts en 68 matchs, et un style qui pétille, bilan des deux saisons régulières d’Atlanta en MLS. Lorsque Arthur Blank, homme d’affaires new-yorkais, propriétaire des Falcons d’Atlanta (franchise NFL), lance le projet United en 2014, l’idée est claire. Le divertissement sur le pré pour mettre en valeur les actifs : un Mercedes-Benz Stadium de 72 000 places flambant neuf estimé à 1 milliard de dollars, et au milieu de celui-ci, Martinez, Almirón, Barco et ceux qui suivront. Depuis, les records d’affluence se multiplient. 50 000 personnes en moyenne excitées par le football débridé du bielsiste Martino. Mais bien avant d’engager l’Argentin, Blank enrôle Darren Eales, un avocat anglais qui aurait joué au football. Celui-ci a travaillé à Tottenham comme directeur administratif, et orientera toute la politique du club géorgien. Il suggère à Blank de recruter de jeunes joueurs venus d’Amérique du Sud afin de les revendre aux clubs européens.

« Avec les joueurs plus vieux, il n’y a aucun avantage parce qu’ils sont à la fin de leurs carrières. Signer un jeune joueur pour plusieurs années offre la possibilité que les plus gros transferts se remboursent, ou même d’obtenir 20 à 30 millions sur un achat » , expliquait Eales au New York Times. C’est aussi l’Anglais qui recrute Martino afin d’éduquer le vivier. Si ce dimanche, Atlanta prend l’avantage face aux New York Red Bulls, puis remporte la MLS Cup, cela matérialiserait une double révolution outre-Atlantique. Dans le jeu, où jamais la ligue n’avait vu une équipe si spectaculaire. Et les coulisses où, là non plus, aucun club nord-américain n’avait opté pour une telle stratégie de développement. Et Darren Eales devenu président du club serait au moins aussi important que son coach dans la victoire. Comme quoi, moins romantiques sans leur cape, les héros ne sont pas toujours là où on le croit.

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