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- Aston Villa-Derby County (2-1)
Aston Villa retrouve la Premier League !
Quelle tension... Vainqueurs de Derby County (2-1) dans un match devenu fou dans son dernier tiers, les Villans accèdent à la Premier League trois ans après l'avoir quittée.
Aston Villa 2-1 Derby County
Buts : El-Ghazi (44e) et McGinn (59e) pour Villa // Waghorn (80e) pour Derby County
Trois ans d’attente, trois ans de doutes, trois ans à y croire, trois ans à maintenir l’institution à flot. Et voilà le sort d’une saison réglé sur quoi ? Une boulette de gardien. Kelle Roos se souviendra probablement longtemps de cette sortie foirée, de cette bévue au-dessus du crâne de McGinn pour offrir le break à Aston Villa juste avant l’heure de jeu. Après, il était trop tard. Derby County, au cours de ce barrage d’accession à la première division, n’aura joué que quarante minutes. Insuffisant pour espérer renverser des Villans bien dans leurs pompes. Le grand vainqueur du barrage de Championship le plus suivi de la décennie s’appelle donc Aston Villa !
Castors défensifs
Mais pourquoi diable s’être calé devant sa télé ? Parce qu’un barrage de Championship, c’est plus que du sportif. Plus qu’un match, plus qu’une montée en Premier League. Il y a assurément du fric là-dedans, 190 millions d’euros assurés au vainqueur et répartis sur les trois prochaines saisons, et au-delà du prestige, une accession au Saint des saints assure survie financière, pérennité monétaire, beurre dans les épinards. Pour la sixième fois seulement de l’histoire, la finale de barrages oppose donc le cinquième (Villa) au sixième (Derby) de la saison régulière, et Wembley est d’ailleurs plein à craquer. Jour férié obligé, voilà 85 800 sièges bourrés de rouge et de blanc, pour voir Frank Lampard, John Terry et Ashley Cole s’embrasser puis se déchirer alors que Villa domine clairement l’entame de match.
Dans les faits, Jack Grealish envoie un missile au-dessus des cages (8e), mais les Villans maîtrisent surtout le cœur du jeu, probablement échaudés par leur expérience malheureuse de l’an dernier, défaits à ce même stade par Fulham (0-1). Derby, qui dispute sa première finale d’accession depuis 2014, évolue en contres, reprenant peu à peu du poil de la bête en même temps que des pourcentages de possession, et décochant finalement la première frappe cadrée du match via Mason Mount (37e). Avant, peu de choses à croquer, si ce n’est cet enroulé de Tammy Abraham trop enlevé (33e) et quelques belles percées « mahreziennes » d’El-Ghazi, prêté par le LOSC. C’est d’ailleurs lui qui ouvre le score d’une tête plongeante juste avant la mi-temps, sur un centre tout mou d’El-Mohammady (1-0, 44e). Les castors défensifs travaillaient bien, mais le barrage a cédé.
Tout est relancé
Ces affiches-là offrent peu de buts, disent les livres d’histoire, la trouille au bide surpassant en général la dose d’adrénaline insufflée par un match couperet. C’est donc sur un petit rythme que reprennent les débats, sous les yeux de Didier Drogba. L’engagement supplante l’agilité technique alors qu’au match des vieilles branches, c’est l’ancien défenseur cocufiant qui s’en sort le mieux, le sort du match basculant sur un coup du sort. El-Ghazi repique à l’intérieur, centre, et Kelle Roos encaisse un but casquette – c’est le cas de le dire -, en foirant sa sortie devant McGinn, qui envoie le ballon de la tête au fond des filets (2-0, 59e).
Lampard s’agite, le match lui échappe. Les tentatives de Mount puis Marriott (76e) ont le mérite de sortir Jed Steer de son demi-sommeil, mais le danger reste diffus, imprécis, comme ces contre-attaques qui finissent trop souvent par une frappe dans les tribunes. Imprécis… jusqu’à ce que Marriott, lancé en cours de jeu et complètement déchaîné, ne réduise la marque sur un enchaînement à cent à l’heure dévié par Waghorn (2-1, 80e). Tout est relancé. Les vagues se succèdent, augmentent en nombre à mesure que s’écoulent les sept minutes de temps additionnel. Villa souffre, se replie façon tortue, mais Villa avait fait le travail en amont, et rejoint donc Norwich et Sheffield en Premier League. Voir John Carew éclater de joie en tribunes, ça n’a pas de prix. Bon retour dans l’élite !
Aston Villa (4-2-3-1) : J. Steer – Taylor, Tuanzebe, McGinn, Grealish – Hourihane, Abraham – El-Ghazi, El-Mohammady, Adomah (Green, 73e) – Mings (Hause, 86e). Entraîneur : Dean Smith.
Derby County (4-2-3-1) : Roos – Tomori, Keogh, Wilson, Mount – Lawrence, Johnson – Bennett (Waghorn, 69e), Cole, Bogle – Huddlestone (Marriott, 63e). Entraîneur : Frank Lampard.
Par Théo Denmat