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Assou-Ekotto, le sous-côté

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Assou-Ekotto, le sous-côté

Pendant que toute l’Europe du football frétille déjà à l’idée de voir Tottenham et Manchester United croiser le fer, Benoît Assou-Ekotto est égal à lui même. Calme, voire nonchalant pour certains, le latéral gauche des Spurs est aussi franc que talentueux.

La petite entreprise de Benoît Assou-Ekotto n’a connu la crise qu’une fois. C’était en 2007, quand une vilaine blessure au genou a failli briser le destin et la carrière de celui qui, « doué en sport » a « vite trouvé le filon pour orienter sa vie » . Cet accroc, qui a fait de la saison 2007-2008 du Franco-camerounais une saison quasi-blanche, a eu le mérite de faire grandir le joueur, et surtout l’homme. Le mythe du « ce qui ne tue pas rend plus fort » revu et corrigé, qui a fait du bon joueur Benoît Assou-Ekotto un excellent latéral gauche au franc-parler agréable, à la limite du troublant. Choqué après avoir flirté de près avec la mort footballistique à l’âge de 22 ans, l’ancien lensois a avoué à la BBC, par le biais d’une belle métaphore, avoir mûri grâce à cette expérience difficile : « Tu sais, quand j’étais jeune, je voulais une belle voiture pour que quand je passe dans la rue, on se dise, « ouais, ce type là, il a réussi. » Mais quand on te dit que tu ne vas peut-être plus jamais rejouer au football, tout devient différent. Aujourd’hui, j’ai mûri, je sais que ce n’est pas parce que ta voiture est cool que ta vie l’est » .

Benoît assis dans le métro

Aujourd’hui, Benoît Assou-Ekotto roule en Smart, parce que « c’est facile à conduire, facile à garer et que ça consomme peu » . Pourtant, sa vie est on ne peut plus cool. Si, pour ce natif d’Arras, le début de l’exil n’a pas été facile, la faute notamment, à une maîtrise relative de l’Anglais, le left-back des Spurs est aujourd’hui un Londoner intégré. Peut-être un peu trop, d’ailleurs. Car quand il n’est pas au volant de sa petite citadine pour se rendre à l’entraînement, Benoît prend le métro. Il est d’ailleurs « le seul joueur connu de Premier League à prendre l’Underground sans réfléchir » si l’on en croit un journaliste anglais de la BBC. Et comme le joueur de Tottenham ne fait pas les choses à moitié, il a même son Oyster Card, Pass Navigo de la capitale anglaise. Alors oui, quelques fois, on le reconnaît, mais il s’en fout, car il habite un peu sur une autre planète.

Une planète où le franc-parler est loi, située à des années lumières de la planète foot. Du coup, quand les pieds de Benoît Assou-Ekotto reprennent contact avec la terre, sa réalité en fâche certains. Dans un monde aussi aseptisé que celui du football, les prises de positions du Franco-camerounais en matière d’argent, notamment, sont parfois mal vues. Il faut dire que le joueur des Spurs n’y va pas par quatre chemins. « Oui, c’est juste un boulot, quand je jouais en France, tu sais, j’étais avec ma mère, mes potes, bref, j’étais chez moi. Pourquoi je serais venu en Angleterre, alors que je ne parlais pas un mot d’anglais, si ce n’était pas pour un simple boulot ? » confiait-il à la BBC. Sa théorie sur le métier de footballeur va d’ailleurs plus loin : « Moi, mon job, je le fais pour gagner de l’argent. Comme toutes les personnes sur terre. Je ne comprends pas ceux qui ne comprennent pas. Ce que les gens aiment, le footballeur l’aime aussi. Le footballeur aime l’argent » . CQFD.

« Je ne connais pas les autres joueurs »

Le décalage entre Benoît Assou-Ekotto et les autres footballeurs ne s’arrête pas au compte en banque. En effet, quand certains footeux, à peine rentrés chez eux, se cherchent un match à la télé, le latéral gauche lui, admet volontiers « ne pas regarder autre chose qu’un peu de football anglais » . L’intéressé avoue d’ailleurs ne pas connaître grand chose à la Premier League : « C’est pas que ça me saoule, mais tu vas me parler de l’arrière gauche de Liverpool ou d’Everton, je ne les connais pas. Je ne connais pas les autres joueurs. Dans deux semaines, je ne sais même pas contre qui on joue » . Une ignorance du calendrier et de ses adversaires qui n’empêchent pas l’ancien lensois d’exceller.

Endurant, solide, rapide et efficace, Assou-Ekotto enchaîne les saisons majuscules depuis qu’il en a terminé avec ses problèmes au genou. Et s’il y a bien un joueur qu’il connaît dans son championnat, celui-ci s’appelle Gareth Bale, avec qui il forme la gauche caviar de Tottenham. L’arrière gauche a d’ailleurs sa petite idée sur le pourquoi d’une entente aussi parfaite entre lui et son compère gallois, et l’a confiée à la BBC: « Je pense qu’il sait comment il doit jouer avec moi, car il a commencé par jouer à mon poste. Il sait que j’ai besoin d’aide, il sait comment m’aider à défendre. C’est facile de jouer avec lui. On est bien tous les deux » . Le côté droit de Manchester United est prévenu. Ca n’a beau être qu’un job, Benoît Assou-Ekotto aime le travail bien fait.

Par Swann Borsellino

Tous propos recueillis par NP, dans le So Foot n°80, sauf mentionnés.

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