- C1
- Quarts
- Juve-Real (0-3)
Assassin’s Madrid
Avec la Juventus, meurtrie chez dans sa propre maison, comme nouvelle victime, le Real Madrid a encore prouvé qu’il restait le meilleur tueur à gages d’Europe. Son tableau de chasse, qui grossit année après année, parle pour lui.
Tel un tueur à gages, le Real Madrid s’est approché de sa proie. Lui a montré dès le départ pourquoi il était là, en lui infligeant un premier coup par son fidèle flingue Cristiano Ronaldo quelques secondes après avoir adopté les lieux. Il a ensuite regardé la Vieille Dame dans les yeux, et lui a susurré que ce ne serait pas douloureux. Foutaise, même si la beauté peut parfois atténuer la sensation. L’Espagnol a récupéré son revolver de marque portugaise, et d’un geste aussi subtil que magnifique, a coincé une deuxième balle dans le cœur de l’Italienne.
Celle-ci, bien obligée d’admettre l’incroyable esthétisme de son bourreau, a applaudi sa propre mort. C’est qu’elle sait rester classe quand les circonstances l’imposent, la Juventus. Cette dernière, abattue par plus fort qu’elle, a ensuite résisté comme elle pouvait. Mais n’a pu éviter son destin : sortant son canif Marcelo, le Merenguea achevé sa victime et est reparti dans le bruit, même si elle la reverra aux funérailles du Santiago-Bernabéu dans une semaine.
Impossible à descendre
Contrairement à d’autres, le tueur à gages madrilène n’a pas de compte à rendre à un quelconque commanditaire, si ce n’est à son patron nommé Florentino Pérez, habitué à voir son poulain le faire kiffer. En Europe, l’assassin est aujourd’hui un homme immensément craint. Normal : depuis trois ans, et même depuis la nuit des temps, il multiplie les crimes parfaits. Ce qui lui a notamment valu douze étoiles tant désirées par d’autres, dont trois sur les quatre dernières saisons. Les missions Ligue des champions sont ancrées en lui, c’est comme ça. Qu’importe qu’il puisse parfois paraître moins fort que l’adversité, le Monsieur s’en sort toujours.
En témoigne son huitième de finale qui lui indiqua de tuer le Parisien un peu trop ambitieux. Celui-ci a débarqué la fleur au fusil, persuadé qu’il pouvait l’éliminer ? La majeure partie de la première manche était à son avantage ? Le Français fut enterré avec cinq bastos dans la poitrine, en réussissant à en envoyer seulement deux. La Juve semblait pouvoir se remettre de sa première gifle reçue au bout de trois petites minutes et réalisait un match plus que correct ? La Turinoise comprit rapidement qu’elle n’avait aucune chance face à cette toute-puissance, en plus de voir en Cüneyt Çakır (lequel avait déjà, en mars 2013, participé à l’enterrement de Manchester United devant la Maison-Blanche en supprimant sévèrement Nani plus tôt que les autres) un juge qu’il qualifiera de déloyal.
Roulette russe
Arbitrage polémique ou pas, le Real rate de toute façon rarement sa cible. Entraîné par son mentor Zinédine Zidane, qui sait manier ses cartouches comme personne, le tueur à gages fait peur. Effraie. Fait frissonner partout où il passe autant qu’il donne du plaisir aux yeux le contemplant. Manchester City, Barcelone et Bayern Munich peuvent bien tenter de feindre l’absence d’angoisse et espérer trouver le point faible du roi à abattre : ils galéreront pour le descendre. Ou devront tout simplement y passer. Comme tant avant eux. Qui est le prochain sur la liste ?
Par Florian Cadu