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ASNL : Avril pour ne pas se découvrir d’un fil
Comme l’an dernier, l’AS Nancy-Lorraine vit une fin de saison avec les craintes d’une relégation. Dans un club aux nombreuses incertitudes, la première d’entre elles est sportive avec un maintien loin d’être assuré. Une nécessité pour espérer sauver un équilibre financier fragile.
Du public debout derrière la rambarde longeant le terrain comme à Saint-Brieuc, ce mardi, à la gratuité des places décidée par la direction de l’AS Nancy-Lorraine pour la réception de l’US Avranches Mont-Saint-Michel, c’est à se demander dans quelle division évolue le club au chardon. En National 1. Enfin, pour l’instant. Car après être descendu de Ligue 2, l’an dernier, au bout de cinq saisons à végéter et plusieurs fins d’exercice flirtant avec la zone rouge, c’est désormais en troisième division que l’ASNL est relégable. important mais pas capital ». Sémantique justifiée par le fait « qu’avec une victoire ou une défaite, rien ne sera joué pour autant ». Après le leader Martigues à la prochaine journée, les Nancéiens affronteront pour finir Le Puy Foot 43 et Bourg-Peronnas, eux aussi concernés par le maintien. Une manière aussi de ne pas rajouter de pression à un effectif dont le manque de caractère est souvent pointé du doigt. Même si l’équipe dirigée depuis janvier par Benoît Pedretti apparaît plus entreprenante, surtout à domicile, que sous Albert Cartier. Déjà quatre descentes pour New City Capital Dans les couloirs du centre d’entraînement ou des bureaux administratifs, l’optimisme est quelque peu différent. Comme à la même période l’an passé. Imaginer une nouvelle rétrogradation sportive fait renaître l’idée, ou plutôt le serpent de mer, d’un dépôt de bilan pour une structure encore déficitaire, bien que délestée de plusieurs gros salaires. À travers ces différentes propriétés, cette descente ne serait que la cinquième en deux étés pour New City Capital (1). Un certain savoir-faire. En juin 2022, les propriétaires sino-américains (depuis décembre 2020 avec, entre autres, Chien Lee et Paul Conway) avaient suffisamment mis la main à la poche pour éviter la banqueroute et même passer l’examen de la DNCG sans interdiction de recrutement. Quid de cette année ? Le doute plane. Autant que certains dirigeants pensant gouverner un club à distance. Gagner sans Ganaye Une rencontre à laquelle n’assistera pas Gauthier Ganaye, le président soluble au fil des mois et des déconvenues. Après avoir limité ses venues dans la cité ducale aux jours de match, le mutisme du trentenaire sur le groupe WhatsApp des joueurs ces dernières semaines interrogeait. Et pour cause, les actionnaires l’ont encore davantage placé sur le banc de touche, négociant son départ avant de l’officialiser. Contacté mercredi, le principal intéressé ne souhaitait ni confirmer ni infirmer ces informations. Dans les faits, l’ASNL avait déjà à sa barre depuis cet été Thorsten Theys, directeur général officiant aussi chez le cousin belge d’Oostende, accompagné du local Nabil El Yaagoubi, devenu DG adjoint. Conscient de la fracture avec les supporters, le binôme tenta de les reconquérir à l’intersaison. Les résultats sportifs ont toutefois contrasté avec les ambitions marketing. Comme en amour, le fautif a beau faire le premier pas avec de belles intentions, sans bouquet de roses ici, mais en débarquant à l’improviste avec des mini-buts sur la place Stanislas pour jouer avec les badauds ou avec une campagne d’abonnement « Je reste ASNL » permettant aux abonnés de ne payer leur engagement qu’en octobre, cela redonne un peu de crédit sur le moment, mais il ne résiste pas à l’épreuve des faits. Et à l’analyse du classement. Presque étonnamment, 7000 fidèles se rendent encore au stade en moyenne, ce qui reste remarquable en N1 et la meilleure affluence. Sans tirer sur l’ambulance, à la différence de la saison passée où la tension était palpable. L’explication tient, entre autres, à l’état d’esprit des joueurs qui, à défaut d’être au niveau des attentes, affichent plus d’implication que les nombreux prêtés de l’an dernier. Sans que les résultats ne suivent. Ni que les tribunes ne grondent. La résignation prenant le pas sur la colère. Et c’est peut-être ça le plus symptomatique. Quelques jours après le 17e anniversaire de sa victoire en Coupe de la Ligue, l’ASNL est en pleine crise d’adolescence. Son histoire ne se joue plus devant 80 000 personnes au Stade de France, mais à Marcel-Picot devant les 15 000 supporters espérés, en raison de la gratuité du billet décrétée au nom de l’union sacrée et de l’enjeu. L’espoir est le même : gagner. Sous peine de chienlit au club de Chien Lee.
Le match entre Lorrains et Normands est une finale avant l’heure dans ce championnat qui verra six équipes rejoindre le N2 au soir du 26 mai. À la tête du club, il est défini comme « National : La chute des gros, la rébellion des mals-classésPar Alexandre Plumey
(1) 2021-2022 : Relégation de Nancy en N1, de Barnsley en League One (D3 anglaise) et d’Esbjerg en D3 danoise. 2022-2023 : Pour l’instant, relégation d’Oostende en D1A belge.